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Extraits de mes essais et romans

Le raisonnement : analyse et synthèse

Ce texte est extrait d’un volume de l’encyclopédie «Clartés». Il a l’avantage de donner deux exemples intéressants sur le raisonnement analytique et le raisonnement synthétique.

En le lisant, partez du principe que l’analyse est le propre du raison­nement inductif et que la synthèse correspond plus particulièrement au raisonne­ment déductif.

 

« L‘analyse permet de remonter d’une hypothèse à ce qui la justifie. Elle est la décomposition d’un élément en éléments plus simples. La synthèse permet la reconstruction d’une conclusion à partir des éléments simples fournis par l’ana­lyse. Toute analyse appelle une synthèse qui est reconstruction du composé pos­sédé, dans l’intuition, avant l’analyse. Dans cette synthèse reconstructrice, tous les éléments sont connus, puisqu’ils sont le fruit de l’analyse qui la précède. Alors que le raisonnement analytique a pour forme :

–  Socrate est mortel, car Socrate est un homme et l’homme est mortel.

Le raisonnement synthétique a pour forme :

–  Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme donc, Socrate est mortel.

La synthèse est constructive, elle utilise des éléments de base de façon ra­tionnelle. Ce sont ces éléments de base qui les constituent. Elle ne retient en conclusion que ce qui est pleinement justifié. Par la synthèse, l’hypothèse est éta­blie comme loi, mais la synthèse n’est possible qu’après l’analyse. »

 

 

ENCYCLOPEDIE « CLARTES »

 

Des hommes demeurant à l’écart (Extrait)

«La Science peut continuer à spéculer à jamais, mais tant qu’elle n’aura pas renoncé à deux ou trois de ses erreurs cardinales, elle se trouvera toujours en train de tâtonner dans le noir.

Quelques-unes de ses conceptions les plus erro­nées se trouvent dans sa notion bornée de la loi de la gravitation, dans son refus de reconnaître que la matière puisse être impondérable, dans sa récente trou­vaille du mot « force » et dans l’idée absurde et tacitement acceptée que la force est capable d’exister per se ou pas plus que la vie, d’agir en dehors de la ma­tière, indépendamment de celle-ci ou de toute autre façon qu’à travers la matière; en d’autres termes que la force est tout ce qu’on voudra sauf la matière dans l’un de ses plus hauts états, les trois derniers états dans l’échelle ascendante étant niés seulement parce que la science ne sait rien à leur sujet et à cause de sa su­prême ignorance du Protée universel, de ses fonctions et de son importance dans l’économie de la nature (le magnétisme et l’électricité).

Dites à la Science que même du temps du déclin de l’Empire Romain, lorsque le Britannique tatoué avait coutume d’offrir à l’Empereur Claude son nazzur d’électron sous la forme d’un chapelet de perles d’ambre, dites-lui que même alors il y avait déjà des hommes demeurant à l’écart des masses immorales qui en savaient plus sur l’électricité et le magnétisme que les hommes de science n’en savent maintenant, et la Science se moquera de vous aussi âprement qu’elle se moque, à présent du fait que vous vous consacrez aimablement à moi.»

 

LETTRES DES MAHATMAS (Fin du 19ème siècle)

Le pouvoir créateur des nombres (extrait)

Francis_barrett_portrait« Tout ce qui a été fait par la Nature en son premier âge, semble avoir pris forme selon la proportion des nombres, car ils furent le modèle de base dans la pensée du Créateur. C’est d’eux que proviennent les éléments, le cours du temps. C’est de leur réunion que subsistent le mouvement des étoiles, la révolution des cieux et l’état de toutes choses. Par conséquent, les nombres sont investis de grandes et de sublimes vertus. Et il n ‘est pas étonnant, en voyant qu ‘il y a dans les choses naturelles tant de vertus occultes, quoique appartenant à des opéra­tions manifestes, qu ‘il y en ait dans les nombres de beaucoup plus grandes et plus occultes, et de plus merveilleuses et plus efficaces aussi.

Car les nombres étant plus positifs, plus parfaits, se trouvant naturellement dans les cieux sans être mê­lés de substances distinctes, et étant très simplement et le plus étroitement inté­grés aux idées de la Pensée de Dieu, dont ils reçoivent leurs vertus propres les plus efficaces, ils possèdent donc une très grande force et conduisent le mieux à l’obtention des dons spirituels et divins, tout comme dans les choses naturelles, les qualités élémentaires sont puissantes pour la transmutation de toute chose élémentaire.

 

Francis BarrettAussi, je répète que toutes les choses qui existent et qui sont créées subsistent par les nombres dont elles reçoivent leur vertu, car le temps se compose de nombres, ainsi que tout mouvement, toute action et tout ce qui est soumis au temps et au mouvement. L’harmonie, également, de même que les voix, tiennent leur pouvoir et consistent en des nombres et leurs proportions. Et la pro­portion naissant des nombres forme, en lignes et en points, des caractères et des figures à l’infini ».

 

FRANCIS BARRETT (19ème siècle)

Lord Francis Bacon (Extrait)

Voici un extrait des ouvrages de Sir Francis Bacon qui, au seizième siècle, fut Imperator (chef suprême) de l’Ordre de la Rose-Croix. Comme l’atteste une étude très sérieuse de ses écrits, c’est lui qui fut l’auteur des pièces de théâtre attribuées à Shakespeare.

Dans son livre qui fut publié sous le titre « Novae Atlantis » (« La Nouvelle Atlantide »), nous trouvons des preuves voilées qui mettent en évidence le rôle important qu’il joua dans la préparation du Manifeste rosicrucien publié en Allemagne entre 1610 et 1616. Dans les lignes suivantes, il définit ce que doivent être le désir et le besoin de connaissance pour un mystique digne de ce nom.

 

 

Bacon Francis« Mais la plus grande erreur de toutes consiste à se méprendre sur le but ultime de la connaissance; car certains ne sont poussés vers elle que par une curiosité naturelle et un tempérament avide de savoir ; d’autres, pour entretenir dans leur mental la variété et un certain plaisir ; d’autres, par ostentation et pour être bien considérés ; d’autres encore, dans un but d’émulation et pour la victoire ; beaucoup, par l’appât du gain ou pour gagner leur vie, et peu seulement pour se servir du don divin de la raison dans l’intérêt de l’humanité.

C’est ainsi que certains semblent chercher dans la connaissance comme un lieu de repos pour un esprit qui cherche ; d’autres, comme une promenade pour leur pensée vagabonde ; d’autres, comme une tour d’ivoire; d’autres, comme une forteresse ou comme une assise de l’autorité ; et d’autres encore comme un magasin de vente ou de profit au lieu d’une réserve dédiée à la gloire du créateur et à l’enrichissement de la vie humaine.

Mais ce qui doit rendre la connaissance digne et l’exalter, c’est une conjonction plus intime et plus stricte de la contemplation et de l’action ; une conjonction semblable à celle de Saturne, planète du repos et de la contemplation, et de Jupiter, planète de la vie sociale et de l’action.

Ici, cependant, par intérêt et action, nous ne voulons pas dire mise en pratique de la connaissance dans un esprit de lucre, car cela gêne l’avancement de la connaissance de la même manière que les pommes d’or lancées devant Atalante, qui se baissa pour les ramasser, la retardèrent dans sa course ».

 

 

Lord Francis Bacon

L’influence psychique à distance

L’INFLUENCE PSYCHIQUE A DISTANCE

 

influence-distanceDe toutes les croyances superstitieuses qui permettent à l’homme d’éluder ses propres responsabilités, la peur des influences psychiques à distance détient le premier prix ! S’il existe des êtres capables de nuire aux autres, même en leur absence, et s’il est impossible de s’en protéger, si on n’est pas « un initié », voilà de quoi faire les choux gras de tous ceux qui ne désirent faire aucun effort pour S’ASSUMER, et de tous ceux qui adorent assumer les autres, moyennant finance ! La seule influence qui soit possible, en la matière, se résume à de l’empoisonnement mental, et elle part d’un individu pour arriver… à ce même individu ! Comprenons que les « influences néfastes » sont déjà dans le mental de celui qui en ressent les effets. Ce qui ne fait pas partie de nous ne peut pas être ressenti par nous, c’est évident. Il est facile de SUGGESTIONNER une personne qui pense déjà en secret (subconscient) tout ce que l’on désire lui voir penser.

 

Plus techniquement, le subconscient de chacun de nous baigne dans l’inconscient collectif. C’est dans ce vaste chaudron que se trouvent rassemblés TOUS les états d’esprit humains. Ce que nous appelons « le moi » se résume à la somme d’états d’esprit que nous considérons comme étant les nôtres et qui se trouvent également dans cet inconscient collectif. En somme, notre conscience personnelle a besoin de se reconnaître dans une certain façon de penser qu’elle nomme ensuite « moi« .

Imaginons un grand cercle, qui serait l’inconscient collectif, et un petit cercle, à l’intérieur, qui serait le « moi » d’une personne. Ce petit cercle peut se déplacer au sein même du plus grand, dans tous les sens, et il peut également s’élargir ou se restreindre bref, il peut englober des espaces ou des positions différentes. Tout ce qu’englobe le petit cercle (« moi ») fait temporairement partie de lui-même, tout en faisant également partie du grand cercle (inconscient collectif.) Mais un dessin vaut mille mots. Alors voici :

 

schéma

 

Pour donner un autre exemple, nous dirons que le « moi » et l’inconscient collectif, sont comparables aux parcelles individuelles d’un même terrain familial. A partir d’un terrain de plusieurs hectares, chaque membre de la famille s’approprie un certain espace qu’il nommera ensuite « Mon terrain. » Mais le « moi » d’une personne n’est jamais définitif ou vraiment délimité : il peut s’étendre, se restreindre ou même carrément se transformer, de la même manière que deux membres d’une même famille peuvent interchanger leurs parcelles respectives, voire les regrouper.

 

autre moiPour changer de « moi », il suffit de transformer son état d’esprit.
Ceux qui redoutent le mal à distance devraient prendre un peu de distance, justement, par rapport à toutes ces idées du « mal » qu’ils accueillent dans leur mental, et auxquelles ils prêtent trop de crédit sans imaginer que ce sont ces monstres-là qui les dévoreront un jour et de l’intérieur. A la question : « Est-il possible de faire du mal à distance ? » La réponse la plus logique et ésotérique qui soit, est donc :

« Tout dépend de votre « seuil vibratoire », tout dépend de votre tournure d’esprit, tout dépend, surtout, de ce qui se trouve déjà dans votre tête.« 

Le Diable ne pénètre chez nous que s’il y est invité.

 

Serge Baccino

 

Illumination (extraits)

Jacob Boehme était savetier de son état et n’avait pas reçu d’éducation culturelle particulière. Cependant, il était très mystique et désirait connaître Dieu avec ardeur. Toute sa vie, il se consacra à la prière, à la méditation et s’efforça toujours de lutter contre le mal et de servir le bien.

L’histoire de sa vie nous montre que c’est au moment où il se sentait le plus désespéré face à la difficulté du sentier spirituel qu’il avait choisi de suivre, qu’il reçut l’Illumination et qu’il reconnut Dieu. Le texte ci-dessous, extrait de ses œuvres, traduit parfaitement l’état de conscience qui résulte d’une telle Illumination.

 

« Avant de savoir ce que je sais maintenant parfaitement, je pensais, comme tant de personnes, qu’il n’y avait d’autre véritable ciel que celui qui, comme un cercle bleu, environne le monde, très haut au-dessus des étoiles, pensant que Dieu avait là une existence séparée…

Jacob BoehmeJe devins très mélancolique et découragé et ne pouvais trouver aucune consolation dans les saintes écritures, quoique je connusse la Bible du commencement à la fin.

Quand mon esprit, plein de tristesse, ardemment et comme se mouvant dans une grande tempête s’éleva jusqu’à Dieu, emmenant avec lui tout mon cœur et toute mon âme, avec toutes mes pensées et toute ma volonté, et quand je décidai de ne pas cesser de rechercher l’amour et la miséricorde divine jusqu’à ce que la bénédiction de Dieu descende sur moi -c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il illumine mon âme avec l’Esprit Saint, de manière que je puisse comprendre Sa volonté et me défaire de ma douleur, alors la lumière de l’esprit traversa les nuages.

Tandis que, dans mon zèle, je luttais puissamment contre les portes de l’enfer, alors, après quelques durs combats avec les puissances des ténèbres, ma conscience traversa les portes de l’enfer et pénétra même jusqu’à l’essence la plus secrète de la Divinité nouvellement née, où je fus reçu avec un grand amour, semblable à celui qui est offert par un jeune marié à son épouse bien-aimée.

Aucun mot ne peut exprimer la grande joie et le triomphe dont je fis alors l’expérience, pas plus que je ne puis comparer ce bonheur à rien d’autre, si ce n’est l’état dans lequel la vie naît au milieu de la mort, ou à la résurrection d’un défunt. Tandis que j’étais dans cet état, aussitôt mon esprit comprit tout et reconnut Dieu dans toutes choses, même dans les herbes et dans les plantes et il sut ce qu’est Dieu et ce qu’est Sa volonté».

 

JACOB BOEHME (1575-1624)