Getting your Trinity Audio player ready...
|
Simplement observer
Nous devons sortir de cet état d’esprit qui nous pousse à vouloir changer les autres et les choses à l’extérieur, car ce n’est jamais extérieurement que nous souffrons de nos limitations, quelles qu’elles soient. D’ailleurs, pourquoi vouloir changer les autres ainsi que les évènements extérieurs ? Réponse la plus évidente et même logique : dans l’espoir d’aller mieux nous-mêmes !
Mais en quoi consiste le fait d’aller mieux nous-mêmes ? Et pourquoi aurions-nous besoin que les autres nous suivent dans nos délires ou que les évènements se plient à notre volonté tyrannique, alors qu’il nous suffirait d’oublier instantanément cette idée largement surannée, que les autres détiennent notre destin entre leurs mains ? Nul ne peut se réaliser ou devenir heureux grâce aux autres. Mais nombreux sont encore celles et ceux qui se croient « interdépendants. » Cette fameuse interdépendance vous rend-elle riche, lorsque les autres font fortune ?
Mais alors, que devons-nous faire, si nous ne pouvons changer ni les autres, ni les évènements ? Tout d’abord, nous devons réussir à comprendre que tout est affaire de processus mentaux. Selon ce que vous pensez, vous vivrez en fonction du contenu formel de vos pensées. Et cela entraînera des émotions qui, à leur tour, vous pousseront à « faire quelque chose », c’est-à-dire à l’action. Et l’action est toujours orientée vers l’extérieur et les autres. Agir en esprit ne coûte rien, ne nécessite aucun déplacement et nous n’avons besoin de personne pour y parvenir, où que nous soyons.
Ce ne sont que de simples processus mentaux qui sont à changer ! Vous n’avez rien d’autre ou de plus à être, et encore moins à faire. Il suffit à chacun de nous et ce, dès que possible, de dénoncer notre complicité plus ou moins consciente, à des processus mentaux qui nous sont adroitement imposés, ceci afin que nous puissions demeurer ignorants. Celui qui est ignorant de sa propre nature, sera toujours admiratif de la nature supposée d’autrui. Ailleurs, l’herbe est toujours plus verte que dans notre propre jardin.
Demeure ignorant celui qui s’imagine devoir changer quoique ce soit chez les autres ou à l’extérieur, pour être plus heureux et en paix lui-même. Certains craignent même d’être agressés par la vindicte d’autrui, s’ils commettent l’outrecuidance qui consiste à évoluer seul et pour eux-mêmes. Personne ne naît pour les autres. Sauf, peut-être, celui qui souffre du syndrome du sauveur. Chacun est né pour lui-même et le potentiel de l’âme humaine est toujours « égoïste. » Chacun de nous n’a pour mission que de s’occuper de lui-même.
Et chacun pourrait en faire autant au lieu de dépendre des autres.
Il suffit de ne plus contracter avec l’état d’esprit général de ce monde d’illusion, de ne plus se laisser abuser par les apparences. Que pourrions-nous faire de plus que de prendre conscience de ce qui semble se produire en nous et tout autour de nous ?
Juger évite au feignant de l’esprit d’avoir à comprendre. Inutile d’être « pour » ou « contre » tel ou tel autre état d’esprit : il suffit d’en comprendre l’esprit et l’origine puis de ne pas l’abriter en notre propre mental. Le meilleur moyen de s’extraire de la 3D sans faire d’effort est d’observer. Observer simplement, sans avoir ce réflexe de vouloir « changer » ou « améliorer » ce qui, selon nous, semble ne pas aller. Si nous devons vraiment agir quelque part ou changer quelque chose, pourquoi ne pas faire tout notre possible pour changer d’état d’esprit ?
Celui qui sait n’agit plus et ne cherche plus à changer quoique ce soit ou qui que ce soit : il se contente d’observer et c’est ainsi que, progressivement mais d’une manière inéluctable, il finit par « sortir du Jeu Matriciel » alors même qu’il se trouve encore en plein dedans, occupé à faire semblant d’être ou de faire ceci, plutôt que cela.
Serge Baccino