Paraboles et symboles

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Soi2Les initiés parlent et écrivent souvent « par paraboles« , c’est-à-dire que ce qu’ils disent ou écrivent ne veut pas dire exactement ce qui est dit ou ce qui est écrit, mais « va au-delà du sens apparent ou immédiat. » Pourquoi cela ? Pour faire suer les débutants ? Nous sommes en droit d’en douter. Parce que tous les initiés du passé et du présent sont de gros orgueilleux qui se la pètent ? Nous sommes également en droit d’en douter. Mais alors quoi ? Si vous demandez carrément à l’un d’eux, et en supposant qu’il ait envie de répondre honnêtement, il vous dira un truc de ce genre là :

« Nous écrivons et parlons par paraboles afin que ce qui est dit ou écrit ne soit pas accessible aux feignants de l’esprit,  à tous ceux qui conservent l’espoir qu’on les assume et qu’on fasse tout à leur place, gratuitement et sans aucun remerciement de leur part, comme si donner de la connaissance était un devoir pour l’initié et recevoir cette même connaissance, en toute gratuité s’entend, un droit de naissance pour l’ignorant.« 

Si cette réponse a le pouvoir de vous choquer, alors ceux qui ont refusé de vous la donner avaient raison d’agir ainsi ! Mais si cette réponse ne vous choque pas, c’est que vous étiez prêts à la rencontrer de face et que les initiés que vous avez rencontrés n’en étaient pas de vrais (d’initiés) puisqu’ils auraient dû prendre conscience de votre préparation à connaitre la vérité qui « dérange » mais affranchit.

Le sens des mots est un moindre mal.

 

Para bolein : « Qui va au-delà du sens usuel et accepté »
Sin Bolein : « Qui va dans le même sens »
Dia Bolein : « Qui va dans le sens opposé, qui éloigne du but »

Param Adi : « Qui va au-delà des dieux (des concepts qui nous gouvernent spirituellement.)

Que se soit en latin (trois premiers mots) ou en Sanskrit (le dernier) ont peut remarquer que tout est un question de sens ou de positionnement.

La parabole nous permet de quitter un sens (un concept) acquit pour nous orienter vers une façon de concevoir plus subtile.
C’est le premier pas : poser les bagages (acquits intellectuels) et devenir capable de voir plus loin, au delà de nos limites actuelles.

Le symbole nous permet de se diriger mentalement dans le sens qui nous rapproche de notre but. Ici, il y a double progression : non seulement nous sommes devenus capables d’adopter une vision progressiste, mais de plus, nous savons évoluer en direction du but.

Le symbole est donc une étape supérieure à la parabole. Si les paraboles étaient pour le peuple, les symboles étaient pour les quelques centaines d’hommes et de femmes éclairés (mais non initiés vraiment) qui suivaient le Maître Jésus, par exemple. Ensuite viens « le Royaume des cieux » (ou d’Essieu, ce autour de quoi tout tourne) ou le « Paradis » (cercle, lieu clos.)

Celui qui atteint le paradis s’est libéré de tout concept spirituel, il est « sans dieu ni maître » (param adi) et se trouve dans un lieu saint et clos (Temple du saint-Esprit) dans lequel il communie avec son propre Soi, son essence qui est pure conscience. Ce paradis est « au cœur » ou au centre de l’homme : lorsque l’homme « meurt » (se transforme), apparait le Christ.

C’est pour cela que lorsque les femmes (les Marie(s)) viennent au tombeau pour s’occuper du corps de Jésus, elles entendent une voix leur demander :

« Où me cherchez-vous, femmes ?« 

(Traduction :  » Sensibilité humaine, où me cherches-tu ? Ailleurs qu’au cœur de ton être ? Tu ne m’y trouveras point ! « )

 

 

Crop-circleDans mon exemple, la parabole est pour l’homme fruste qui pêche, laboure les champs et nettoie les étables et bergeries… La parabole lui permet d’aller un peu au-delà du sens usuel des mots, sans pour autant atteindre à un sens supérieur. C’est un langage pour les enfants et les gens simples et sans une culture mentale élaborée, nous dirons… Le symbole, quand à lui, est donné à l’homme mûr, à celui qui sait reconnaître les synchronicités et les interpréter. Par exemple le jeune Shaman qui se demande comment réagir à un problème de mœurs au sein de sa tribu, et qui voit un aigle s’élever lentement et majestueusement dans le ciel. Il comprend que ce qu’il voit « va dans le même sens » (sin bolein) que le but qu’il se propose d’atteindre : trouver la solution la meilleure pour son problème. Ici, la réponse de la nature est :

« Élève toi au-dessus du problème, car tant que tu en fais partie, tu es impliqué et tu n’es pas objectif ! Si tu prends un peu plus d’altitude, tu auras alors une vue d’ensemble et tu seras à même de trouver la meilleure solution pour chacune des parties impliquées dans ton problème… »

 

Enfin, le Royaume des cieux (ou d’essieu, comme l’essieu d’une roue) est le niveau de prise de conscience directe réservé aux initiés qui se sont avancés courageusement vers la partie la plus difficile de l’initiation : la réforme psychologique du moi humain. A ce niveau, il est attendu de l’initié qu’il ne recherche plus rien au-dehors et chez les autres mais qu’il adopte le réflexe absolu de rechercher la vérité là où personne ne désire la chercher… en soi-même. C’est pour ça que Jésus disait :

Le Royaume des cieux est au-dedans de vous...

 

Serge Baccino