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Blessures propres à l’éducation
Extraits
D‘aucuns oublient un peu vite voire bizarrement, que l’éducation, durant la prime enfance, est basée sur la confiance et sur l’obéissance, sur le fait totalement évident pour l’enfant, que « Maman sait mieux que nous ce qui est bon pour nous. » Partant, aimer est « dangereux », si aimer revient à faire confiance en des personnes qui se serviront de cette amour et de cette confiance, pour nous manipuler, pour nous obliger à faire des choses que nous n’aurions pas faites de nous-mêmes. En gros, tout ce que les enfants détestent faire mais son obligés de faire pour répondre aux exigences décrétées par leurs parents.
Nota : Ici, l’idée est de se placer du côté de l’enfant et de tenter de raisonner comme il le ferait lui, pour une fois, et non de juger ou de critiquer qui que ce soit ou quoi que ce soit.
Les premières blessures issues d’un sentiment de trahison proviennent toutes de la prime enfance, dès lors que nous avons du faire des choses contraires à nos intérêts (supposés ou réels) et que nous n’avons eu d’autres choix que d’obéir, voire de souffrir en silence. L’enfant est persuadé que ses parents l’aiment. Mais il est confronté du même coup avec une version illogique voire incompatible de l’amour : l’amour est-il, finalement, un moyen pour me forcer la main, pour m’obliger à être ou à faire ce que je n’aime pas être ou faire ? Dans ce cas, « aimer ne profite qu’à l’autre, pas à moi. » C’est du moins ce qu’en conclut le subconscient de l’enfant, rarement l’enfant lui-même.
L’amour est donc rapidement associé au « pouvoir » détenu sur nous par les autres et comme la souffrance ne peut que résulter d’un tel état d’esprit, l’être aimé est aussi souvent l’être détesté en secret. Ce qui explique pourquoi un couple peut en arriver à se déchirer en cas de divorce. Le pire est encore que 998 couples sur 1000 reproduisent ensuite ce même état d’esprit, se servent de l’amour comme l’on use du pouvoir, s’étonnant ensuite que les enfants se montrent « ingrats » depuis l’adolescence jusqu’à l’âge adulte.
(Fin de l’extrait.)
Serge Baccino