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Note d’introduction : Cet article faisait préalablement partie d’une note (épinglé) d’une section du forum Psukelogos, réservée à la psychologie ésotérique, puis a été mis sous forme d’article dans l’ancien Blog, le 25 octobre 2010. Je trouve utile, malgré le temps qui a passé depuis sa première diffusion, de le proposer à nouveau ici et maintenant, car il demeure encore utile que les personnes intéressées voire concernées, prennent connaissance d’un danger réel qui menaçait les entreprises à cette date et qui, possiblement, les menacent encore.
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Il y a plusieurs années de cela, apparaissait les premières techniques du « décodage du non verbal« dont la plus célèbre fut appelé « PNL » (Programmation Neurolinguistique.) Vint ensuite et par vagues (ou modes), diverses techniques pseudo scientifiques mais se réclamant toutes comme étant « scientifiques et reconnues » (sic). Avec les années, des conférences d’information puis carrément des stages en entreprises furent proposés, en France et, au départ, réservés aux cadres supérieurs (Directeurs et autres R.H.)
Au court des 5 dernières années, les différentes officines de recrutement (les fameux « chasseurs de têtes ») furent les clients assidus et zélés de groupes privés qui se formèrent rapidement, proposant stages et courts privés, moyennant des sommes exorbitantes mais qui ne coûtaient pas grand chose aux entreprises, qui pouvaient, par la suite amortir ces frais par le biais de réductions d’impôts. Le Syndrome du « Coaching » était né, copiant en cela leurs homologues américains (réputés être toujours en avance de dix ans au moins sur les Français !) la plupart des entreprises françaises ont désormais l’habitude de faire appel à des « spécialistes du relationnel » pour former leurs cadres supérieurs. Mais ces formations qui, au départ, devaient servir à « mieux connaître son vis-à-vis » (par exemple mieux comprendre ses collaborateurs, pour un quelconque chef de service) ont vite dérivé en « Mieux gérer une relation » quand ce n’est pas carrément : « Comment imposer votre volonté à vos collaborateurs ? »
Un psychologue ésotériste ne peut pas voir d’un œil bienveillant et rassuré, ce qui est lentement mais sûrement, en train de s’instaurer, dans le monde des entreprises françaises, sans avoir une énorme envie de le dénoncer le plus franchement et ouvertement possible.
Il est bien sûr amusant de penser qu’une agence de recrutement qui se propose de vous faire passer des tests de pré embauche fait appel à des techniques aussi marginales et non scientifiques que la « PNL« , la « Graphologie« , la « synergologie » (qui a déjà dix ans) et autres études plus ou moins apparentées à la psychologie académique et en tous les cas, à la portion la plus « philosophique » des sciences humaines…
Ce qui est infiniment moins hilarant, c’est de réaliser brusquement que votre candidature à un poste pour lequel vous étiez assuré de convenir parfaitement, risque fort de vous être refusé parce que vous avez « une signature montante mais avec un point à la fin » (sic), que vous ne laissez pas « les bonnes marges » à vos courriers manuscrits ou tapés au clavier, ou encore que vous avez regardé par la fenêtre ou croisé vos doigts durant les « 3mn 50 s » qui ont suivi le début de l’entretien verbal ! Si ce que je vous présente ici vous semble un tantinet exagéré, je vous invite à allez lire l’excellent article qui se trouve à cette adresse, et surtout à partir du paragraphe 11 :
http://communication.revues.org/index858.html#tocto1n1
« Rien n’est plus dangereux qu’une connaissance incomplète », disent souvent les ésotéristes… Je rajouterai quand à moi : « …Si ce n’est une connaissance fausse ou faussée dès le départ ! »
Si ceux dont dépend notre avenir professionnel, se mettent tous à jouer aux psychologues de salons de thé, nous voilà dans une sacrée merdasse ! (En français dans le texte.) Ceux qui me connaissent savent que je ne suis vraiment pas « pour la science » et trouve même ridicule ce besoin compulsif dont font montre les ésotéristes modernes, de rattacher leur savoir à quelque chose de « scientifique. »… Toujours ce besoin d’être reconnu, accepté…. L’ésotérisme N’EST PAS et ne sera jamais compatible avec la science traditionnelle (telle qu’elle existe encore) car ces scientifiques-là sont bornés et pédants…
Si un jour les deux systèmes d’approche du Vivant se rejoignent, ce sera uniquement parce que la science aura su faire amende honorable et reconnaître, sinon ses torts, du moins les affreuses limites qui la caractérisent encore de nos jours. L’ésotérisme n’est pas « mieux » que la science : il est totalement différent de part sa méthodologie, son origine et ses buts avoués. Et je trouve heureux que chacun demeure dans le domaine qui est le sien et ne vienne pas faire suer l’autre.
Je trouve d’entrée suspect un initié cherchant à tout prix à trouver des points communs entre les deux disciplines (Besoin de reconnaissance, d’acceptation, d’être rassuré, etc. bien connu des psy éso.) Mais c’est hélas à cause de cet amalgame souhaité entre science et ésotérisme pur et dur, que nous pouvons voir, aujourd’hui, cette déferlante de technique « New Âge » quasiment imposées aux entreprises françaises, puisque « le concurrent y fait appel, lui, pour ça qu’il est si performant… » et bla, bla, bla ! Si les deux disciplines avaient conservé la barrière qui les séparent naturellement -mais n’étant pas non plus infranchissable, s’entend- nous n’en serions pas là.
Cela fait plus de dix ans que je dénonce cet état d’esprit compulsif, surtout apparent chez les spiritualistes post 1980. Un comble, quand on pense aux misères morales et sociales imposées jadis à l’ésotérisme ! Et pourquoi pas « ouvrir les Chakra » des curés et apprendre au Pape à se dédoubler pour contacter les Maîtres de la Hiérarchie, puisque nous y sommes ! Les ésotéristes pro science moderne peuvent se réjouir : ils ont foutu une pagaille monstre en désirant unir de force ce qui n’était pas compatible et, à présent, il nous reste à voir ce qu’ils feront, à l’avenir, pour réparer leurs torts… S’ils en sont capables, certes. A moins qu’ils ne soient à leur tour devenus des « scientifiques« , c’est-à-dire des personnes bien trop instruites pour réussir à se soucier de leurs torts…
Il existe des méthodes à côté desquelles la PNL passe pour un jeu de société pour enfant de 5 à 10 ans maxi. Mais ce n’est pas à moi de dénoncer en détail ces choses, d’autres s’en chargeront, le moment venu et, bien évidemment, lorsqu’il sera trop tard pour crier à l’escroquerie « en toute innocence » ! Le français adore être abusé et donc « innocent« , c’est un tic. C’est un peu comme les sectes, vous savez ? Une fois qu’une personne constate qu’on l’a prise pour une bille, elle dénonce vertement ses « gourous » et leurs agissements ignobles, arguant du fait qu’ils profitent de la faiblesse passagère (notez le « passagère« ) de certains pour tromper leur vigilance… Tu parles, Charles !
Huit personnes sur dix sont conscientes des risques mais poursuivent hélas des buts peu avouables, dès le départ, buts qu’ils ne peuvent pas ensuite évoquer, de crainte d’être considérées comme étant coresponsables de tout ce qu’il leur est advenu. Il est donc plus aisé de maudire les sectes et les gourous plutôt que d’avouer sa propre bassesse et soif de pouvoir sur autrui. Car devinez ce qui, en réalité, attire les gens « faibles » dans des sectes ? Vous donnez votre langue au chat ? Ah oui, au fait, j’allai oublier de sacrifier à l’évidence et aux gros sabots. Alors voici, pour ceux qui adorent ce passage :
« Attention, je ne dis pas qu’il n’existe pas de sectes authentiques et dangereuses, oui, oui, monsieur le Curé, il en existe, vous pouvez ranger votre eau bénite et votre manuel d’excommunication, s’il vous plaît ! »
Pour en revenir aux entreprises, mon idée est de montrer mais discrètement toutefois, dans quel sens inhumain se dirige lentement mais surement un grand nombre d’entre elles. Le fait de dire que « ce n’est pas l’outil mais son emploi qui peut devenir déviant » me semblait si évident et implicite que j’ai commis la bévue de ne pas le mentionner ! Honte sur mes orteils et derrières mes oreilles ! Fort heureusement, je me suis fièrement rattrapé, plus haut, et au sujet des sectes (ouf !)
Inconsciemment, le français moyen aime bien se laisser diriger et manipuler, car cela lui évite de se sentir responsable et devoir éventuellement assumer, ensuite, ses erreurs les plus grossières. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la politique française par en quenouille de plus en plus et que ce même français moyen continuera de voter pour des incompétents qui reflètent parfaitement l’état d’esprit actuel : « Je fais l’autruche, je ne vois rien et ne suis donc au courant de rien; d’autres seront responsables, le cas échéant ! »
Bien que le sujet ne soit pas les entreprise en elles-mêmes, j’ai pu moi-même noter une décadence notoire dans la qualité du personnel administratif des cadres et cadres supérieurs. Les responsables de services sont de moins en moins responsables, justement, et rendent de moins en moins de services, ce qui est pour le moins fâcheux si on se réfère à leurs titre et fonctions.
J‘ai eu l’occasion de travailler durant un certain temps dans une entreprise (avant qu’elle ne coule) et j’ai pu noter un cruel manque au niveau des valeurs humaines, beaucoup d’hypocrisie dans les rapports, une dé-responsabilisation totale et un besoin inné de dépendre de quelqu’un d’autre et de faire assumer à ces autres la responsabilité d’actes posés sans réfléchir. Comment ne pas voir couler des dizaines de boîtes françaises, dans ce cas ? Il est clair que le français est devenu « une bouche ambulante » (que de la gueule, donc) en matière de véritable humanisme. C’est la raison pour laquelle il adore dénoncer tout acte ou toute parole qui pourrait faire penser à des sujets qu’il affectionne tout particulièrement et qui lui permettent de se rêver encore sain d’esprit et infiniment classe par rapport à autrui.
Ses sujets phares ? Eh bien ma foi, sans vouloir me parodier et me répéter inutilement, je dirais : La pédophilie, l’homosexualité, le racisme, le fait de ne pas être un « bon père » ou une « bonne mère » (surtout les autres, bien évidemment.) Tout ce qui fait reluire son Moi-Idéalisé, tout ce qui sent le bénitier, tout cela procure au français moyen une trique mentale extraordinaire !
Et pendant ce temps, il peut se concentrer sur la misère des autres et oublier sa propre déchéance spirituelle. Et tant que ça marche, il remet un franc ! Sujet hot ! Sujet hot, vous dis-je ! Planquez les prudes et les choqués de service !
Deux mots encore au sujet de la PNL
Note : Ce que je vais dire N’EST PAS prévu pour critiquer, démoraliser ou pour démontrer je ne sais quelle connerie de l’ego mais juste pour énoncer des FAITS qui possèdent leurs preuves pour toutes oreilles et tous yeux qui désirent vraiment voir et entendre autrement qu’avec les seuls organes des sens.
Lorsque nous habitions encore en Corse, ma compagne actuelle et moi-même, arriva un été où le célèbre couple Meurois-Givaudan vint nous visiter en la ville de Porto-Vecchio, en Corse du Sud. Ils furent présentés aux membres du Club d’ésotérisme que je dirigeais alors, avec toute la joie et l’enthousiasme que l’on peut facilement imaginer. Parce que c’était rigolo et que ça faisait « aventure », nous sommes tous partis en Sardaigne (Ile Italienne proche) pour assister à une série de conférences dont Anne et Daniel étaient les invités vedettes.
Lors des ces quelques journées (je me souviens plus combien mais on s’en fout) Anne nous présenta des amis à elle, un couple charmant, des professionnels de la PNL qui faisaient une tournée pour la présenter en France (je tairai leur nom, si vous le voulez bien, car seul compte l’exemple, pas leur support ponctuel.) Ce couple était à la fois professionnels et enseignants, c’est-à-dire formateurs de professionnels de la PNL. Au retour de cette série de conférences, puisque nous avions sympathisé, le couple « PNListe » s’arrêta à Porto-Vecchio pour rester une journée de plus en notre compagnie (en plus, on se marrait bien et notre compagnie était donc contagieuse, même pour eux.)
Durant une discussion, il se trouva que, très naturellement, comme « elle me sentait bien » la femme de ce couple de la PNL, resta auprès de moi et pris la décision de se « lâcher » un peu, de sortir de ce rôle à la con et très dangereux de « prof« , à savoir de celui qui aide mais ne peut pas être aidé, vu sa position, vous savez ? Elle se confia à moi et réalisa que « mes méthodes » (comme elle disait) étaient « redoutablement efficaces » et démontraient que quel que soit le niveau spirituel atteint, il est toujours loisible de SE MENTIR, voire de se fourvoyer, d’un point de vu purement psychologique et humain.
Tout au long de notre discussion, je sentais son mari qui se tournait vers nous, l’air inquiet, non pas parce qu’il fut jaloux, mais parce qu’il sentait bien quelle était la teneur générale de notre entretien privé. J’appris ce jour là que notre infortunée « prof de profs » n’était pas heureuse et ce, malgré la somme considérable (il est vrai) de connaissances acquises et qu’elle souhaitait
partager avec autrui. J’appris, entre autres, qu’elle était toujours incapable d’exprimer ses réels BESOINS de « simple femme » à son mari qui, lui-même, était bien incapable d’y répondre, de toutes manières, occupé qu’il était à vivre « tel un grand initié se doit d’être et d’agir. »
Bref, derrière le masque terrible de l’homme et de la femme qui se rêvent plus qu’il ne se vivent (surtout chez les initiés de la spiritualité teinté de mysticisme) se trouve TOUJOURS une personne qui souffre en silence voire en cachette, si l’orgueil à la con s’en mêle.
Donnez moi un euro pour tous les « grands initiés » qui ont loupé leur vie de « simple humain » et je cesse de bosser à vie ! Évidemment, et comme je l’ai expliqué à cette gentille dame PNListe, les psy éso ne sont pas de « grands initiés » mais ils s’en foutent cordialement ! Par contre, ils sont libres et heureux de l’être. Qui dit mieux ?
Serge Baccino
(Note : Sauf pour les images, trouvées sur le Web et réputées libres et gratuites)