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Pourquoi il est si difficile d’évoluer vraiment ?
Seconde partie
Pour simplifier, nous dirons seulement que l’être humain, tel que nous le connaissons généralement, est fait de trois niveaux de conscience : l’objective, relative au fonctionnement des cinq sens, la subjective, relative à l’imagination, à la créativité mentale, etc., et la subconsciente, relative aux Mémoires. Nous connaissons bien la première ainsi que la seconde, puisqu’elles appartiennent toutes deux au « moi » social dont nous traitons depuis. Le « moi » peut en effet être conscient par le biais des sens objectifs, mais aussi, il peut être conscient par imagerie mentale. Images provenant de souvenirs, de l’imagination et de la faculté de « construire en esprit », (de planifier une chose, projeter une construction, etc.) Mais les archives contenant la somme globale du vécu d’un être humain, de sa naissance jusqu’à son départ de ce Monde, sont conservées dans la mémoire subconsciente.
Dans ce subconscient est gravé, entre autre monstruosités, que l’homme est limité et s’en voit administrer la preuve formelle à chaque instant de sa vie. Comme c’est le subconscient qui a mémorisé cela, depuis la prime enfance et que c’est de ce fait devenu une loi de l’être, le conscient ou « moi » ne peut donc compter sur aucune assistance (ou force) intérieure, ni même sur aucune inspiration. Las de lutter contre ce qui lui apparaît comme inévitable, il commence à installer en sa conscience, de multiples moyens de tenter de contourner cette cruelle « loi divine ».
Évidemment, tout ce qui sera classé comme « apte à produire quelque effet », sera immédiatement enregistré comme « loi secondaire » dans le Dossier diabolique qui contient la Loi principale (« Tu n’as aucun pouvoir, aucune responsabilité. ») Certaines formes de psychologie en rapport avec le commerce et d’autres domaines d’application du savoir faire humain, ont appris, depuis longtemps à classifier ces « lois secondaires » par ordre d’importance, à savoir, par ordre d’efficacité. Évidemment, peu sont au fait de la réalité, du véritable problème caché sous de fausses solutions disons « rentables » à court terme. Pour le vendeur s’entend !
Pour vendre, il suffit de se montrer convaincant, le saviez-vous ? Et peu importent les besoins réels du consommateur ou même son pouvoir d’achat : les crédits ne sont pas faits pour les chiens, que diable ! Pour un commercial, il est devenu « évident » que son bonheur et son niveau de vie, dépendent de sa capacité à délester les autres de leur argent, en les convaincant qu’ils ont besoin de choses dont, précédemment, ils ignoraient jusqu’à l’existence même.
On appelle cela « le marketing » et toute technique de vente qui se respecte (ce qui est une façon de parler) est au fait que le tout est de convaincre le client qu’il a besoin de ce qui lui est proposé, à renforts de certifications, de label et bien sûr, d’assurances. L’homme, à force de croire que les autres détiennent le pouvoir de le rendre riche, célèbre et heureux, s’est transformé lentement non pas en consommateur seulement, mais bien en « sur-consommateur ». Et une fois la pente douce amorcée, si rien ne vient faire office d’obstacle, au bout d’un certain temps il n’est plus raisonnable de chercher à freiner, car on ne sait déjà plus vivre autre chose ou autrement.
Et tout cela pourquoi ? Parce que le « moi », à cause d’un vulgaire « enregistrement » inconscient, issu « du passé », certes, mais pourtant bien PRÉSENT en nous et à chaque instant, est devenu incapable de croire au changement, de pouvoir être autre chose que ce qu’il est lentement devenu. C’est une des raisons qui font qu’un être en arrive à se mépriser lui-même, tant est profonde sa déception de ne jamais réussir à être ou même à obtenir ce qu’il désire et ce, complètement.
À présent que les choses sont claires pour tous, posons-nous la question la plus redoutable de toutes : « Ce sentiment d’impuissance à gérer notre vie comme nous l’entendons est-il fondé ? » Ou présenté différemment : « Sommes-nous vraiment impuissants ou est-ce du fait de LE CROIRE que nous avons fini par le devenir ? » Une sacrée question, n’est-ce pas ? Voici une réponse étonnante : « Oui et… Non ! »
Oui, c’est vrai, le « moi » n’a aucun pouvoir décisionnel, du moins si on se réfère aux seuls « pouvoirs » de ce niveau de l’être global qui, en effet, ne peut pas faire grand-chose pour changer son propre état d’esprit et tout ce qui en résulte. Pour agir sur une chose, il faut en être distinct, en toute logique !
Mais voici la suite de la réponse un rien sibylline : « Non, bien que le « moi » soit effectivement limité, le problème et la solution ne sont pas à son « étage », si l’on peut dire, mais se trouve à deux autres niveaux de l’être global différents. » L’être humain est d’une complexité extraordinaire, raison pour laquelle il est taxé de « multidimensionnel » depuis des lustres et par de multiples traditions spirituelles. Et comme il a « plusieurs étages », dirons-nous pour simplifier, le problème de l’un de ces étages ne peut être réglé qu’en agissant DEPUIS l’étage immédiatement supérieur. Et ainsi de suite. Vous habitez au premier étage d’un immeuble, vous remarquez une fuite d’eau à votre plafond, quelle est votre première réaction ? C’est d’aller frapper à la porte du voisin du dessus.
De même, tout problème n’est en réalité qu’un effet qui possède sa cause, mais cette dernière, bien que se produisant en simultané, ne se situe pas sur le même plan de conscience. Par exemple, un problème conscient et concernant donc le « moi », trouve sa cause dans le niveau inconscient. Sa solution se situe donc et nécessairement sur le niveau situé au-dessus de cette cause.
Et il en est ainsi pour chacun de nos problèmes, qu’ils soient mineurs ou bien majeurs. Imaginons, pour simplifier nos propos, que vous soyez persuadé d’être incapable de vous améliorer. Dans un premier temps, il vous faudra vous montrer subtil dans votre raisonnement et ne pas craindre d’évoquer quelque éventuel paradoxe, car ne semble paradoxal que ce qui échappe à notre entendement du moment. Tous les paradoxes peuvent être conciliés.
Pour commencer, vous devrez reconnaître les faits : « Il est clair que je me sens incapable de m’améliorer vraiment et surtout, durablement » (par exemple.) Ensuite, vous devrez raisonner ainsi : « Si je ressens ça, c’est parce qu’une idée morbide quelconque m’oblige à le faire. Si j’ignore la raison de ce que je ressens, c’est simplement parce que si ce que je ressens est nécessairement conscient, l’idée qui en est à l’origine est forcément dans une partie de mon inconscient. Il est donc tout à fait logique que j’ignore tout de la cause mentale à l’origine de ce sentiment. »
Les psy éso d’un lointain passé vous diraient, à leur manière : « Si l’effet se situe dans le plan astral (le ressenti), sa cause ne peut être que mentale et se situer dans le plan du même nom (mental, donc.) » Formulation autre mais qui dit la même chose, en un langage différent et qui, surtout, est tout aussi respectueuse des lois et des principes qui régissent le fonctionnement de l’esprit. Le « moi » est donc soumis à la tutelle d’une programmation mentale qui le régit presque entièrement. Cela, nous l’avions bien compris.
Mais si cette programmation était absente ou si elle sautait, le « moi » serait-il alors puissant et libre ? C’est avec cette réponse qu’il faut se montrer prudent et ne pas se méprendre, car la réponse est NON ! Le « moi » n’est pas naturellement aussi limité qu’il l’est devenu, certes, mais il n’est pas en son pouvoir de se rendre moins limité, plus puissant ou même plus libre. Pour que cet effet ait lieu (plus fort, plus libre), il faut aller trouver la cause (réussir à l’être) « plus haut » dans les étages de la conscience globale.
Ainsi, une fois que l’on a compris que l’on est programmé, que ce programme dont nous ne faisons que subir le joug trouve sa source/cause dans la subconscience, et que lorsque nous serons libérés de ce fardeau, ce sera un autre niveau encore qui pourra nous rendre libre et fort. Ce niveau se situe au-dessus du subconscient et se nomme, en psy éso, « le Soi. »
Qu’est-ce que « le Soi » ? C’est ce que nous sommes hors tout historique familial et social, et toute programmation mentale, de quelque nature qu’elle soit. Autant dire ce que nous aurions été si nous avions grandi tout seul sur une île déserte et éloignée de toute forme de civilisation. Ceci pour donner une vague idée du Soi qui, plus sobrement, consiste en « qui nous sommes vraiment », quand nous ne fléchissons pas sous le poids des conditionnements mentaux en tous genres.
Mais comment allons-nous être débarrassés de notre monstrueuse programmation mentale, de cette croyance immonde ?
La technique est si simple que nous hésitons toujours à la proposer au public, tant il semble évident que chacun de nous pourrait aussi bien la découvrir seul ! Elle consiste à devenir l’observateur de tout ce que vous considérez comme étant un défaut, une incapacité, un manque de force, etc.
Et nous pouvons, tous, sans exception, devenir le spectateur muet de tout ce qui se produit en nous (pensées/émotions) et à l’extérieur (évènements, relationnel.) Que se produit-il quand nous prenons l’habitude de « nous observer vivre » ? Réponse : nous faisons alors une découverte extraordinaire ! Nous en arrivons à la conclusion que puisque nous ne pouvons pas éviter de manifester un défaut quelconque et qu’en même temps, nous en faisons l’observation, c’est qu’il existe donc deux choses et pas une seule : il y a le « moi», certes, qui est totalement assujetti aux programmations mentales, puis il y a cette conscience « autre » qui en fait le constat et qui, éventuellement, peu s’en affliger quelque peu. Il y a bien deux choses, donc et c’est la seconde (la conscience de Soi) qui va devenir la solution !
Avec le temps, et si vous conservez ce réflexe Béni de vous observer vivre, de vous prêter bien plus d’attention qu’aux autres, n’est-ce pas, vous réaliserez que « la seconde conscience » s’afflige de moins en moins de ce qu’elle constate en observant vivre le « moi » avec plus de recul, voire d’insouciance. Cela parce qu’avec le temps, elle va s’informer à l’étage juste au-dessus de CAUSES à l’origine de tels comportements, puis va faire son ménage de printemps à l’étage situé juste en dessous (le subconscient.) Résultat, le temps aidant, même le « moi » commence à se détendre, car la vindicte de ses schémas les plus tyranniques commence à baisser graduellement mais sûrement.
Le second résultat est que l’acte d’observation lui-même devient non seulement plus aisé, mais dure plus longtemps, dans une journée, apportant au « moi » un sentiment de bien-être et de sécurité. Dorénavant, le « moi » a compris cette vérité qu’il était en effet affreusement limité, mais que là n’était pas son principal souci. Le vrai problème étant que même débarrassé de ces schémas mentaux les plus compulsifs et les plus débilitants, le « moi » n’est ni capable de se nettoyer, ni même capable de changer ou d’évoluer seulement.
Seul le Soi peut produire ces deux effets, cela en jouissant d’un « moi » qui ne se replie plus sur sa souffrance dans l’espoir immature de la justifier, de lui donner une importance, voire un rôle prépondérant dans sa vie. Sachez qu’il existe de telles personnes pour lesquelles souffrir consiste à se sentir exister. Inutile de préciser qu’elles sont difficiles à aider et qu’elles sont les toutes dernières à pouvoir évoluer. Mais le désirent-elles vraiment ?
Fin de la seconde partie
Serge Baccino