Je sens, tu sens, il sent, nous puons !

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mouchoirs-pleurs

 

La femme s’empara d’un énième mouchoir et sous le regard amusé de son mari assis à son côté, se moucha bruyamment en versant une larme ou deux pour faire bonne mesure. Lorsque la chanteuse magnifique qui passait à la télé monta dans les aigus, la femme ressentit un frisson qui la parcourut de la tête aux pieds, et se moucha de plus belle en étouffant un sanglot.

 

Le mari :
Eh bien, tu as l’air d’apprécier mais es-tu certaine que ça va ?
Oui, oui, ne t’inquiète pas, mais tu comprends, cette femme me fait un tel effet quand elle chante, elle est si sincère, profonde et magnifique qu’elle me remue l’âme jusqu’aux tréfonds.
Le mari prit doucement la main de sa dame et l’embrassa avec tendresse :
Ma chérie, lorsque tu me parles d’elle, on dirait que tu te décris toi
La femme hocha la tête avec un sourire timide, puis se moucha plus bruyamment encore.

 

 

 

ressentir en soiIl n’est pas rare que nous disions, au sujet d’un être que nous apprécions :
« Je sens la bonté qui se trouve en lui (elle), cela en est presque palpable ! »
A l’inverse, nous pouvons dire :
« Je n’aime pas du tout ce que je ressens tandis que je me trouve en présence de untel… »

Nous affirmons également pouvoir ressentir la vérité ou le mensonge qui se trouve en l’autre ou en les autres. Mais, le sentiment de la vérité et du mensonge, c’est-à-dire « cela que nous ressentons au sujet de cette vérité et de ce mensonge », ne se trouve jamais à l’extérieur et chez les autres, car dans ce dernier cas, nous ne pourrions pas le sentir nous. C’est si évident ! L’extérieur (ou supposé tel) n’est que le Révélateur de ce qui se trouve au-dedans de soi en matière de ressenti. Nous ne pouvons pas sentir une chose dehors et donc hors de notre système nerveux et émotionnel. D’ailleurs, qui sent ainsi ? Où est-ce que ce ressenti s’exprime ? Avec quels instruments ressentons-nous ? Que viennent faire « dehors » et « les autres » dans l’affaire ?

 

 

 

ressentir2Quand on prend le temps d’y réfléchir en faisant montre d’un peu de bon sens, on en arrive vite à la conclusion logique qu’il nous est carrément impossible de sentir autre chose que nous-même et que ce ressenti qui se produit en nous-même ne peut pas concerner les autres, seulement être en relation avec certains aspects psychologiques d’autrui. La question à mille euros (et des brouettes) est donc celle-ci :
« Damned ! Mais alors, si je ne peux que me sentir moi, à quel moment pourrais-je ressentir l’autre et est-ce seulement possible ? »
Ou plus prosaïquement :
« Comment faire la différence entre « je me sens moi » et « ce que je sens provient vraiment d’autrui ? »

 

Une fois cette question posée, on s’aperçoit qu’elle est mal posée, justement !
La vérité est que ON NE PEUT PAS sentir les autres, c’est une impossibilité mathématique (et physiologique) puisque le ressenti ne concerne que celui qui ressent, point barre ! (Son système nerveux et glandulaire, ses émotions et souvenirs, son imagination, son vécu etc.) Toutefois, si on change les mots, on peut arriver à connaître ce que vivent et ressentent les autres, cela non pas en le « sentant » nous-même (sur nous ou en nous), mais en ayant CONSCIENCE de ce que vivent et ressentent les autres.

Celui (ou celle) dont la conscience s’est épanouie peut très bien devenir conscient d’une manière parfaite, indéniable, « cosmique » même, de ce que pense, vit et ressent un autre que lui. Il ne « sent » pas ce que sent l’autre, c’est impossible, mais il est si conscient du vécu de cet autre qu’il peut fort bien CONFONDRE cette prise de conscience spirituelle avec un quelconque ressenti, tant les deux fonctions peuvent être semblables aux yeux de celui qui ne maîtrise pas ce genre de processus.

 

 

 

ressentir3Et tandis que le ressenti est souvent brouillon et mélangé à des émotions plus ou moins fiables et agréables, la conscience d’un évènement ou d’une personne est non seulement fiable mais totalement adaptée au nouveau vécu d’une personne libérée de ses mouvances astrales et mentales (ses démons intimes.) Dans le premier cas, nous avons le fonctionnement usuel d’un être, le « moi » est ce qui coupe et sépare l’homme de son Dieu (et c’est fait exprès, pas de panique !) Dans le second cas, nous avons le Soi-Conscient, c’est-à-dire la partie de l’être global qui n’est PAS impliquée dans le processus d’individualisation, et qui demeure connectée jour et nuit avec toutes les autres Soi-Conscience (sans « S » ce serait une hérésie, pour parler de la Conscience Unique !)

A ce niveau, des échanges d’informations diverses (et exactes, elles) s’effectuent sans cesse et celui qui « capte » ce courant d’esprit vivant et conscient, demeure « branché » sur la vérité, simple et sans fard, qu’elle paraisse « belle » ou « moche » (Ce qui fait une belle jambe à votre propre Divinité !)

 

 

 

ressentir-pierreAllez, dans l’élan, faisons donc tomber un mythe ! Boum ! Le mythe des mythos de l’éso ! Le mythe de celui qui se la joue tellement empathique et bourré d’amour et de compassion qu’il ne peut pas s’empêcher, à longueur de journée, de « ressentir » la souffrance de ses frères et sœurs en humanité ! (prouut !) Vous captez le gag, hum ? Espérons. C’est votre intérêt ! Autre gag et pas des moindres : Celui qui se plaindrait d’en avoir marre de capter le ressenti des autres et de souffrir « à cause des moins évolués de la planète » (si, si, j’ai déjà entendu, pouffez pas tout de suite) Bon, OK, on ne peut pas ressentir ce que ressentent les autres, mais qu’en est-il, de ce fait, du fameux « vidage astral et mental«  qui se passe actuellement sur Terre ? Il se passe que tout remonte à la conscience des gens, de tous les gens, dans un premier temps. Cela remonte de leur dedans à eux, n’est-ce pas !

Autrement dit, chacun de nous ne sent que ce qui le concerne lui, la chose est bien entendue (enfin, du moins, espérons-le !) Mais dans ce cas, comment pourrions-nous être dérangé par toutes ces poubelles qui remontent des autres et qui ne devraient les concerner qu’eux ? C’est ici qu’il nous faut nous montrer rusé comme le pachyderme Afghan et subtil, comme la truite d’Éthiopie (ou l’inverse, je confonds toujours.)

 

 

 

inductionConnaissez-vous le phénomène d’induction, en physique ? Ou celui de mise en résonance acoustique, en musique ? Non ? Bien fait ! Cela vous apprendra à tripoter votre voisine (ou votre voisin) durant les cours ! Lorsque une personne qui se trouve énergétiquement liée à nous d’une quelconque façon (bien/mal; j’aime/je déteste, etc.) opère un vidage de subconscient, par induction, le nôtre commence à se vider également mais en correspondance avec la nature du lien qui nous unit. Plus sobrement, si vous avez été lié par l’affectif à une personne quelconque, si l’une se vide, la même chose s’enclenche chez vous par induction mentale.

Le problème, c’est que là, c’est l’ensemble de l’humanité qui est en train de vider ses poubelles ! Et ça fait un sacré monticule de déchets, je vous l’assure !
Du coup, l’élan d’induction est si puissant, qu’aucun être humain vivant sur Terre ou dans les plans dits « incarnatoires » de l’invisible (jusqu’au plan causal, donc) ne peut se trouver à l’abri de ce vidage intempestif, fut-il un Maître déjà largement épanoui (mais encore et toujours incomplet, bien évidemment.)

 

 

 

8znwe9yfComme le dit le fameux slogan publicitaire : Tout doit disparaître ! Nous devons vider nos tinettes ! Nous devons nous nettoyer l’âme de toutes formes de souffrance avant de prétendre en élever la fréquence. Car la souffrance pèse assurément plus que le plomb, dans la Demeure de Nos Pères. (De nos Soi Divins.) Donc, et vous l’aurez compris, nous ne sentons pas vraiment les souffrances d’autrui. C’est la puissance avec laquelle toutes les souffrances sont évacuées, à l’extérieur et chez les autres, qui crée une sorte de siphon qui aspire et extrait de force nos propres souffrances. Ce sont elles que nous ressentons, bien évidemment. Ceux qui trouvent qu’ils vont bien sont simplement ceux qui ne se sont pas encore fait « siphonner l’âme » ! Et c’est juste une question de temps !

Nous n’avons pas tous la même sensibilité ni le même Désir de liberté absolue.
Alors tandis que certains se demandent s’ils ne sont pas en train de perdre la boule, car plus rien ne semble aller en eux alors que l’extérieur paraît être « comme d’habitude« , d’autres se marrent en se demandant ce qu’il peut bien arriver à leur femme ou à leur mari, ignorant de ce fait ce qui leur pend au nez et dans un futur proche.

 

 

 

Serge Baccino

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(Note : Sauf pour les images, trouvées sur le Web et réputées libres et gratuites)