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Durant la période qui précède l’Illumination psychique (la première), il est dit que l’homme passe par cette phase difficile appelée par les anciens mystiques la sombre nuit de l’âme. Cette phase, beaucoup de mystiques ont écrit dessus, de manière plus ou moins poétique, plus ou moins technique et donc précise. En effet, si vous avez l’occasion de lire ce genre de textes, vous constaterez alors à quel point il semble difficile aux auteurs, de décrire non pas ce qui se passe, mais pourquoi ça se passe vraiment. Cette sombre nuit de l’âme ressemble à s’y méprendre à ce que l’on connait sous le terme pratique de dépression nerveuse ou à une sorte de brusque crise existentielle. En fait, il me semble infiniment moins important de connaitre ce qui se passe alors, que de comprendre pourquoi cela se passe alors. Et pour le comprendre, il suffit de se souvenir que durant la phase ordinaire de vie humaine, c’est généralement ce qu’on nomme l’ego (ou « moi« ), qui dirige, commande et supervise la vie.
Lorsque l’individu, par ses études et ses pratiques assidues, découvre l’existence de la conscience immortelle qui seule, préexistait à sa naissance et semble se reproduire de vies en vies (pour ceux qui prônent le linéaire), l’impact psychologique est tel, qu’il se jure de ne plus lâcher ce courant vivant et conscient qui circule en lui-même, cela, même si ça doit le mener aux limites de l’univers connu. En fait de limites d’univers, ce courant le mène à son propre cœur, dans lequel palpite de vitalité un tout petit Grain de Vie, appelé atome germe du cœur et qui représente Dieu en lui, la fameuse « étincelle christique » en l’homme. Ce point radiant de lumière, l’Esprit en nous, se propose alors de devenir notre Principe Directeur.
Alors la personnalité qui n’est pas encore bien alignée avec sa propre Essence, s’affole et s’imagine que de suivre Dieu en elle, de le laisser s’exprimer, est en fait la pire chose qui puisse lui arriver. La peur de se perdre à jamais en se fondant en Dieu est si grande, si proche des tripes, que le « moi » humain craque et se tape une dépression pas piquée des vers ! Ainsi, et pour résumer, la sombre nuit de l’âme est en fait la période précédent l’illumination, durant laquelle le côté humain a si peur de mourir, qu’il se produit un délestage énergétique (pétage de câble) dans le corps psychique (âme) qui produit l’état d’abattement décris par les mystiques.
Serge Baccino