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Miroir, mon beau miroir…
(Les brèves de la psy éso)
En tenant compte de « l’effet miroir », peut-on affirmer que si l’on se transforme, l’autre le fera aussi ? Cette question implique un vision quelque peu idéalisée des choses et des êtres, dans une société qui, pourtant, nous démontre chaque jour que les choses sont ce qu’elles persistent à être et ne tiennent nullement à changer. Prenons le cas d’un couple. Les deux se marient, car ils partagent, selon eux, de nombreuses choses. Ce sont les fameux « points en commun ». Pourtant, quelques années plus tard, la qualité du couple chute rapidement et les deux partenaires ne réussissent plus à s’entendre. Voire à se supporter seulement !
Que c’est-il passé, au juste ? Il s’est passé que l’un des deux à changé d’état d’esprit tandis que l’autre non. Il est rare que ce soient les deux qui changent d’état d’esprit, mais disons simplement qu’il suffit que l’un des deux varient à ce sujet, pour que ce soit la couple qui batte de l’aile. Dans cet exemple banal, nous pouvons constater que si une chose peut changer chez l’un des deux conjoints, cela ne poussera pas nécessairement l’autre à en faire de même. En apparence, les deux ont changé, puisque dans les faits, les deux ne réussissent plus à s’entendre. Pourtant, quel que soit celui des deux qui a initialisé la crise, cela en changeant d’état d’esprit, l’autre aura du mal à le supporter et se mettre en devoir et à son tour, d’engager les hostilité envers le nouvel ennemi.
Ce qui change dérange, comment faire encore mine de l’ignorer ? Que ce changement soit réputé « positif » ou qu’il signe la ruine de l’âme de celui qui en est à l’origine, le résultat sera identique. L’autre se croira rejeté, jugé et fera en sorte de faire à l’autre et avant lui, ce qu’il redoute que cet autre lui fasse en premier. Dès lors, le second se voyant attaqué, prendra pour excuse pratique de devoir se défendre. Et il y a fort à parier qu’au bout de quelques semaines seulement, aucun des deux antagonistes ne saura plus ni comment tout cela a commencé ni même pourquoi ou à cause de qui.
Parfois, les deux se demandent si c’est bien l’autre qui a jeté le premier ou la première, le pavé dans la mare commune ! Ce n’est jamais l’autre qui nous enseigne sur nous : c’est nous qui utilisons les autres afin d’essayer de mieux nous connaître.
Serge Baccino