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Esprit et prise de conscience
Imaginons une personne dont le schéma soit de se sentir incapable, cela, d’une manière générale. Ce qui impliquera l’apparition d’un sentiment connexe qui est de se sentir complexée. Le réflexe du «moi» sera de NIER. Dans le meilleur des cas, afin d’éviter la souffrance. Toutefois, il y a bien plus grave, par exemple de continuer à nier les faits, cela par l’emploi des fameuses «pensées positives» ou pires encore, comme on va l’étudier plus loin.
Dans le premier cas, l’idée, totalement illogique, en plus de ne pas être efficace, consiste à essayer de remplacer le sentiment d’incapacité, issu de la croyance première, par une formulation inverse. Par exemple : «Je suis capable de tout et j’excelle en toutes matières, conditions et situations.» N’est-ce pas là un exemple concret de ce que proposent certaines techniques d’affirmations de soi ?
Autant verser de l’eau pure dans un verre sale, en espérant que l’eau propre nettoie la saleté. Une saleté qu’il nous faudrait ensuite boire !Tenter de compenser une chose par son contraire tout en conservant la première, revient donc à rajouter du propre sur du sale, ou de la positivité virtuelle sur un schéma réel, entraînant un véritable complexe d’infériorité (lié à l’incapacité latente.)
Autant dire que ceux qui prétendent que la pensée positive «fonctionne», sont surtout des gens capables de se faire croire tout et n’importe quoi. Leur compréhension n’a fait qu’effleurer le véritable savoir en la matière. Mais nous nous évoquions la présence de quelque chose de pire encore, pire que de seulement nier les faits et de tenter de les remplacer par quelque chose qui n’est pas déjà fidèlement enregistré dans la subconscience.
Le problème, pour commencer, est que la personne prise pour exemple, commet la toute première erreur, celle de nier la présence d’une chose qu’elle ressent pourtant. Et ce qu’elle ressent, c’est soit de la honte, soit un complexe d’infériorité, en relation avec le schéma cité (incapacité.) En somme, tandis que la personne sent vraiment une chose, issue d’une pensée « A », elle essaye de l’associer avec une pensée « B », qui n’a rien à voir et qui est même incompatible, car en opposition formelle avec la première.
La personne va donc, pour réussir à nier ce qu’elle ressent, essayer de se montrer ou de « prouver » sa capacité, au moins aux yeux des autres. Mais comme la pensée intime et première nie bien plus fort le fait d’une incapacité, c’est peine perdue. Dans ce cas, c’est toujours le schéma mental subconscient qui l’emporte. Le pouvoir est toujours dans la partie subconsciente.
Par ailleurs, il y a une certaine forme d’aberration mentale dans le fonctionnement usuel de l’esprit de tous ceux qui cherchent ainsi à nier ce qu’ils ressentent pourtant. Au départ, la personne croit fermement être nulle en tout, par exemple. Ensuite, elle tente de nier les faits. Mais de quoi se sert-elle pour nier la forme spirituelle première ? De l’esprit ! Autrement dit, la personne se sert de son esprit pour nier ce que lui affirme… Son esprit ! C’est presque un gag à ce niveau.
Or, l’esprit ne saurait se contrer lui-même ou nier ce qu’il affirme en même temps. Même sous d’autres formes liées, c’est-à-dire de polarité opposée mais complémentaire. Nous sommes donc bien devant une impossibilité mathématique. Cela ne peut pas marcher ! Ensuite, il faut bien comprendre une autre forme d’aberration mentale. La personne, si elle est spirituelle et désire évoluer, va chercher l’origine de son problème afin de pouvoir le régler.
Fort bien, mais de quelle nature exacte est cette recherche ? Réponse : elle est de nature spirituelle. Dit autrement, la personne se sert de son esprit pour voir son esprit ! Encore une autre impossibilité mathématique ! Autant essayer de voir votre œil droit avec ce même œil droit ! Rappelons ici que l’esprit est ce qui compose toutes les formes mentales nommées « pensées ».
Lorsque nous recherchons la présence d’un schéma, si nous le faisons « avec notre esprit », c’est-à-dire mentalement et par la réflexion seulement, nous demandons alors à l’esprit de… Se voir lui-même ! Or, ceci lui est impossible, car l’esprit peut tout voir, sauf ses propres formations mentales (les pensées, donc.) Voilà pourquoi il est si difficile à la plupart des spiritualistes, de chercher puis de trouver leurs schémas mentaux, afin d’y remédier.
Certains rétorqueront qu’ils ont pourtant découvert des schémas en eux. C’est ici qu’il faut nous montrer subtils ! Il n’est pas question d’affirmer que l’esprit n’est pas capable de voir certaines de ses créations mentales, il est juste important de noter qu’il ne peut voir que ce qui est d’une fréquence vibratoire différente de la partie spirituelle qui se propose d’observer. Autrement dit, il faut qu’il y ait une différence de fréquence vibratoire entre ce qui forme l’observation et ce qui forme ce qui est ainsi observé.
Nous pourrions contester en disant que, quelle que soit la fréquence de l’esprit, c’est toujours l’esprit. Mais cela reviendrait à affirmer qu’un ver de terre et un être humain évolué, c’est la même chose ! Ne sont-ils pas tous deux « faits d’esprit » ? Très bien, il nous reste donc à définir ce qui, en l’être humain, permet à l’esprit de vibrer plus haut et ce qui lui impose de vibrer plus bas.
Quelques petits malins répondront : « C’est le pouvoir de l’amour, bien sûr ! » Ce qui est beau et fort émouvant sans doute, mais incomplet à n’en plus pouvoir. En fait, cette réponse n’en est pas une, puisqu’elle n’explique rien ! Toutefois, elle n’est pas totalement étrangère au sujet. Mais jugez plutôt. Comme vous l’avez sans doute appris puis compris, l’âme, c’est ce qui nous anime. Et ce qui nous anime se résume à des processus mentaux (pensées) ainsi qu’à des sentiments et des émotions.
Attendu que l’homme adore s’identifier à tout ce qui retient son attention mentale, nous ne serions pas très loin d’une croyance universellement partagée, si nous proposions cette idée que « l’âme, c’est nous », que « nous sommes cette âme », autrement dit, cela qui nous anime. Certains disent « mon âme » sans réaliser ce qu’ils affirment ainsi, mais cela est une autre histoire. Notre but, ici, est de comprendre que si nous sommes persuadés d’être notre âme, alors nous avons réussi à nous en persuader et nous sommes effectivement devenus cette âme. Que ce soit vrai ou pas.
Autant dire que dès ce moment, c’est cette âme qui nous circonscrit, nous qualifie et, surtout, nous limite. Parce que nous croyons être cette âme et de ce fait, n’être que cela. Question : est-ce que cette âme qui se résume à ce que nous croyons être, nous a été imposée ? Réponse : pas nécessairement. Cela est possible mais, dans ce cas, ce qui nous a été imposé doit avoir trouvé grâce à nos yeux. Pour nous, il n’y a aucune différence entre des idées d’un autre qui nous conviennent et celles que nous découvrons seuls ou même, que nous inventons !
La Loi en présence est donc sans appel : « Notre âme est nécessairement faite d’idées et de croyances qui nous conviennent. » Et si elles nous conviennent, c’est qu’elles nous plaisent et donc, que nous les aimons ! (Voilà pour ce qui est de l’amour, mais en plus technique et précis.) Mais dans ce cas, qu’en est-il des idées et croyances qui nous dérangent à un moment parce qu’elles ne nous plaisent plus ? Disons que ce sont autant de schémas mentaux décevants, que nous n’aimons pas ou plus, que nous pouvons virer avec bien plus de facilité. Ce qui n’est pas le cas pour certains schémas mentaux solidement implantés dans notre âme, voire dans son noyau dur !
Noyau dur formé, pour mémoire (le cas de le dire), par la somme de tous les schémas mentaux en lesquels nous avons foi ou pour lesquels nous prêtons encore beaucoup d’attention. Que nous « aimons », donc. Comme ce peut être le cas du schéma d’incapacité ! Mais dans ce cas, comment poursuivre notre purification animique une fois qu’est atteint le noyau dur ? C’est simple : il faut changer carrément de niveau et passer un cran au-dessus !
L’esprit ne peut pas tout voir de lui-même, de même qu’un serpent serait bien incapable de se dévorer entièrement, tête comprise. Il est donc nécessaire que ce soit quelque chose d’autre qui observe l’esprit formel de ce noyau dur. Et ce quelque chose est la conscience !
Serge Baccino