Le Plaisir

Getting your Trinity Audio player ready...

planete terre-femmeEn psychologie ésotérique, le plaisir est nommé Éros. Éros n’est pas le dieu de l’amour mais une force qui se comporte un peu comme le moteur de l’âme humaine. L’homme recherche toujours le plaisir, qu’il en soit conscient ou pas. Nier le plaisir revient donc à nier l’un des principaux attributs de l’âme. L’âme (ce qui nous anime, pensées et émotions) recherche le plaisir sans même réaliser que c’est elle qui le produit ! (Ou qui devrait le faire.) En effet, ce n’est pas le plaisir qui induit les processus mentaux, mais l’inverse ! Ce que nous pensons, à longueur de temps, génère immanquablement des sentiments et des émotions. Chaque pensée possède toujours un sentiment connexe, c’est-à-dire un sentiment qui lui est intimement relié.

Les mêmes pensées qui se répètent, produisent donc la répétition des sentiments qui leur correspondent. C’est dans la nature d’un sentiment que se trouve le plaisir ou la souffrance. Une âme qui recherche le plaisir est donc comparable à une voiture qui cherche un véhicule.  Attendre que le plaisir se manifeste est le meilleur moyen pour en être définitivement privé. Choisir les pensées qui produiront les sentiments les plus plaisants est le meilleur moyen pour connaître le plaisir.

 

magie tantriqueManque de chance, le plaisir est considéré comme un sujet tabou (presque honteux) par la majorité des hommes et des femmes de notre époque. Certaines connotations (issue de schémas propres à la religion ou à la morale sociale) ont fait beaucoup de tort au plaisir.
Apparemment, le plaisir est synonyme de luxure, d’inconvenance et d’égoïsme. A croire qu’il est impossible de ressentir du plaisir sans violer quelque loi ou sans nuire à autrui ! Les réactions souvent agressives et toujours disproportionnés de la jeunesse actuelle à ce propos, est symptomatique d’un problème que leur ainés, en leur temps, ont refusé de traiter.

Le plaisir est souvent associé au désir. En fait, les désirs visent surtout l’obtention du plaisir : lorsque le sentiment de plaisir augmente, les désirs diminuent d’autant, et inversement. Ceux qui recherchent le plus de plaisir sont donc aussi ceux qui sont le moins capables de les satisfaire vraiment. Le contraire du plaisir est la souffrance. Souffrance qui apparaît lorsque disparaît le sentiment de plaisir.

Contrairement à la croyance des bouddhistes modernes, les désirs ne sont pas à l’origine de la souffrance : ils représentent simplement une tentative avortée pour compenser l’absence de réel plaisir. Moins il y a de plaisir, plus il y a de désirs, c’est évident. La souffrance naît de la présence, en notre mental, de pensées, d’idées de croyances ou de superstitions génératrices de souffrance morale. Le seul désir authentique et vraiment générateur de plaisir, c’est le désir du plaisir.

 

Serge Baccino