La recherche du bonheur

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La recherche du bonheur

(Extrait)

La recherche du bonheur s’effectue au travers d’activités, d’idées, de buts tracés et, en un mot, au travers des activités du « moi » social. Le « moi » social ne peut œuvrer qu’à partir d’états d’esprit produisant des sentiments ou des émotions plus ou moins importants ou forts. Une émotion, c’est quoi, finalement ? Quelle soit agréable ou non, elle consiste avant tout en une réaction purement physiologique (chimique et nerveuse) au passage de l’énergie de la force vitale (Prâna) en nous. Or, pour être heureux, il faut en avoir la force.

Ainsi, ce qui est vraiment recherché, bien qu’inconsciemment, dans les diverses activités humaines, ce ne sont ni la réussite sociale ni même les émotions fortes et positives : c’est l’énergie.

 

Seule l’énergie de la force vitale, généralement associée à la pensée, aux productions mentales, est capable de nous faire vivre un état de bonheur aussi durable que satisfaisant. Pour cela, il faudrait trouver un moyen de recevoir de l’énergie vitale sans pour autant passer par les processus mentaux. Et bien que processus mentaux et force vitale (ou émotions) soient souvent associés, ils ne sont pas nécessairement dépendants l’un de l’autre ni même liés. Tout deux sont issus de la Conscience (le « Je ») Ils ne deviennent liés qu’une fois une pensée émise ou accueillie puis retenue. Dès lors, l’énergie qui l’accompagne demeure sensiblement constante et provoque les effets indiquées plus haut (Réactions chimiques/nerveuses/émotions.)

 

Pour qui comprend les choses et les êtres, il semble évident que l’esprit universel appartient à quelque chose d’autre, de bien plus Grand et puissant, puisque l’esprit comme la force vitale, en sont issus. Ils apparaissent puis disparaissent au sein de la Conscience Une et indivisible. Et de même que l’homme devient ce qu’il pense, la Conscience devient l’homme en pensant à lui.

 

C’est donc vers la Conscience qu’il faut se tourner, surtout si l’on désire avoir la force de ressentir plus de paix, de joie, de plaisir et donc, de bonheur. Même pour s’aimer soi-même, il faut en avoir la force. La force de lutter contre tous ces conditionnements mentaux qui forment le « moi » et finissent par saper notre moral et détruire notre confiance en soi. En fait, tout est une question d’énergie. Toujours ! Quoique nous désirions être, faire ou expérimenter, il nous faut avant tout recevoir la force d’y parvenir sans nous épuiser en vain. Or, l’énergie qui accompagne nos différents processus mentaux, est juste suffisante pour alimenter ces derniers et en maintenir la cohésion spirituelle.

Une pensée doit avoir la force de s’exprimer. Mais cette même force est usée de part cette même expression.

 

Autant dire qu’à la fin d’une journée passée à tracer des plans sur la comète en essayant « d’être dans le contrôle », nous finissons épuisés, bien incapables même de méditer. Or, c’est la méditation qui nous permet de détourner notre attention mentale du processus incessant de nos pensées. Nous ne pouvons pas arrêter ce flux permanent, mais nous pouvons toujours… Regarder ailleurs ! Ce sont notre intérêt tout d’abord puis notre attention mentale ensuite, qui décident des processus mentaux qui feront ensuite parties de notre « moi ».

Ce que nous ne sommes pas, nous ne le pensons pas. Et ce que nous ne pensons pas ne nous intéresse pas. C’est donc notre intérêt au sujet de certaines mouvances mentales, qui définit ce sur quoi se dirige puis s’attarde notre attention mentale.

 

Et c’est cette même attention mentale qui nous consacre le petit « ego », appelé « moi » social en psy éso. Il est donc parfaitement vrai d’affirmer que nous sommes ce que nous préférons penser, le plus souvent (rythme) et le plus longtemps (durée.) Nous ne pourrions pas devenir ce que nos processus mentaux rejettent ou démentent. Nos pensées nous définissent, bien que nous ne soyons pas nos pensées, mais celui qui pense (le « Je » ou Soi.) Nous ne sommes pas non plus ce que nous ressentons, mais ce que nous ressentons donne néanmoins la mesure exacte de notre capacité à changer ou à évoluer seulement.

Évoluer, cela au point de devenir heureux, durablement, est donc une simple question de force. Et celle contenue (et brûlée) par nos états d’âmes (émotions diverses) est largement insuffisante.

 

C’est pour cette raison que les Occidentaux trouvent si difficile d’évoluer. Ils ne s’en sentent pas la force, et cela provient en grande partie de la quantité d’énergie vitale qu’ils gaspillent bêtement en processus mentaux aussi nombreux que désordonnés. Les Orientaux pourraient bénéficier de plus de force pour changer radicalement, s’ils le désiraient vraiment. Mais ils n’en ont pas l’intention. Tout au plus les nouvelles générations tendent-elles vers la vie citadine, façon Occident. Ce qui les rend inaptes à changer, tandis que leurs prédécesseurs (parents, grands-parents) refusaient de le faire.

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(Extrait de l’enseignement de la Voie de la Siddha, ancienne version, reformulée selon l’enseignement moderne de la psy éso.)

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