Getting your Trinity Audio player ready...
|
LE DÉTACHEMENT
Les spiritualistes modernes ont une compréhension désastreuse de ce concept ésotérique ! Que signifie ce terme « détachement » ? Et de quoi donc devrions-nous nous détacher, au juste ? Du bonheur ? Du plaisir ? De l’argent ? De tout ce qui rend la vie terrestre supportable une fois qu’on y est ? N’avez-vous pas la sournoise impression qu’on vous demande de vous détacher de tout ce qui est agréable et désirable ? A moins qu’il ne vous faille vous détacher de tout ce qui induit de la souffrance ? Tiens donc ! Et qu’est-ce qui induit de la souffrance ? L’attachement.
Ben voyons ! On ne sait toujours pas ce qui nous « attache » et ce qui nous « détache », en fin de compte. Qu’à cela ne tienne : il existe des gourous, des maîtres à penser et des institutions sérieuses à n’en plus pouvoir, qui se chargeront certainement de nous faire savoir de quoi il retourne. L’idée de détachement provient évidemment du désir de faire cesser la souffrance. Les Bouddhistes nous proposent de nous détacher du désir, qui selon eux est « à l’origine de la souffrance. » Cela sans même réaliser qu’un tel but ne peut provenir lui-même que d’un ÉNORME désir : celui de faire cesser la souffrance ! Gag !
Partons de la prémisse convenable que ce concept de détachement provient en droite ligne du désir (on ne peut plus légitime et humain) de faire cesser la souffrance. Il nous reste donc à définir cette souffrance, sa cause ainsi que la méthode qui permet de s’en libérer. De quoi souffrons-nous, pourquoi souffrons-nous et comment ne plus souffrir, en somme.
A la première question « de quoi souffrons-nous ? », la réponse est évidente : De dépendance à autrui. A la seconde question « Pourquoi souffrons-nous ? », la réponse est toute aussi évidente : Parce que nous pensons que nous dépendons des autres pour exister. A la dernière question « Comment ne plus souffrir ? », la réponse s’impose d’elle-même : Il faut cesser de penser et de croire que nous dépendons des autres pour exister.
A noter au passage : puisque comme le dit l’axiome « Tout est double et avance toujours par paires d’opposés« , il va sans dire que le contraire (ou l’opposé) de nos trois précédentes affirmations est tout aussi valable ! Nous devons aussi et absolument arrêtez de croire que les autres peuvent dépendre de nous ! Cela était implicite mais il nous a semblé utile de le mentionner tout de même. Nous pouvons à ce point présenter l’ébauche d’une méthode capable de nous libérer de la souffrance psychologique. Cette dernière doit faire appel à la logique, au bon sens ainsi qu’à la connaissance et à l’acceptation inconditionnelle des lois spirituelles impliquées. Et pour commencer, nous pouvons poser les bases de travail ou de réflexion suivantes :
La souffrance est un sentiment, pas une simple idée. Puisqu’elle peut être ressentie, c’est qu’elle n’est pas illusoire. Un sentiment provient toujours d’une pensée : la pensée est donc toujours à l’origine du sentiment de souffrance. Personne ne désire penser à ce qui le fait souffrir : la souffrance provient donc de formes mentales involontaires ou mécaniques. Toutes les pensées sont faites d’esprit : la souffrance trouve donc sa cause première dans l’esprit. L’esprit peut produire des pensées mais pas des sentiments : c’est donc en l’homme que se manifeste la souffrance. L’esprit peut produire toutes les pensées, sans distinction de formes ou de qualités : c’est donc au niveau de la conscience de l’homme que peut s’établir dans cette distinction (le discernement.)
- L’esprit ne veut ni ne désire quoi que se soit, car son rôle unique est de créer ; c’est donc à l’homme qu’il appartient de choisir les créations de l’esprit qui lui sont le plus bénéfiques, en fonction de sa volonté et de ses désirs humains et donc légitimes. Si la volonté et les désirs humains sont orientés vers un idéal de bonheur, la présence d’un sentiment de souffrance dans la conscience de l’homme, trahit également la présence de formes mentales contraires à cet idéal (croyances, superstitions.)
- L’homme ne peut être conscient que de ce qui se trouve dans son mental et qui est produit par l’esprit : la souffrance est donc engendrée par des formes spirituelles qui se trouvent dans le mental de l’homme, et nulle par ailleurs. L’énergie suit toujours l’attention mentale : en se concentrant sur les pensées qui produisent de la souffrance, on leur donne plus de force et de pouvoir encore. L’origine de la souffrance provient donc de l’attention mentale accordée à des idées qui contrarient l’idéal de bonheur. Pour faire cesser la souffrance, il suffit donc de SE DÉTOURNER de toutes les pensées qui contrarient l’idéal de bonheur, puis de se concentrer fermement sur leur opposé direct.
Nous voici à présent en mesure de formuler correctement notre technique appelée détachement ! « Le détachement consiste à se désintéresser de toutes les pensées qui produisent un sentiment de souffrance, pour orienter fermement l’attention mentale sur toutes les pensées qui génèrent le plaisir. Le plaisir est le contraire de la souffrance, et la présence de l’un de ses deux sentiments, contrarie ou annule la présence de l’autre. »
Serge Baccino