Archives de catégorie : Extraits

Extraits de mes essais et romans

Paracelse (Extraits-citations)

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Théophraste Paracelse, éminent Rosicrucien du seizième siècle, a beaucoup écrit sur la magie noire, la sorcellerie et la superstition.
Il attribuait à la crédulité et à la déraison l’origine des croyances qui maintiennent l’homme prisonnier des idées les plus primitives. Il consacra toute son existence à lutter contre l’ignorance car, selon lui, c’est elle qui est responsable de toutes les formes que le mal peut prendre sur notre Terre. Des siècles ont passé depuis la mort de ce grand mystique, mais son but demeure vivant et d’actualité : répandre la Connaissance parmi les hommes, afin de les délivrer des préjugés et des conceptions primitives qui les empêchent d’évoluer vers une meilleure compréhension de leur origine divine.

 

 

« C‘est au moyen d’imaginations négatives que s’accomplissent beaucoup de fausses croyances qui ne sont ni des impressions, ni des incantations, ni des jugements, mais de simples superstitions pouvant être comprises par un exemple similaire.

Supposons que je sois imprégné par cette superstition : si j’entends une corneille crailler sur mon toit, j’estime que c’est le signe de la mort de quelqu’un (il existe de nombreux exemples similaires qu’il n ‘est pas nécessaire de citer).

 

Cette superstition peut me rendre moi-même malade ou tuer mon ami malade, pour les raisons que j’ai exposées dans mon traité sur la superstition. Ma méthode de protection est la suivante : je considère que le cri de la corneille est naturel et qu’il n ‘opère pas selon la folle idée des hommes et de moi-même.

Par ce moyen, ma superstition est détruite, car elle est rendue suspecte dès que je l’attribue à ma déraison.
Rien ne détruit plus complètement les superstitions que de les considérer comme insensées. Tout leur pouvoir nuisible est ainsi ôté.

C’est l’assentiment total qui conduit à l’action, et cet assentiment disparaît aussitôt si je pense à ma propre niaiserie et à la folie d’une crédulité aussi vaine.

 

Et cela n’arrive pas seulement dans le cas des corneilles, mais en de nombreux autres qu’il n ‘est pas nécessaire, et qu’il ne serait pas non plus utile, de rapporter dans un traité de longue vie.
L’on a suffisamment parlé du sujet des protections ».

 

 

THEOPHRASTE PARACELSE, 1493-1541

 

De la musique et des sons (extraits)

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Cyril Scott2La voix humaine fut le premier instrument que l’homme utilisa pour exprimer son sens inné de la musique et, lorsqu’il commença à croire en l’existence de Dieu, c’est au moyen du chant qu’il chercha à le vénérer et à obtenir sa protection.

Dans son ouvrage «La Musique – Son influence secrète à travers les âges», Cyril Scott montre bien en quoi les sons, le chant et la musique possèdent un pouvoir créateur lorsqu’ils sont l’expression de la Musique des Sphères, expression symbolique que les mystiques emploient pour désigner l’Harmonie Cosmique qui prévaut sur tous les plans de la Création et dont la source se trouve dans le Verbe lui-même.

 

 

«Tout au long des âges, philosophes, théologiens et savants ont eu conscience Cyril Scott3de l’importance des sons. Les Védas, que l’on considère comme les écritures les plus anciennes connues sur terre, prétendent que le Cosmos tout entier naquit de l’agencement des sons. Plus tard, l’Évangile selon Saint Jean exprime la même vérité : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu ». L’auteur du Livre de Josué doit avoir eu connaissance lui aussi du pouvoir des sons, sans quoi il n’eût probablement pas écrit l’histoire de la chute de Jéricho.

 

On imagine sans peine l’angoisse de l’homme primitif incapable de comprendre l’origine des désirs et des aspirations qui le tourmentaient, et encore moins à même de les exprimer par des mots ou des sons.

La parole même devait être bientôt insuffisante, car il lui fallait un moyen plus puissant et cependant moins défini pour exprimer les supplications intérieures de l’être. Ce moyen, il le découvrit dans une forme rudimentaire de chant, et il comprit intuitivement qu’en chantant, ses requêtes et supplications semblaient être entendues et que ses souffrances étaient apaisées.

 

 

Cyril Scott4Il peut sembler étrange de dire que le premier éveil de la déité dans l’esprit humain se fit par la musique, et pourtant ce n’est que lorsque l’homme primitif comprit que ses prières étaient écoutées qu’il sentit qu’il devait y avoir un Être plus grand que lui, un Être qui pût veiller sur lui avec une attention paternelle.

On voit donc que depuis les premiers balbutiements de l’humanité, la musique fut associée à la religion et que les prêtres jouèrent un rôle prépondérant à sa naissance et tout au long de son développement.

Les archives akashiques montrent en effet que le premier prêtre qui fut assez désintéressé et pur pour se consacrer tout entier au service de l’humanité put entendre la musique des sphères supérieures et comprit que « la mélodie est la prière que l’homme adresse à Dieu, l’harmonie la réponse que Dieu fait à l’homme ».

 

 

Cyril Scott5Ce premier prêtre était, est-il besoin de le dire, dans l’impossibilité de transcrire en musique terrestre ce qu’il entendait, faute de moyens, mais le message qu’il reçut lui inspira l’idée d’apporter plus de variété dans la phrase musicale déjà existante. C’est alors que la musique se révéla comme un art aux possibilités les plus variées.

Ayant découvert la puissance des sons et des mantra, et ayant compris que l’on pouvait mettre certaines forces en action et obtenir des résultats tangibles par la répétition de certaines notes, les prêtres usèrent de cette forme de magie -car c’était de la magie- à des fins constructives et nobles durant les premières périodes de l’époque Atlantide. C’est ainsi que sous l’influence des Initiés, les sons étaient utilisés pour construire des formes harmonieuses de nature à inspirer de nobles pensées».

 

CYRIL SCOTT (1879-1970)

 

 

Sur la vision psychique (extraits)

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Geoffrey Hodson2La vision psychique et, d’une manière générale, la perception extrasensorielle, dépendent directement de l’activité psychique de nos deux glandes pinéale et pituitaire. Voici un extrait de l’œuvre de Geoffrey Hodson, écrivain contemporain et auteur de plusieurs ouvrages consacrés au mysticisme et à la spiritualité.

«De quelle nature sont ces facultés psychiques de l’homme ? Nous avons tout d’abord la clairvoyance, grâce à laquelle les limitations imposées à la connaissance par des conditions physiques peuvent, à des degrés variables, être surmontées.

 

Son usage permet de triompher des notions illusoires de dimensions et de séparations dans l’espace, aussi bien que des limitations de temps, de sorte que le voyant est à même de percevoir l’infiniment petit, de voir à distance, de connaître le passé et le futur, de percevoir les auras, etc..

La clairvoyance inclut un pouvoir de vision interne analogue aux rayons X, c’est-à-dire la possibilité de voir à travers les corps solides, possibilité qui peut utilement servir au diagnostic de la maladie.
Combinée avec la clairaudience, elle donne le pouvoir de voir et de converser avec ceux que l’on appelle à tort, les morts, avec d’autres entités désincarnées et avec la grande compagnie des anges.

 

 

Geoffrey Hodson3Il y a, dans le cerveau, des organes au moyen desquels cette vision étendue est rendue possible. Ce sont les glandes pituitaire et pinéale. Ces dernières sont considérées, par la science médicale, comme les restes atrophiés d’un organe qui fut pleinement actif aux tout premiers jours de l’évolution humaine.

Cette conception est acceptée par la science occulte qui ajoute, d’une part que ces deux organes auront à nouveau une fonction à remplir dans l’avenir et seront alors utilisés comme moyens de connaissance supra-physique, et d’autre part que leur développement peut être activé par l’emploi de méthodes spéciales.

Quand ils sont psychiquement développés et actifs, ils permettent de capter, au début, des longueurs d’ondes physiques nouvelles et, plus tard, des vibrations supra-physiques».

 

GEOFFREY HODSON

Du magnétisme « animal » (extraits)

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Franz Anton MesmerTrès rares sont les écrivains qui ont accordé une attention impartiale aux travaux que le docteur Franz Anton Mesmer effectua sur l’origine et la nature du magnétisme. La plupart d’entre eux, à l’époque, se sont rangés du côté des scientifiques, lesquels se sont employés à ridiculiser toutes les méthodes qu’il conçut pour appliquer aux malades l’énergie magnétique qui émane de nos mains.
Pourtant il avait en grande partie raison et n’était pas le charlatan que l’on décrit dans certains ouvrages de référence.
Depuis, la science a été dans l’obligation de reconnaître un grand nombre des explications qu’il donna à propos de l’énergie nerveuse.

 

A. P. SinnettDans l’un de ses ouvrages, A. P. Sinnett ( le Théosophe bien connu qui écrivit, entre autre, « Lettres des Mahatmas », Ed. Adyar) rend hommage au docteur Mesmer et aux efforts qu’il déploya pour soigner ceux qui en avaient besoin.
Voici un extrait de cet hommage mérité.

 

 

 

«Au début, Mesmer travaillait uniquement au moyen d’aimants.
Il obtint alors quelques guérisons et écrivit une lettre à un médecin étranger sur la « cure magnétique ».

Pour approfondir ses recherches, il fonda un hôpital privé dans sa propre Franz Anton Mesmer2maison et s’évertua à soulager les invalides indigents.
Il en vint bientôt à la conclusion que les tiges métalliques avec lesquelles il avait effectué ses premières expériences n’agissaient que comme conducteurs d’un fluide émanant de sa propre personne, en particulier de ses mains, et il donna aussitôt à celui-ci le nom de « magnétisme animal ».

 

Il publia un court traité, intitulé « Mémoire sur la découverte du magnétisme animal ». Dans ce traité, la théorie avancée par Mesmer reposait sur sa conviction qu’il existait une influence réciproque entre les corps célestes, la terre et les êtres animés.

 

Franz Anton Mesmer3Il pensait que le moyen par lequel s’effectuait cette influence était un fluide très subtil pénétrant tout l’univers et qui, par sa nature, était capable de recevoir, de partager et de communiquer toute impulsion motrice.

Pour lui, l’action de ce fluide était sujette à certaines lois mécaniques qui n’avaient pas encore été découvertes et qui, en opérant dans la substance des nerfs, les affectaient immédiatement et produisaient la guérison».

 

A.P. SINNETT (1840-1921)

Sur les religions (extraits)

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Paul RadinLes premières formes de religions sont issues des magies primitives car, à l’origine, les unes comme les autres avaient pour but de communiquer avec les forces de la nature. Dans l’un de ses ouvrages, Paul Radin, qui fait autorité dans le domaine des religions comparées, montre bien comment les pratiques magiques évoluèrent en cultes religieux et comment, tout au long de cette évolution, apparurent les premiers clergés.

 

 

«Pour reprendre les débuts de la religion, nous devons essayer d’analyser aussi exactement que possible les conditions dans lesquelles l’homme vivait à l’aube de la civilisation. Il vivait manifestement dans un milieu physique variable et essentiellement hostile, et il possédait une préparation technologique très peu adaptée pour se défendre contre ce milieu.

Sa mentalité était encore insurmontablement dominée par des caractéristiques nettement animales, bien que l’existence, les valeurs elles-mêmes, le désir de succès, de bonheur et de longue vie, fussent naturellement toujours présents.

 

Ses méthodes de production alimentaire étaient de la plus simple espèce, par la récolte de baies et de racines, et par le type le plus élémentaire de pêche et de chasse.
Il n’avait pas d’habitation fixe, vivant dans des grottes ou des abris naturels.

Aucune sécurité économique ne pouvait exister, et nous n’irons pas trop loin en supposant que, lorsque la sécurité économique n’existe pas, l’insécurité émotive et ses corrélations, le sens d’impuissance et le sentiment d’insignifiance, sont forcés de se développer.

 

Partout où les conditions économiques le permettaient, un clergé quelconque se développait et ses buts étaient toujours d’une double nature. Le premier but était d’élaborer et d’employer les croyances religieuses de manière qu’elles puissent renforcer l’autorité des anciens et, par là, renforcer aussi la leur, car ils appartenaient généralement à un groupe d’âge identique. Le second but était l’acquisition et l’accroissement de la sécurité économique des prêtres.

Ainsi libéré des exigences pressantes d’avoir à passer la plus grande partie de sa vie à la recherche de la nourriture pour lui-même, le chaman, à la fois guérisseur et prêtre, se trouvait, au contraire des autres membres de son groupe, pourvu, à un degré variable, du loisir nécessaire à l’analyse et à la synthèse des phénomènes religieux.

 

Et où l’ordre économique était, la richesse et le pouvoir de la communauté étaient effectivement concentrés dans leurs mains : en Afrique Occidentale par exemple, une aristocratie s’y développa et, quelquefois, s’exprima en pensée abstraite d’un ordre élevé».

 

PAUL RADIN (1883-1959)

 

Sur Dieu (extrait)

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Gerard Legrand-le dictionnaire de philosophieGerard LegrandNous vous proposons la définition du mot «Dieu», telle qu’elle est donnée dans le dictionnaire de philosophie de Gérard Legrand. Comme vous le constaterez à la lecture de cette définition, le concept du Divin a toujours intrigué les plus grands penseurs mais, parmi eux, très rares sont ceux qui ont été capables de définir Dieu d’une manière simple et accessible au commun des mortels.

 

 

«DIEU : en grec, théos, mot d’origine inconnue ; en latin, deus, apparenté à un groupe indo-européen désignant « jour lumineux« . Objet suprême et surnaturel des pensées, des croyances et des pratiques qui constituent la religion.
La formation de « l’idée » de Dieu a été attribuée par certaines religions à la révélation primitive de son existence, par la critique scientifique, à la peur de l’homme devant la nature, à l’apparition nocturne ou en rêve des âmes des morts, à l’adoration des astres, notamment du soleil, ou de l’ensemble des phénomènes naturels.

 

Pour les Grecs, fondateurs de la philosophie, les dieux ou démons étaient partout. La locution « o théos » désigne couramment « un dieu » non autrement nommé, sorte d’individualité à la fois surnaturelle et naturelle. Cette notion ne s’intègre pas spécialement dans la philosophie, mais elle entraîne celles d’une « apparition subite », comme auréole de lumière, et d’une évidence qui appelle la contemplation.

Quelques Grecs professèrent l’athéisme, déplus nombreux raillèrent les croyances populaires et annoncèrent le monothéisme.
Mais la piété antique ne fut jamais une foi au sens moderne. L’annexion de la philosophie par le christianisme déplace la notion de dieu.
C’est désormais sur un Dieu à la fois omnipotent et pourvu d’une dogmatique complexe qu’il faut se prononcer.

 

De manière abstraite, on reprend à la philosophie hellénistique et romaine (Cicéron) les preuves de son existence. Il est créateur (Descartes), Providence (Leibniz), de manière plus ou moins conforme à des enseignements extra-philosophiques. La validité de ces raisonnements inspire à Pascal une protestation célèbre : « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes ou des savants ». Contre les preuves traditionnelles, Kant élève une série d’objections en forme, qui ne laissent plus subsister que l’appel au sentiment du sublime, déjà esquissé par Rousseau.

 

Mais c’est un Dieu désincarné et exempt de toute sublimité que le kantisme léguera au pragmatisme, tandis que Hegel dissimule sous le masque de Dieu la « pensée de l’Absolu ». Feuerbach tente de ramener la théologie à une anthropologie et le marxisme renouvelle l’athéisme matérialiste.
Nietzsche annonce que « Dieu est mort » mais ajoute que « son ombre continue à dominer la culture occidentale ».

D’autres penseurs (Auguste Comte, Durkheim) voient seulement dans Dieu la « sublimation » de la société. La psychanalyse y repère une « projection » des instances parentales, et peut-être de la sexualité en son essence. Cette revue historique permet de poser la question : comment aujourd’hui se présente le concept proprement philosophique correspondant à la notion Dieu ? On peut toujours la définir comme le principe unique et suprême de toute existence, de toute causalité, de toute finalité.

 

Mais cette définition n’entraîne que la position du principe, non celle des associations d’idées qui lui sont associées ordinairement. Dieu est devenu, par le christianisme, un objet de foi auquel s’attachent les particularités d’une personne morale et non pas une pure articulation de la pensée. Il est légitime d’annexer à une abstraction sociologique le Dieu de la religion. Mais il est aussi illégitime d’appliquer le nom de Dieu à l’Être en soi, à l’Absolu des métaphysiciens qui ne le revendiquent pas, ou même l’écartent expressément.

Même transcendant, l’Absolu n’a pas besoin d’être une personne. Pour un philosophe croyant, Dieu fait partie de la religion d’abord, de sa philosophie ensuite : il ne se prouve pas».

 

GÉRARD LEGRAND (Le dictionnaire de philosophie)