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Voici un extrait des ouvrages de Sir Francis Bacon qui, au seizième siècle, fut Imperator (chef suprême) de l’Ordre de la Rose-Croix. Comme l’atteste une étude très sérieuse de ses écrits, c’est lui qui fut l’auteur des pièces de théâtre attribuées à Shakespeare.
Dans son livre qui fut publié sous le titre « Novae Atlantis » (« La Nouvelle Atlantide »), nous trouvons des preuves voilées qui mettent en évidence le rôle important qu’il joua dans la préparation du Manifeste rosicrucien publié en Allemagne entre 1610 et 1616. Dans les lignes suivantes, il définit ce que doivent être le désir et le besoin de connaissance pour un mystique digne de ce nom.
« Mais la plus grande erreur de toutes consiste à se méprendre sur le but ultime de la connaissance; car certains ne sont poussés vers elle que par une curiosité naturelle et un tempérament avide de savoir ; d’autres, pour entretenir dans leur mental la variété et un certain plaisir ; d’autres, par ostentation et pour être bien considérés ; d’autres encore, dans un but d’émulation et pour la victoire ; beaucoup, par l’appât du gain ou pour gagner leur vie, et peu seulement pour se servir du don divin de la raison dans l’intérêt de l’humanité.
C’est ainsi que certains semblent chercher dans la connaissance comme un lieu de repos pour un esprit qui cherche ; d’autres, comme une promenade pour leur pensée vagabonde ; d’autres, comme une tour d’ivoire; d’autres, comme une forteresse ou comme une assise de l’autorité ; et d’autres encore comme un magasin de vente ou de profit au lieu d’une réserve dédiée à la gloire du créateur et à l’enrichissement de la vie humaine.
Mais ce qui doit rendre la connaissance digne et l’exalter, c’est une conjonction plus intime et plus stricte de la contemplation et de l’action ; une conjonction semblable à celle de Saturne, planète du repos et de la contemplation, et de Jupiter, planète de la vie sociale et de l’action.
Ici, cependant, par intérêt et action, nous ne voulons pas dire mise en pratique de la connaissance dans un esprit de lucre, car cela gêne l’avancement de la connaissance de la même manière que les pommes d’or lancées devant Atalante, qui se baissa pour les ramasser, la retardèrent dans sa course ».
Lord Francis Bacon