Inversion de polarité mentale

Getting your Trinity Audio player ready...

Inversion de polarité mentale

 

Si on se base à un certain « mouvement » ou, plus exactement, à une « mouvance » spirituelle actuelle, on se rend compte, avec quelque inquiétude, que « la mode » est de retourner à d’anciennes valeurs concernant l’esprit. Ce qui serait un moindre mal si ce « retour en arrière », n’était pas une autre manière de reculer, mais cette fois-ci, en allant plus vite ! En effet, comment PROGRESSER en se servant, pour se faire, d’outils n’étant depuis bien longtemps, non pas « plus d’actualité » simplement mais surtout carrément dépassés ?

 

Comme l’enseigne la psychologie ésotérique (ou « psy éso »), le mot évoluer sous-entend d’avancer et non de reculer. Jusque là, ma foi, il n’est guerre possible de pouvoir se méprendre sur le sens exact à donner à ces mots. Toutefois, il est possible d’évoluer sans pour autant progresser vraiment. Progresser sous-entend de gravir une côte au lieu de se borner à la descendre. Si évoluer nécessite d’avancer, ce concept devrait impliquer aussi de progresser d’une manière ascendante, et non seulement linéaire ou pire, descendante. Or, que voyons-nous de plus en plus ? Des personnes amoureuses d’anciennes traditions qui n’ont même pas toutes l’avantage de compter dans le camp de la véritable spiritualité. Par exemple cet engouement pour les anges, les Génies, les fées ou encore les archanges et autres démons de l’enfer, supposés aider l’homme à dépasser son état d’être humain ordinaire. Et ne parlons pas de tous ces jeunes pourtant intégrés à notre époque moderne, mais qui se tournent comme fascinés, vers des études telles que celles de la kabbale, de la numérologie, de l’astrologie ou d’autres traditions plus ou moins religieuses et dont nous ne devrions même plus entendre parler depuis au moins cent ans.

 

Mais que se passe-t-il ? Ne sommes-nous pas rendu en l’an 2018 après l’ignorance crasse des siècles passés, en particulier ceux encadrant le Moyen-Âge ? Nous serions en droit de nous le demander. Alors je vous le demande et vous fait gagner ainsi un temps précieux, cela en vous expliquant ouvertement et sans y mettre de formes inutiles, pourquoi l’être humain choisit librement LA RÉGRESSION plutôt que la véritable PROGRESSION. Progresser revient à quitter l’actuel pour le futur en route. Le présent est toujours représentatif de ce « futur en route », car le présent est déjà terminé à peine commencé. Le présent devient un cadeau le jour où l’on décide de ne plus s’y accrocher et de ce fait, de ne plus le FAIRE DURER. Le présent n’a aucune durée, le saviez-vous ? Il est telle une invitation constante mais définitive (définitivement reproduite à chaque instant) de ne plus s’accrocher non pas « au temps qui passe », mais à tout ce qui est déjà passé, de toute manière et que cela nous plaise ou non.

 

Mais comment concilier ce que je vous présente ici, avec tout ce que je vous ai déjà présenté par ailleurs ? Par exemple, comment affirmer sans broncher de pouvoir se référer à une philosophie âgée de plus de six mille ans et qui est à l’origine de la psy éso, et parallèlement, affirmer que l’ancien est nécessairement dépassé ? La réponse pourra vous étonner : l’ancien n’est pas issu de l’âge, de l’époque auquel il a débuté, mais… De son contenu ! Si un enseignement tel que celui de la Voie de la Siddha et, de ce fait, celui de la psychologie propre à l’ésotérisme, vous disait de faire une chose et de n’en jamais changer, vous seriez en droit de hurler à la forfaiture ! Mais cet enseignement plusieurs fois millénaire ne dit pas, n’a jamais dit et ne dira jamais, qu’il faut suivre une idée sans jamais y déroger. Par contre, il vous affirmera qu’il serait opportun d’adapter notre état d’esprit à une époque (comprendre « à un état d’esprit général spécifique ») et conserver NON PAS cet état d’esprit, mais cette saine et plus qu’intelligente habitude, consistant à s’adapter afin de ne jamais trahir l’évolution. Traduction moderne : ayez toujours à cœur d’adapter votre état d’esprit personnel non pas à celui de vos semblables seulement (bien que cela puisse servir un tant soit peu), mais plutôt à l’état d’esprit QUI DEVRAIT correspondre à l’Ère dans laquelle vous vivez.

 

Chaque civilisation connaît des Ères différentes, successives en apparence mais nécessairement différentes. Et à chacune de ces Ères correspondent des croyances et donc, des limitations. Par exemple la croyance qu’il existe « un peuple élu » et que ce dernier détient la seule et unique vérité valable et donc applicable pour tous et de tous. Ou encore, que dans un lointain passé, des êtres avaient réussi à atteindre le plus haut niveau de connaissance et de réalisation qui soit. Notre civilisation actuelle a débutée avec l’émergence de la Race Indo-Aryenne. Par « émergence », j’entends simplement « capacité à prendre le dessus sur le reste des hommes et cela, quelle que soit la couleur de leur peau. »

Ce qui n’implique en rien une quelconque « supériorité » sur les autres races humaines, mais seulement le fait que selon ce qui était prévu, chacune des différentes Races devait tour à tour prendre le contrôle de toutes les autres, non pas pour les asservir, comme ce fut souvent le cas, mais bien pour tenter de les hisser au niveau d’évolution suivant. Le fait que cela ne se soit pas vraiment passé ainsi, du moins depuis la mémoire très limitée des hommes, n’implique en rien que cela ait été toujours une mauvaise chose, voire une habitude à délaisser.

 

A chaque fin de Cycle et peu importe notre capacité à en chiffrer exactement la durée, une Race décroît afin que la suivante puisse croître. Il en est ainsi depuis toujours et il en sera ainsi pour les prochaines Races qui doivent se tenir à l’apex du Triangle de manifestation spirituelle. Mais parlons de ce qui fâche ou, du moins, fâchera certainement quelques pisses-vinaigre de la dernière heure. Les connaissances « anciennes » sont mauvaises dès lors qu’elles ne supportent pas d’être adaptées. Nous devons donc changer de références initiatiques, cela au risque de perturber gravement le dynamisme de l’âme. Par Nature, le « moi » humain est statique et doit absolument se référer non seulement au passé mais à « tout ce qui dure » (ou qui peut le faire.)

En effet, qui seriez-vous si ce qui consiste en votre identité variait sans cesse ? Posée de la sorte, la question ne souffre guère de réponses différentes : pour être, il faut durer ou, du moins, faire durer ce que nous sommes pour le moment. Hélas, c’est également la seule manière de ne jamais évoluer, puisque évoluer implique le changement, voire le changement constant ! Alors quoi ? L’évolution serait-elle l’ennemi de l’homme ?

 

Pas vraiment, non. Par contre, elle est l’ennemie « mortel » de tout ce qui espère durer en l’état et ne jamais se soumettre au changement. Par ailleurs, il serait heureux de commencer à comprendre que le « moi » n’est pas l’homme en lui-même, mais son identité (ou masque) terrestre. Le « moi », c’est la personne physique. Ce que nous appelons « moi » est un simple référentiel incapable d’évoluer puisque lié d’une manière aussi définitive qu’absolue aux Mémoires, à tout ce que nous savons et à tout ce que nous avons vécu. Le « moi », appelé également « conscience objective » et hélas « ego », chez encore trop de traditions et pas des moindres, n’est pas ce qui nous qualifie, ni en tant qu’âme, ni en tant qu’individualité consciente (la partie éternelle.) Si l’âme représente « ce qui nous anime » (pensées/émotions) et devrait évoluer en même temps que nos diverses prises de conscience, le « moi » lui est incapable de « lâcher prise », car pour lui, ne plus être ce qu’il est et donc, ce qu’il fut, reviendrait à accepter de se suicider. Notre crainte du futur provient de la prescience de ce BESOIN de changement, proposé à ce qui est bien incapable de l’assumer (le « moi », donc.)

 

Cette peur de mourir et donc, de se transformer, est ce qui a donné l’idée à notre « moi » de se placer en « mode émissif », c’est-à-dire à émettre au lieu de recevoir. Alors qu’il devrait être de polarité négative, de Genre Féminin, et la partie gauche du cerveau, apte à DÉCIDER, aurait dû jouer le rôle bien plus reposant de partie apte à RECEVOIR, à donner forme ou à « maturer » tout ce que le cerveau droit présente comme expériences nouvelles et libératrices. Or, que trouve t-on de nos jours ? Des femmes et des hommes dépolarisés, déséquilibrés, avec non seulement un cerveau gauche polarisé positivement à quelque 80% mais devenu incapable de laisser le cerveau droit le guider, l’inspirer et « le conduire vers de verts pâturages. »

 

Normalement, le cerveau devrait présenter les deux polarités (+ et -) à l’état équilibré, à savoir un hémisphère gauche polarisé négativement et actif à 50% et un hémisphère droit polarisé positivement et actif lui aussi à 50%. C’est cette répartition équilibrée avec des hémisphères correctement polarisés (moins à gauche et plus à droite) qui permet à l’être humain de se laisser conduire autant par l’intuition et quelques autres capacités supérieures, que par son savoir mémorisé.

Car ce n’est pas tant les Mémoires, qui posent problème que le contenu qui est ainsi mémorisé. Sans compter que l’homme étant désormais dépolarisé en majeure partie, il n’a désormais plus accès à une très large portion de sa bibliothèque intime. Comprenez par-là qu’il ne se souvient plus de ce qu’il a mémorisé et que, de ce fait, ce sont d’autres forces qui conditionnent son vécu, cela en se basant sur ces Mémoires inconscientes.

 

Il va sans dire que le fait de se remémorer comment démonter puis remonter un moteur de voiture ou bien installer un circuit électrique dans une maison neuve, ne consiste pas en de la mémoire problématique, bien au contraire ! Toutefois, une partie de la Mémoire générale consiste en d’anciennes blessures refoulées, en des souvenirs marquants que le subconscient a jugé bon de nous retirer du devant de la scène consciente, cela au point de ne plus réussir à nous en souvenir. En psy éso, ce n’est pas le contenu socio-professionnel de la Mémoire générale qui est montré du doigt mais LES MÉMOIRES, c’est-à-dire la somme de tout ce qui a été profondément enfouie et qui, depuis notre propre outre-tombe, gère notre vie à notre insu, nous empêchant d’être, de dire et de faire librement tout ce qui est à la fois utile et plaisant. De nos jours, tout enseignement, école, tradition, religion et formations en tous genres qui seraient encore basés sur le mode émissif (émission mentale) seraient contraires à l’évolution.

Lorsque le mental fonctionne sur le mode émetteur, il est du même coup incapable de se polariser sur le mode Récepteur, seul capable de permettre au Divin (faute de termes plus adéquats) de prendre le contrôle et donc, la Direction de notre être vivant et conscient. Ne cherchez pas plus loin l’origine et le sens des deux termes ésotériques très anciens : « Principe Directeur » Dans la Bible, il est même fait mention du « Chiffre de la Bête » (666) qui laisse entendre ce qui arrive à une Race quelconque, lorsque ses sept niveaux d’activités conscientes, sont privés de ce Principe Directeur.

 

Le corps a (ou devrait avoir) sept modes d’expression mais si le dernier censé conduire les six autres est absent, alors le premier « 6 » est posé. L’âme (ou « corps psychique ») possède également sept niveaux, mais si le dernier censé conduire les six autres est également absent, alors le second « 6 » est posé. Enfin, le Monde Spirituel possède lui aussi sept étages et si le dernier manque, alors le dernier « 6 » est posé. Et nous avons réunies toutes les conditions pour que s’exprime « Le Chiffre de la Bête », à savoir trois niveaux incomplets et livrés à eux-mêmes, sans aucune direction ni intelligence.

« Que votre esprit connaisse cette vérité, que votre cœur la désire et que votre corps la réalise. »  (Évangile Essénien de la Paix.)

 

 

Serge Baccino