Donner pour recevoir

Getting your Trinity Audio player ready...

Donner pour recevoir

On dit que pour pouvoir donner, il faut, au préalable, recevoir. Sinon, nous n’avons rien à donner. Et si c’était faux ? Et si on nous avait menti, cela pour nous rendre dépendants ? Car cette seule idée de « recevoir » nous oblige à réfléchir au sujet de notre provisionnel.
Au départ, cette idée pernicieuse, cette loi complètement inversée, avait pour but plus ou moins formulé et clair, de « donner ensuite. »
Mais que pourrions-nous donner, que nous n’ayons au préalable reçu ? Mais reçu de qui ? Ou de quoi ?

Reçu de Dieu ? Celui-ci se fait aussi rare que ce qu’il pourrait nous paraître « radin » ! En effet, Dieu ne répond pas à nos prières et semble s’en foutre de nos problèmes terrestres comme de son premier homme créé ! Et puis Dieu, on ne le voit pas, n’est-ce pas ? Et il nous rend très rarement visite ! Alors, tout bêtement, en ce qui nous paraît être « de toute logique », nous nous tournons vers les autres ! Eux, au moins, nous les voyons, n’est-ce pas ?

Eh bien oui, forcément ! Et certains d’entre ces autres possèdent déjà ce que nous rêvons de posséder à notre tour ! Alors l’affaire est entendue : nous allons obtenir de ces autres, tout ce qui nous manque et que nous désirons ! Quoi de plus simple ? De plus évident, surtout ? Alors, parfois, certains parmi ces « autres » répondent à nos attentes… Mais l’essentiel du temps, ils ne répondent pas si facilement à nos attentes.

Alors nous essayons de comprendre ce qu’ils attendent eux-mêmes des autres, afin de leur fournir ce qu’ils désirent, dans l’espoir immature de les pousser à répondre, en retour, à nos propres attentes. Certains nommeraient cela un trust, un échange ou du commerce, pourquoi pas. Mais il arrive, et plus qu’à notre tour, que tandis que nous donnons, il ne nous soit pas rendu la politesse.

Alors nous nous sentons trahis, nous sommes en colère et pestons après le manque de telle ou telle autre qualité humaine de ceux qui n’ont pas pu ou pas su répondre à nos attentes. D’autres se prostituent dans l’espoir d’acheter la bonté d’autrui. Bien souvent en vain. Et ensuite, les plus évolués d’entre eux se sentent minables d’avoir à camper ce rôle ingrat de celui qui donne toujours mais sans jamais  recevoir en retour. En fait, l’essentiel de la dépendance à autrui provient de cette mauvaise manière de penser, de cette absence de logique véritable.

Car si nous sommes celui qui a besoin, tout ce que nous pouvons offrir, c’est ce sentiment même de « besoin » ! Et ce besoin devient conditionné par la réponse — ou non — des autres face à cette tentative plus ou moins avouée de leur forcer la main, à savoir, de les obliger à donner en retour. Et toute cette souffrance, qui pourrait être évitée, provient d’une méconnaissance totale de la véritable Loi en présence. Une loi animique ou « secondaire » certes, mais qui est, et c’est le cas de le dire, d’une importance vitale !

On nous a menti. On nous a trompés et ce, dès le départ. Il n’est pas nécessaire de posséder pour pouvoir donner ensuite. De plus, si on considère cette idée de « don » comme étant un misérable subterfuge prévu en fait pour réussir à RECEVOIR en retour, alors il peut nous sembler évident que nous nous sommes fourvoyés, et à bien de niveaux ! Pourquoi ? Parce que si le but, avoué ou non, est bien de RECEVOIR tout ce dont nous avons besoin, le fait de le recevoir d’autrui devient du même coup une sorte de piège duquel il faut, plus que de simplement s’en méfier, s’extraire et au plus vite !

Cette idée de devoir posséder avant ou recevoir des autres afin de pouvoir « donner ensuite », en plus d’être totalement dualiste, consiste en l’essentiel du piège évoqué plus haut. Et nous savons que ce sont les idées duelles qui nous plongent dans cet affreux sentiment de dualité, qui pourrait se résumer à un besoin de faire un choix entre deux conditions aussi indignes de nous, l’une que l’autre.

Et si nous remplacions « Il faut recevoir pour donner » par sa formulation inverse ? Cela donnerait « Il faut donner pour recevoir. »
Donner en premier afin de recevoir… Ensuite ? Mais de qui ou de quoi, si ce n’est des hommes ou de Dieu ? Pour comprendre cet apparent paradoxe, il nous faut tout d’abord comprendre comme fonctionne l’âme humaine et, surtout, par quel moyen principal.

Nous savons déjà que l’âme est faite d’esprit et de force vitale ou, comme on le disait jadis, de la Forme et de la Force. Nous devrions savoir, également, que de l’esprit et de la force vitale, c’est la seconde qui est plus importante que l’esprit. Du moins durant l’incarnation. Pourquoi cela ? Parce que quel que soit le nombre des pensées, des idées ou des croyances que nous pourrions attirer puis retenir en notre mental, si aucune de ces productions de l’esprit n’est dynamisée par la force vitale, aucune d’entre elles ne pourra se manifester souvent (rythme) et suffisamment longtemps (durée.)

C’est donc la force vitale qui DONNE la vie, la force et la durée à nos divers processus mentaux (Ankh, Djed, Ouas.) Comprenez-vous vraiment ce qui est proposé ici ? C’est la force vitale qui DONNE ! Ni les humains, ni cette sotte idée d’un Dieu aussi absent que peu désireux de faire le travail humain à notre place ! Mais si c’est la force vitale qui donne, il nous 
faut donc nous placer dans la position psychologique et énergétique de la recevoir. Oui mais justement : comme la recevoir ? Réponse : en la donnant !

Quelle drôle d’idée ! Comme pourrions-nous la donner sans l’avoir préalablement reçu ? Pour le comprendre, inspirons-nous de l’exemple d’un robinet extérieur. Nous désirons arroser nos plantes après une chaude après-midi d’été. Nous savons que si nous ouvrons le robinet extérieur, l’eau s’écoulera dans le tuyau d’arrosage et les fleurs recevront cette manne terrestre.

Mais n’allons-nous pas « perdre cette eau » ainsi donnée ? Non, nous allons juste ouvrir le robinet pour arroser nos fleurs. Il en va de nos Nadi comme de l’eau : lorsque nous donnons notre énergie, cela par le biais de notre attention mentale, nous créons une sorte d’aspiration au sein de nos circuits éthériques (Nadi.) Un peu à la manière d’une pompe ou d’une seringue : lorsque nous tirons le piston en arrière, un vide se crée. Et nous savons que la nature a horreur du vide, n’est-ce pas ?

Alors l’énergie qui est offerte à l’extérieur, attire celle qui est potentielle. Et voici nos nadi gorgés d’énergie divine !

(Extraits tirés d’une conférence Discord.)

 

Serge Baccino