Argent et spiritualité : l’ultime affrontement

Getting your Trinity Audio player ready...

Argent et spiritualité : l’ultime affrontement

 

A notre époque dite « moderne », il devient évident que la plupart de ceux qui se considèrent eux-mêmes comme des spiritualistes, ont une vision de l’argent et de la spiritualité absolument incompatible… En plus d’être aussi navrante que ringarde à souhait, car inchangée depuis des décennies. En effet, cela fait au moins trente-cinq ans que j’entends psalmodier que « Argent et spiritualité font rarement bon ménage. » On pourrait aussi bien dire que « lieux communs et intelligence ne font pas bon ménage non plus » !

Avouons que le propre d’un lieu commun, d’une sentence mentale quelconque, est d’être invariable et donc, de ne pas tenir compte de l’évolution. Il existera une forme de « sagesse populaire », cela aussi longtemps que le peuple réussira à être sage. Je m’abstiendrai, à ce propos, de tout commentaire désobligeant.

 

On pourrait et par exemple, se questionner à propos – non pas du bien fondé ou non de cette croyance populaire – mais plutôt au sujet de l’état d’esprit qui relève de telles affirmations péremptoires. Est-ce que et par exemple, les gens qui prétendent que la spiritualité et l’argent sont quasiment incompatibles, gagnent eux-mêmes correctement leur vie, s’ils jouissent actuellement d’un salaire décent, ou s’ils ne bénéficient et ne sont tributaires et donc dépendants, que d’une quelconque aide sociale dont le côté provisoire commence un peu à dater (ASSEDIC, RSA ou autre.) Mieux encore, nous pourrions nous questionner au sujet de la qualité de leur emploi : font-ils un travail qui les passionne vraiment ou bien sont-ils encore dans la dynamique mentale d’un emploi servant à « faire bouillir la marmite », comme on le disait jadis ?

 

Il va sans dire, du moins il nous semble, que chaque état d’esprit dépend pour une bonne mesure, du vécu journalier et, en particulier, de l’expérience issue de la vie familiale et professionnelle. Par exemple, une personne qui n’est pas heureuse en couple ou qui ne possède encore qu’un métier qui ne lui offre aucun moyen d’expression véritable, voire la possibilité de s’épanouir vraiment, ne présentera pas un comportemental semblable à la personne qui est heureuse en couple et qui vit de sa passion. Rappelons au passage que les psychologues ésotéristes ou « psy éso », sont des spécialistes du comportement humain et sont capables d’expliquer, froidement et sans passion inutile, pourquoi les gens sont ce qu’ils sont et se comportent comme ils le font. Nul mystère en cela. Les Maîtres Siddha du passé (il y a six mille ans !) ne mettaient que quelques minutes pour cerner l’état d’esprit général de tous ceux qui venaient les consulter ou recevoir un quelconque enseignement en ésotérisme.

 

Notre propos est bien moins de juger, ce qui serait aussi inapproprié qu’inutile, que de comprendre. Comprendre est essentiel pour qui désire vivre en paix dans un Monde où si peu de gens le sont ! Ne dit-on pas « Savoir, c’est pouvoir » ? Ici, il ne sera question que de ce pouvoir de vivre une vie aussi épanouie qu’instructive. Et quelle plus belle instruction que celle de son prochain, après celle de soi-même ?

Nous avons donc en présence « un prochain » qui pense que l’argent et la spiritualité ne font pas bon ménage. Outre le fait que chacun est en droit de penser ce qu’il veut, du moins, en son for intérieur, la vraie question est de comprendre pourquoi ceux qui défendent cette drôle d’idée qu’il pourrait exister un travail ou un métier ne méritant pas salaire, se sentent obligés de venir le faire savoir dans le « monde » de ceux qui sont persuadés du contraire.

En somme, pourquoi écrire sur un « post » de forum, dans un commentaire de pages perso ou sur un quelconque média (tel que Facebook) qu’Untel, qui se dit spirituel, essaye aussi de gagner de l’argent, comme si la chose en elle-même consistait une preuve incontournable de quelque travers humain contagieux ?

 

L’idée n’est pas non plus de justifier quoique ce soit, car le problème est toujours dans l’œil de celui qui croit le découvrir chez un autre. Cela aussi faisait partie, jadis, de la véritable spiritualité, mais semble quelque peu boudé de nos contemporains moralistes de la dernière heure. Une morale s’adressant tout particulièrement aux autres, merci de le noter en passant ! L’idée de se connaître soi-même et donc, de s’occuper de soi, en priorité, a également déserté la mémoire de nos chers idéalistes, conformistes en diable. Partant, qu’est-ce qui pourrait bien expliquer, et au plus près, l’état d’esprit en question ? En quoi le fait que d’autres s’autorisent à vivre ce que nous n’avons nullement envie d’expérimenter, pourrait bien nous chagriner ? A moins que…

 

L’homme est-il si véridique qu’il tente encore de se le faire croire ? Autrement dit, est-il toujours capable d’exprimer librement ses propres désirs, au lieu de les transformer bêtement en désirs inavoués et donc, inavouables à autrui ? Mais est-ce vraiment une question ? Présentons le sujet à l’envers et voyons s’il tient mieux la route (voire simplement debout) qu’abordé dans le sens actuel et courant. Comment réagirait une personne ordinaire, pas plus spiritualiste qu’une autre, voire autant que sa belle-sœur, si elle constatait que d’autres se permettent de vivre librement ce qu’elle ne fait que s’interdire elle-même et bêtement ?

Nul n’est censé ignorer la réponse, puisqu’elle est la même en cas d’un des deux conjoints qui semble un peu trop heureux aux contact d’un tiers de sexe opposé ! Nous sommes simplement en présence de deux sentiments redoutables capables de terrasser littéralement notre propre humanité, aussi belle soit-elle et dès le départ :

La jalousie et la colère.

 

La jalousie à l’idée que d’autres puissent s’autoriser ce que nous nous interdisons à nous-mêmes. La colère, ensuite, à l’idée connexe que nous ne nous sentons pas (ou plus) capables de vivre selon nos anciennes passions. Pour ceux qui subissent ces deux sentiments déchirants, nulle possibilité de fuite : ils doivent EXPRIMER, faute de leur passion, ce que son absence leur impose de vivre, comme émotions déchirantes. Pour le dire au plus simple, jalousie et colère ne peuvent bien longtemps être contenues, cela au risque de devenir fou ou de verser dans des paroles ou des actes qui seront regrettés la seconde d’après. Du moins pour les plus évolués.

Les autres ont déjà trouvé  une solution qui est en fait une dissolution de leur propre humanité, et qui consiste à s’emparer de la douleur du manque, pour la transforme en puissance de feu en attente de combat. Alors nous voyons des personnes se prétendant bien intentionnées, se lancer dans des croisades visant des personnes qui ont réussi là où elles ont échouées, à savoir vivre sa passion ou mieux encore, vivre DE sa passion.

 

Cela dit, loin de nous l’idée d’affirmer ici que tous ceux qui se prétendent spiritualistes et se font parfois payés très cher, vivent de leur passion ! Leur véritable passion, tout le monde la connait et elle a pour nom soit pouvoir, soit argent, voire les deux en même temps. Nous aimerions que le lecteur intelligent réussisse à faire la part des choses par lui-même, mais nous savons qu’il est parfois utile de donner à l’objectivité humaine un petit coup de main en passant. D’ailleurs et à propos d’objectivité, n’est-ce pas là le POUVOIR MENTAL qui manque le plus cruellement à nos semblables ? Avec un brin d’objectivité, plus personne ne critiquerait ouvertement personne. Chacun étant CONSCIENT du long et fastidieux travail qu’il reste à faire sur soi !

 

On peut donc en déduire que ceux qui trouvent intelligent de donner un avis contraire à celui présenté, à la moindre occasion et surtout s’il n’est pas souhaité, ont au moins beaucoup de temps de libre et doivent, de ce fait, s’ennuyer profondément. Et comme une vie dénuée de passion ne saurait satisfaire un être humain, la réaction la plus facile et qui revient le moins cher, est donc de passer le plus clair de son temps à contrarier l’existence de ceux qui semblent bien plus heureux et épanouis.

D’aucuns argueront du fait que nous devrions tous user de notre sacro-saint « libre-arbitre » en matière de communication. Comprendre que celui qui n’est pas d’accord avec ce qu’il lit ailleurs et chez les autres, est en droit absolu de le faire savoir, le fait d’y être préalablement invité étant considérer comme largement inutile !

 

Alors oui, il est possible (voire sain) de ne pas être spécialement d’accord avec ce que présente un autre et de se donner le droit de commenter en ce sens. Et si c’est le cas, ce qui sera alors « visé » sera ce que présente une autre personne, mais JAMAIS cette personne ! Cette astuce est imparable face aux différents cornichons du Web qui n’ont pas d’autres distractions que de venir faire suer les autres sur leurs pages (blogs, Facebook, commentaires sur YouTube, etc.) Et tous, sans exception, s’attaquent directement à la personne qui présente son propre avis, en plus de s’attaquer à ce qui est présenté.

Le but est uniquement de flétrir et de critiquer, faire chuter la valeur de celle ou de celui qui exprime sa pensée et NON de présenter une version plus élaborée voire différente du sujet abordé. Si le lecteur conserve à l’esprit cette nette différence dans la critique de leurs propres productions mentales, il ne sera plus confus à l’idée d’empêcher une autre personne de s’exprimer librement, car il reconnaîtra tous ceux dont le seul propos est justement de l’empêcher, à lui, de s’exprimer librement. Nous espérons être assez clair dans cette partie de notre propos général.

 

Nous pourrions également dire quelques mots à propos de ceux qui trouvent utiles de mettre du « Satan » ou leur propre déité dans tout propos ne correspondant pas à leur croyances religieuses. De cela nous dirons simplement qu’ils apprécieraient certainement que l’on vienne dans leur propre lieu de culte pour leur apprendre qu’ils sont dans l’erreur et qu’ils sont surement possédés !

De toute manière, tout commentaire désobligeant et taillé à l’emporte-pièce, cela au point qu’il doit certainement provenir d’un vulgaire copié/collé, devrait nous mettre à tous la puce à l’oreille au sujet des véritables intentions de ceux qui semblent avoir toutes leurs journées de libres pour oublier le côté misérable de leur propre vie. Pour de telles personnes, il n’est pas utile de répondre par une noblesse d’âme qui ne ferait, en fin de compte, que les blesser plus profondément encore et les ramener au vide de leur propre existence. Le mieux est de traiter chacun comme il se traite lui-même !

 

Pourquoi ? Parce que c’est la seule manière d’assumer sa quote-part de Karma collectif ! Ce dernier se résumant au fait que chacun de nous se verra tôt ou tard confronté à lui-même, mais cela, grâce aux réactions NATURELLES des autres. Chercher à se la jouer plus spirituel que nature ne peut que fausser ce Jeu d’âme à âme des plus délicats. Bien mieux que l’effet miroir tel que très mal compris et donc, mal vécu (ou pas accepté du tout), le Karma collectif (ou Jeu Karmique) est l’incarnation même de la Justice sur cette Terre et au milieu des humains. Mais donnons un ou deux exemples concrets avant d’en terminer avec le sujet.

Contrairement à la croyance populaire, baignée de morale judéo-chrétienne, celui qui est méchant n’attend pas « plus de gentillesse » des autres, car à chaque fois qu’elle lui sera présentée, son seul but sera de la flétrir d’une quelconque manière. Et si attente il y a, en fin de compte, c’est dans ce sens qu’elle s’orientera (se moquer des gentils.)

 

La seule manière pour une personne paumée de comprendre ce qu’elle est devenue, c’est DE SE RENCONTRER en les autres, autrement dit, d’être traitée comme elle traite son prochain. C’est cela, le véritable « effet miroir », et non cette platitude mystico-religieuse que l’on nous sert encore de nos jours. A moins qu’un miroir puisse refléter autre chose que ce qu’on place devant lui ? Sinon, il ne s’agit pas pour autant d’en profiter pour se vider l’âme sur autrui ! Refléter est différent d’en rajouter au niveau du costume ! Dernier exemple, et d’actualité, celui-là, les fameuses « relations toxiques » ! La bonne blague que voilà !

On est en droit de se demander par quel miracle une relation peut devenir toxique sans que sa soi-disant « victime » en soit consciente. Voire simplement informée ! Ou alors elle l’était dès le départ, et celui des deux qui a changé n’est pas celui que l’on croit ? Dans tous les cas, la vraie question en présence est celle-ci : « Que fout encore la présumée victime en compagnie du toxique des deux ? »

 

Certains s’indigneront à la lecture de nos propos et nous rétorqueront que « dans certaines circonstances, il est difficile de tout plaquer et de se barrer sans se retourner. » Eh bien oui, voyez-vous ? Il y a les enfants, le fait d’être sans travail et donc, sans revenus, ne pas savoir où aller, et de bien plus savoureuses encore ! Nul ne songe, là encore, à inverser la proposition et à se demander POURQUOI les enfants, le manque de fric, etc., et etc.

Et si la cause avait été confondue avec l’effet ? Il y a bien des femmes qui « font un enfant » dans l’espoir de « sauver leur couple » ou de « garder leur mari », etc. Forcément, ensuite, si les choses dégénèrent tout de même (soit 9 fois sur 10) l’enfant devient « le problème » à considérer, pour ne pas avoir à écrire « l’excuse suprême » !

L’esprit humain a plus de pouvoir que ne le croient les gens non-initiés aux choses de l’esprit ! Il obtient beaucoup plus de choses qu’ils n’est possible de l’expliquer ici. Mais comme l’homme moderne ignore tout ou presque de ce pouvoir, lorsqu’il l’emploie, c’est rarement sciemment !

Voilà qui devrait suffire à une saine réflexion sur un sujet ancien, présenté d’une manière qui serait moderne si elle n’était pas plusieurs fois millénaire.

 

Serge Baccino