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Nous sommes à une époque où les gens sont devenus spécialistes du mensonge. Le mensonge à autrui, certes, mais surtout, le mensonge à soi-même, devenu vital pour tenter de couvrir la souffrance qui gronde dans les entrailles d’une humanité apeurée à l’idée de se rencontrer en face. Dans ce bain collectif du « Si tu me dis la vérité, je t’explose ! » tout le monde est pourtant tombé d’accord sur un point très important : nul ne détient la Vérité (la grande, celle qui englobe tout et tous) et chacun de nous ne peut véhiculer que la sienne propre.
Jusque là, me direz-vous, rien de bien extraordinaire car, en effet, il n’existe pas de vérité cosmique mais seulement des vérités individuelles. Pour mémoire, selon les psy éso, la vérité consiste en ce que nous sentons vraiment en nous, car c’est vrai que nous sentons vraiment… Ce que nous sentons ! (logique, non ?) Plus facile à capter intuitivement qu’à expliquer en bon français, n’est-ce pas ? Donc, ce que je sens, en moi, est vrai, non seulement pour moi et moi seul, mais de plus, ce ne peut pas être faux puisque c’est vraiment ce que je sens, que ça me plaise ou non, que ça correspondent à mes attentes frustrées ou pas.
Lorsque nous écrivons ou parlons « selon notre ressenti », nous exprimons en fait notre vérité et non pas une quelconque vérité absolue, valable pour tous. Partant, nous sommes alors « authentiques et vrais. » Il est important que vous vous pénétriez bien de cette « mise en bouche » pour vraiment savourer la suite et vous amuser, comme je le fais moi et depuis des années, de l’hypocrisie flagrante de ceux qui prétendent encore et sans broncher « être en recherche de vérité » !
Imaginons que vous êtes en train de discuter avec un ami. Vous lui exposez votre ressenti et comme ce dernier se fait sentir fortement et que vous ne cherchez pas à le nier, vous vous exprimez avec ferveur et sur un ton qui démontre que vous êtes sur de vous (en tout cas, de cette vérité qui se fait sentir en vous) Tout d’un coup, cet ami s’emballe et vous sort sur un ton vindicatif :
« Oui, mais ça c’est ta vérité, pas la mienne ni celle de tous ! »
Que se passe-t-il ? Il lui arrive quoi, là, à votre « ami » ?
Second exemple. Vous êtes dans un Salon privé (Chat), ou sur un forum « d’échange » (sic) et vous écrivez votre ressenti, ressenti avec lequel, il est important de le noter, vous êtes en parfaite harmonie. D’un coup, un des participants à ce salon ou à ce forum, se met à devenir agressif et tente de démontrer que vous avez un problème parce que vous cherchez à « imposer votre vérité. » Là encore, que se passe-t-il ? Qu’arrive-t-il vraiment à ce ou ces usagers d’un Chat ou d’un forum pour s’exciter brusquement, alors qu’eux-mêmes viennent de donner leur version de la vérité, c’est-à-dire leur propre ressenti sur un sujet particulier ? N’était-il pas question d’échanger des avis qui divergeront presque certainement ? N’était-il pas implicite que chacun de ces avis ne concerne QUE son propriétaire ?
Si vous avez conservé en mémoire ce que je dis en ouverture, plus haut, vous conviendrez aisément qu’il va de soi que ce que vous présentez vous ET ce que présentent les autres, NE consiste PAS en une vérité suprême, mais bien en l’exposé d’une vérité individuelle. C’est ce que vous ressentez pour vrai. Il ne viendrait à l’idée de personne de marquer à tout bout de champs :
« Attention, ceci est ma version, ma vérité, et non la vérité cosmique ! »
Vous imaginez quel état d’esprit bousillé il faudrait avoir pour marquer ça, de peur d’être mal perçu ou mal compris ?
Et pourtant ! Pourtant, si on se réfère non pas à ce qui devrait être mais à ce qui se passe en fait et la plupart du temps, les usagers de salon privés ou de forum en arrivent très souvent à se quereller pour défendre… Leur vérité ! Et ceux qui entrent dans ce jeu immature, ne valent pas mieux que ceux qui attaquent bille en tête les premiers ! Or donc, comment se peut-il que tandis que tout le monde semble reconnaître que chacun possède SA vérité et qu’il n’en existe pas une seule pour tous, tant de gens en arrivent à se chamailler comme de véritables gamins ?
Voilà bien un sujet qui ne pouvait que passionner un psy éso ! Alors je vais vous présenter ce que dis cette psy éso à ce sujet qui, je vous l’assure, ne date pas d’hier car, de tous temps, des penseurs ont essayé de convaincre d’autres penseurs que personne ne détenait la vérité applicable à tous (si vous captez le gag !) Cela ne devrait-il pas être évident et sous-entendu en tout temps et lieux ? Mais voyons déjà ce qu’il se passe en fait (il suffit pour cela de constater, d’observer le départ d’une dispute.)
Au départ, une personne écrit (ou dit) une chose, tranquillement, sans se soucier de savoir si quelqu’un va ou non piquer une crise, car ce qui est énoncé correspond parfaitement à ce qui est ressenti comme vrai en cette personne qui expose, au dehors, ce qu’elle ressent comme vérité de son être…. Si cette personne ne doute pas de ce qu’elle ressent et, surtout, si cette vérité ne vient pas contrarier ce qu’elle pense, alors, elle va écrire ou parler spontanément, sans manières et sans se prendre la tête. Elle n’aura nul besoin d’être hypocrite, de se justifier, d’être mielleuse (genre : « Je sais que je ne détiens pas la vérité, mais bla, bla, bla ») elle va écrire ou exprimer clairement ce qu’elle ressent, un point c’est tout.
Ensuite, nous voyons une autre personne qui semble littéralement bondir de son slip en lisant ce qui est écrit (on va conserver la version écrite, pour simplifier) et, apparemment, ne pouvant tolérer son contenu, nous la voyons s’insurger, argumenter, ne pas être d’accord bref, livrer une bataille extérieure et avec un ennemi connu d’elle seule. Qu’est-il arrivé, en fait ? C’est là que la psychologie ésotérique nous devient précieuse ! Si vous avez souvenir, j’ai précisé en insistant bien, que la première personne, celle qui s’exprime librement et sans faire de manières, est en harmonie avec ce qu’elle ressent.
Elle pense exactement COMME elle sent et n’a donc nul besoin de nier, d’argumenter ou de faire comme si elle ne sentait pas vraiment ce qu’elle sent, en vérité et de toute manière.
Le premier niveau de vérité se résume à ce que nous sentons et le second consiste à ACCEPTER ce ressenti, à le considérer comme étant véridique… Non pas véridique en rapport avec une quelconque « vérité cosmique » mais véridique en tant que « Je ressens vraiment cela maintenant, là, en moi. » Et la personne qui pète un câble, alors ? Il se passe quoi, à son niveau ? Un peu de réflexion suffirait pour nous le faire comprendre. Si la seconde personne réagit violemment à ce qui est exprimé comme vérité personnelle par un autre, c’est tout simplement parce que cette vérité personnelle n’est pas si « personnelle« que ça, finalement !
Nous pourrions même en conclure que la personne qui réagit et essaye de contrer la première n’est pas en paix. Elle se bat intérieurement, son esprit refusant d’admettre ce que lui propose le cœur, comme on dit. Et que lui proposent la tête et le cœur ? On ne le saura sans doute jamais, car n’étant pas honnête envers elle-même, la personne qui réagit violemment le fait dans l’espoir de réussir à NIER quelque chose en elle-même, tout bêtement.
Et ce quelque chose a été réveillé par la vérité ponctuelle exprimée SANS RÉSISTANCE par la première personne.
Vous commencez à capter ? En temps ordinaire, si nous entendons une chose qui contrarie ce que nous pensons ou croyons nous-mêmes, soit nous sourions, soit nous questionnons poliment. Mais dans tous les cas, si nous sommes « clean« , nous n’allons certes pas nous exciter comme un malade ou nous attaquer à la vérité d’autrui, d’autant que nous reconnaissons volontiers que chacun de nous se doit de défendre la vérité qui est la sienne. Alors à quoi bon se mettre la queue en tire-bouchon ?
A moins que la vérité de quelques-uns ne ressemble à s’y méprendre à la vérité REFUSÉE par beaucoup d’autres ?
Car finalement, sommes nous tous si différents que cela ? Je ne le crois pas ! Ah ! Oui, au fait, inutile de vous exciter si ce que je dis vous fait bondir !
Après tout, ce n’est que ma vérité, n’est-ce pas ! A moins que… 😀
Serge Baccino
(Note : Sauf pour les images, trouvées sur le Web et réputées libres et gratuites)