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La paix oui, mais laquelle ?
Nous serions tentés de considérer pour acquit que tout spiritualiste se doit d’être de nature saine et paisible et donc, d’être un adepte de la paix. Pourtant, pour qui a passé assez de temps sur les anciens « t’chats », sur les forums d’échanges ensuite et désormais, sur les supports médiatiques du Web du style de Facebook, il est plus qu’évident que s’il est bien question et entre autres de paix, le comportement d’un très grand nombre prêche en défaveur de leurs affirmations. Alors qu’il est questions d’échanges, de tolérance et de partage, nombre d’entre les « modernes spiritualistes » passent leur temps en débats contradictoires stériles dans lesquels chacun campe sur ses étroites positions.
Cela n’apporte rien, et surtout pas la quiétude mentale que nous serions en droit d’attendre de personnes soucieuses de se situer elles-mêmes « largement au-dessus de la moyenne. » On reconnaît ceux qui aspirent vraiment à la quiétude mentale, au fait très courageux pour notre époque, qu’ils ne discutent qu’avec ceux qui partagent les mêmes idées qu’eux. Les autres, ils ne les lisent ni leur répondent et se contentent de supprimer les graines de violence spirituelles (écrits) qu’ils tentent de semer sur leur passage. En particulier dans le camp « ennemi » de ceux qui ont déjà réussi à assumer et à vivre tout ce qu’eux ne font qu’évoquer avec envie voire jalousie.
Mais en fin de compte, c’est quoi, « une personne spirituelle » ? Pour un ésotériste, il s’agit là d’une expression qui ne signifie rien du tout ! Puisque « Tout est fait d’esprit », alors tout est « spirituel » ou rien ne l’est ! Autrement dit, personne n’est « spirituel » ou alors tout le monde. Il n’y a pas là de quoi fouetter un chat (la pauvre bête.) Il est vrai, le terme « spiritualité » existe depuis bien longtemps mais ceux qui suivaient un Chemin de Lumière, n’auraient jamais eu l’idée loufoque de se prétendre « spirituels » ! Ou quoique ce soit d’autre, d’ailleurs.
Cette « mode » a été lancée par des personnes désœuvrées demeurant chez elles et plantées derrière leur ordinateur, plutôt que d’être occupée à des tâches bien plus utiles, aussi bien pour elles que pour la société en général. Seul un esprit désireux d’oublier la grisaille d’une vie aussi insipide qu’inutile, pouvait prendre la spiritualité comme moyen de se rehausser à son propre regard et à celui d’autrui. La spiritualité est un vaste domaine couvrant tout ce qui touche, de près ou de loin, à l’esprit ainsi qu’à tous les concepts plus ou moins abstraits, qui gravitent autour.
Une chose que les spiritualistes du passé n’auraient jamais tolérée, aurait été d’apprendre que des êtres en mal de reconnaissance, se servent de ce qui avait caractère de sacré à leurs yeux, pour tenter de briller en société. Sans pour autant se lancer dans une étude de psychosociologie, il est facile de voir en cette mode de personnes dites « spirituelles », un moyen d’avoir du succès auprès des plus naïfs, cela sans avoir à fournir le moindre effort. Qui sait encore que la spiritualité est un domaine réservé aux forts, voire au « Lions de l’esprit », comme les appelaient je ne sais plus quel poète de jadis ?
Qui sait que cela requiert des années, voire des dizaines d’années d’efforts sur soi-même, consistant à déprogrammer, une à une toutes ces « Mémoires anciennes » qui justement, empoisonnent l’esprit de l’homme et le rende inapte non seulement à la vie sociale ou communautaire, mais pire encore, au bonheur le plus légitime qui soit ? Sans doute plus personne de nos jours. Du moins, plus personne ne faisant pas partie, en silence quand ce n’est pas en secret, de ce groupe de femmes et d’hommes vraiment dignes de ces noms, qui travaillent à créer la Lumière là où aucune « personne spirituelle » n’oserait s’aventurer, à savoir en soi-même. Au plus profond de soi-même, là où réside la Pierre Sacrée.
Qui connaît encore, parmi tous ces spiritualistes du dimanche, celles ou ceux qui comprennent encore le sens premier et profond des lettres « V.I.T.R.I.O.L. » ? Lequel d’entre eux est encore capable de traduire ne serait-ce qu’un seul verset de l’Apocalypse de Jean correctement ?
Certes, à côté de ces gens-là, il existe bien une autre espèce de « souffleurs », qui eux, sont beaucoup plus dangereux, car leur grande érudition, et leur érudition seulement, pourrait laisser entendre qu’ils sont de véritables initiés. Ceux-là étudient la Kabbale et vont jusqu’à apprendre le sanskrit, du moins sa lettre s’entend, et peuvent en effet impressionner le profane. Mais leur fermeture d’esprit et leur vanité extraordinaire, aide celui qui a des yeux à les confondre finalement. Nous voici rendus à une époque où la recherche de plus de Lumière spirituelle, est devenue l’entreprise la plus périlleuse qui soit. D’un côté les faussaires et de l’autre ceux qui se servent d’autrui pour asseoir un pouvoir aussi illusoire qu’est grande leur ambition secrète.
Comment s’y retrouver, dans cette forêt de prétendants à transmettre une chose qu’ils ne possèdent pas eux-mêmes ? Car la Science Sacrée est bien plus qu’une connaissance livresque ou qu’une naïve prétention à la sainteté immédiate : il s’agit d’une chose que l’on ne peut vraiment connaître puis comprendre que depuis l’intérieur et une fois que son travail sur l’homme a porté ses premiers fruits. Autant dire que les conseils pourtant éclairés des premiers Maîtres de l’ésotérisme qui vivaient en Europe dans la période allant du XIIe au XVIIIe siècle, ne peuvent plus nous être d’un quelconque secours. Bien au contraire ! Jugez plutôt. Roger Bacon, philosophe, théologien et savant anglais (1214-1294) conseillait les novices ainsi : « Celui qui apprend doit croire, celui qui sait doit examiner. »
Cette maxime célèbre serait heureuse si elle s’adressait à de véritables humains, non pas à des êtres dont seule l’apparence physique relève de l’humain. Des êtres dont le seul dessein est de tromper, trahir, voler et mentir autant que faire se peut. De celui qui trompe les autres sciemment et pour de vulgaires histoires de fric, à celui qui parle avec autorité au sujet de ce qu’il ignore, comment initialiser le processus d’évolution, en se mettant à croire avant de pouvoir examiner ? Car pour « examiner », c’est-à-dire pour essayer de juger de la valeur d’un enseignement quelconque, il ne suffit pas de « croire » : il faut surtout une solide intuition et un mental à l’épreuve des flèches aiguisées des manipulateurs en tous genres !
Nous vivons désormais à une époque dans laquelle pour ne pas se faire abuser par les différents « Marchands de rêves inaccessibles », il faudrait presque se trouver déjà au niveau d’un étudiant de l’ésotérisme qui a déjà trois ou quatre années d’étude dans son cabas mental. Autant dire que le nombre de « gogos » qui se font littéralement plumer, chaque année, est en train de crever les plafonds de la bienséance. Même aux yeux d’un vendeur d’électroménager de supermarché et payé à la commission. Il est des limites qui ne peuvent être franchies sans que celui qui s’y risque ne perde quelque précieuse partie de son âme. Certains sont en train d’en perdre des parois entières ! Fort heureusement, l’âme humaine est ainsi faite qu’elle se redresse toujours. C’est un des bons côtés du problème.
Moi qui aie eu l’honneur et le plaisir de connaître quelques derniers véritables grands initiés de notre époque, durant ma jeunesse, je puis témoigner que plus le temps passera, plus il deviendra improbable, pour un chercheur sincère, de trouver une nourriture substantielle faite d’autre chose que de lait pour bébés. Les derniers initiés me confiaient qu’ils préféraient cesser de transmettre (d’enseigner), car on ne donne pas du bois pour faire des torches à celui qui ne possède plus de feu et ne compte plus en allumer. Les deux derniers me confièrent, avec un soupir de résignation, qu’il ne serait très bientôt plus possible de compter sur le bon sens, la logique et, surtout, sur l’intuition des chercheurs de Lumière, pour reconnaître les véritables instructeurs ou, plus modestement, de simples professeurs vraiment qualifiés.
Non pas que ces mêmes chercheurs puissent manquer tout à coup de ces mêmes qualités, mais plutôt parce que tous ceux qui font le jeu inconscient des Forces de l’Ombre, connaissent la plupart des astuces qui permettaient, jadis, de reconnaître un véritable initié. Ils usent désormais d’artifices sophistiqués qui leur permettent de tromper le plus attentif et prudent des étudiants en recherche de connaissance véritable. Et comme il n’est guère possible de connaître la valeur d’un enseignement sans y goûter au préalable, ceux qui maintes fois se sont fait rouler dans la farine, finissent par se décourager et à laisser tomber toute forme de recherche de vérité.
Pourtant, à notre époque, il existe encore une « branche » de l’ésotérisme ancien mais éternellement d’actualité, qui n’est pas tributaire de ce genre de problématique. Je veux parler évidemment de la psychologie ésotérique ou « psy éso ». Qu’est-ce que la psy éso a donc de plus que toutes les autres méthodes d’enseignement ? Réponse : Rien ! Il s’agirait moins d’un « plus » que d’un RIEN ! La psy éso n’attend rien et ne demande rien de « spirituel » à ses étudiants. Elle leur présente des outils qui ont fait leurs preuves sur des centaines d’années ou plus, puis leur conseille de ne pas chercher à briller plus haut que leur propre cul !
La psy éso n’a rien à voir avec la religion, le mysticisme ou même, avec l’ésotérisme tel que quelques-uns le connaissent encore. Il est totalement étranger aux diverses traditions, y compris celles qui sont ésotériques, anciennes ou nouvelles. Il s’agit d’une simple étude des lois et des principes qui régissent le fonctionnement de l’esprit. C’est tout ! Si l’étudiant veut se la jouer « Je brille plus fort que le soleil lui-même », c’est son problème et cette décision ne regarde que lui. S’il désire jouer au grand savant, qu’à cela ne tienne, il est libre ! Et même si, malgré la profondeur océanique de certaines parties de cet enseignement, l’étudiant veut se comporter comme un sauvage et parler comme un charretier, cela le regarde également ! Et lui seul ! Il est possible à la psy éso de considérer les choses aussi librement, simplement parce qu’elle prévient chacun que nul étudiant ne sera jamais « représentatif » de la psy éso, cela parce que cette dernière ne peut pas l’être, n’ayant rien à gagner, à « défendre » ou à prouver à personne.
Bien sûr, il y en aura toujours un pour s’exclamer, tout heureux : « Ah ! Celui-là, vu sa vulgarité, doit être un élève de la psy éso ! Un élève « avancé » ! » Mais reconnaissons ici qu’il y a toujours eu des imbéciles désireux de faire aux autres ce qu’ils détesteraient qu’on leur fasse à eux (les juger.) Mais ceux-là ne comptent pas. Ils ne compteront d’ailleurs jamais. Même à leurs propres yeux, il faut bien dire. Leur punition est déjà assez sévère sans qu’il faille en plus les condamner, alors qu’ils le font si bien eux-mêmes !
À l’inverse, dire que la psy éso est « formidable », cela parce que telle personne fort plaisante l’étudie depuis des années, est tout aussi stupide. La psy éso ne transformera jamais un âne en cheval de course, ni un pur-sang en baudet. Chacun est déjà ce qu’il sera ensuite et au pire, la psy éso ne fait que hâter l’expression de la véritable identité de chacun. Mais elle ne la crée pas. Il faudra bien qu’un jour les personnes réputées intelligentes, réussissent à comprendre qu’il existe une différence énorme entre apprendre des choses extraordinaires et être un individu extraordinaire. Me faut-il vraiment me montrer encore plus précis ?
Il est dit : « Si tu veux la paix, prépare la guerre » (« Si vis pacem, para bellum. ») Cette version peut être retenue à condition que cette « guerre » soit livrée au véritable et unique ennemi, à savoir à l’intérieur et à tout ce qui n’est pas Soi. Je « vois », dans quelques années à peine, arriver sur l’avant-scène du Monde de la spiritualité, de belles âmes fortes et droites qui, lorsqu’elles apprendront l’existence de l’ésotérisme, feront de leur cheval de bataille un sujet très précis relié à « la rétention du passé » qui, même si de nos jours il est déjà largement « exploité » (le terme est choisi) par les Marchands de rêves inaccessibles, ne sert encore qu’à flatter le Moi-Idéalisé de quelques Marchands du temple plus recouverts de paillettes que d’autres.
Ces belles âmes dont je parle ici, auront un caractère bien trempé et un peu particulier. En effet, elles pourfendront les Marchands sans aucune pitié et révéleront aux yeux de tous, le Mensonge et l’abus de confiance dont font actuellement l’objet, en tant que victimes, ceux qui ont la mauvaise idée de faire confiance à n’importe qui en matière de Connaissance Sacrée. Mais je ne devrais pas en dire davantage, car ce sera leur principale activité que de faire « le Ménage de Printemps » au sein de cet immense panier de crabes qu’est devenu le Monde de la spiritualité. Que ceux qui pensent que mon langage et acerbe et ma plume tranchante comme le rasoir, attendent plutôt que ces futurs grands initiés se mettent qui à parler, qui à écrire ! Dès lors, oubliés seront ma plume quelque peu osée et ma vindicte provisoire et sans longue portée !
Serge Baccino