Archives de catégorie : Extraits

Extraits de mes essais et romans

Sur le bonheur (extrait)

Dans son ouvrage intitulé « L’Éthique », Baruch Spinoza, philosophe juif du dix-septième siècle, montre très bien en quoi le matérialisme est incompatible avec le bonheur car, selon ses propos, tout individu qui nie l’existence de l’âme et de Dieu ne peut trouver la joie de vivre.

« Voici conclu ce que je voulais mettre en évidence au sujet de la liberté de l’âme et de son pouvoir sur les affections. Il en découle clairement à quel point l’homme sage est hautement supérieur à l’ignorant et combien il dépasse en puissance celui qui est seulement guidé par ses appétits physiques.

Car l’ignorant n’est pas simplement conduit par des causes extérieures, ici et là, en de multiples voies, sans atteindre jamais la vraie paix de l’âme, mais il vit aussi dans l’ignorance de lui-même, de Dieu et de sa création et, quand cesse sa souffrance, son existence cesse aussi.

Tandis que, de son côté, l’homme sage, en tant que tel, éprouve difficilement quelque trouble en son cœur et jouit toujours de la vraie paix de l’âme. Même si la route que j’ai indiquée comme conduisant à l’âme semble très difficile, encore peut-elle être trouvée.

Et si elle est parfois difficile à trouver, c’est parce qu’elle est trop peu souvent cherchée. Mais comment pourrait-il se faire, si le salut reposait à portée de main et pouvait être trouvé sans grand dommage, qu’il soit négligé par presque tous ? En cela, tout ce qui est noble est aussi difficile que rare ».

 

BARUCH SPINOZA (1632-1677)

Vijñânabhaïrava Tantra (Extraits)

Shiva2Pour le plaisir des yeux et de l’âme, voici un texte tiré du Shivaïsme du Cachemire, qui est de toute beauté. De ce genre de beauté qui laisse des traces, même si on ne s’arrête qu’à sa forme poétique, à son enveloppe extérieure, au corps des mots. Je ne mets pas tout le texte, car il y a 160 versets ! Il me serait évidemment possible de  » traduire «  ces versets, de leur donner leur sens ésotérique ou  » caché « , mais, pour une fois, laissons un peu de place à la poésie, pour le plaisir de celui qui écrit et, je l’espère, pour le plaisir de ses lecteurs…

 

~Bhaïrava et Bhaïravi, amoureusement unis dans la même connaissance, sortirent de l’indifférencié pour que leur dialogue illumine les êtres.

1. Bhaïravi, la Shakti de Bhaïrava dit:
Ô Dieu, toi qui manifeste l’univers et te joue de cette manifestation, tu n’es autre que mon Soi. J’ai reçu l’enseignement du Trika qui est la quintessence de toutes les écritures sacrées cependant, j’ai encore quelques doutes.

2-4. Ô Dieu, du point de vue de la réalité absolue, quelle est la nature essentielle de Bhaïrava? Réside-t-elle dans l’énergie liée aux phonèmes? Dans la réalisation de la nature essentielle liée à Bhaïrava? Dans un mantra particulier? Dans les trois Shakti? Dans la présence du mantra vivant dans chaque mot? Dans le pouvoir du mantra présent dans chaque particule de l’univers? Réside-t-elle dans les chakra ? Dans le son ha? Ou bien est-ce uniquement la Shakti?

5-6. Ce qui est composé est-il issu de l’énergie immanente et transcendante ou ne ressort-il que de l’énergie immanente? Si ce qui est composé ne ressort que de l’énergie transcendante, la transcendance même n’aurait alors plus d’objet. La transcendance ne peut être différenciée en sons et en particules car sa nature indivise ne lui permet pas de se trouver dans le multiple.

7-10. Ô Seigneur, que ta grâce abolisse mes doutes!

Parfait! Parfait! Tes questions, Ô Bien-aimée, forment la quintessence des Tantra. Je vais t’exposer un savoir secret. Tout ce qui est perçu comme une forme composée de la sphère de Bhaïrava doit être considéré comme une fantasmagorie, une illusion magique, une cité fantôme suspendue dans le ciel. Une telle description n’a comme objet que de pousser ceux qui sont en proie à l’illusion et aux activités mondaines à se tourner vers la contemplation. De tels enseignements sont destinés à ceux qui sont intéressés par les rites et les pratiques extérieures et sont soumis à la pensée dualisante.

11-13. Du point de vue absolu, Bhaïrava n’est associé ni aux lettres, ni aux phonèmes, ni aux trois Shakti, ni à la percée des chakra, ni aux autres croyances, et la Shakti ne compose pas son essence. Tous ces concepts exposés dans les écritures sont destinés à ceux dont l’esprit est encore trop immature pour saisir la réalité suprême. Ils ne sont que des friandises destinées à inciter les aspirants à une voie de conduite éthique et à une pratique spirituelle afin qu’ils puissent un jour réaliser que la nature ultime de Bhaïrava n’est pas séparé de leur propre Soi.

14-17. L’extase mystique n’est pas soumise à la pensée dualisante, elle est totalement libérée des notions de lieu, d’espace et de temps. Cette vérité ne peut être touchée que par l’expérience. On ne peut l’atteindre que lorsqu’on se libère totalement de la dualité, de l’ego, et qu’on s’établit fermement dans la plénitude de la conscience du Soi. Cet état de Bhaïrava est gorgé de la pure félicité de la non différenciation du tântrika et de l’univers, lui seul est la Shakti. Dans la réalité de sa propre nature ainsi reconnue et contenant l’univers entier, on touche à la plus haute sphère. Qui donc pourrait être adoré? Qui donc pourrait être comblé par cette adoration? Seule cette condition de Bhaïrava reconnue comme suprême est la grande Déesse.

18-19. Comme il n’y a plus de différence entre la Shakti et celui qui la possède, ni entre substance et objet, la Shakti est identique au Soi. L’énergie des flammes n’est autre que le feu. Toute distinction n’est qu’un prélude à la voie de la véritable connaissance.

20-21. Celui qui accède à la Shakti, saisit la non-distinction entre Shiva et Shakti et passe la porte d’accès au divin. Ainsi qu’on reconnaît l’espace illuminé par les rayons du soleil, ainsi reconnaît-on Shiva grâce à l’énergie de Shakti qui est l’essence du Soi.

22-23. Ô Dieu suprême! Toi qui porte un trident et un collier de crânes, comment atteindre la plénitude absolue de la Shakti qui transcende toute notion, toute description et abolit le temps et l’espace? Comment réaliser cette non dualité avec l’univers? Dans quel sens dit-on que la suprême Shakti est la porte secrète de l’état Bhaïravien? Peux-tu répondre par le langage conventionnel à ces questions absolues?

24. La suprême Shakti se manifeste lorsque le souffle inspiré et le souffle expiré naissent et s’éteignent aux deux points situés en haut et en bas. Ainsi, entre deux respirations, fais l’expérience de l’espace infini.

25. A travers le mouvement et l’arrêt du souffle, entre l’expiration et l’inspiration, lorsqu’il s’immobilise aux deux points extrêmes, cœur intérieur et cœur extérieur, deux espaces vides te seront révélés: Bhaïrava et Bhaïravi.

26. Le corps relâché au moment de l’expiration et de l’inspiration, perçois, dans la dissolution de la pensée duelle, le cœur, centre de l’énergie ou s’écoule l’essence absolue de l’état Bhaïravien.

27. Lorsque tu as inspiré ou expiré complètement et que le mouvement s’arrête de lui-même, dans cette pause universelle et paisible, la notion du  » moi «  disparaît et la Shakti se révèle.

28. Considère la Shakti comme une vive luminosité, de plus en plus subtile, portée de centre en centre, de bas en haut, par l’énergie du souffle, au travers de la tige de lotus. Lorsqu’elle s’apaise dans le centre supérieur, c’est l’éveil de Bhaïrava.

29. Le cœur s’ouvre et, de centre en centre, la Kundalini s’élance comme l’éclair. Alors se manifeste la splendeur de Bhaïrava.

30. Médite sur les douze centres d’énergie, les douze lettres conjointes et libère-toi de la matérialité pour atteindre à la suprême subtilité de Shiva.

31.Concentre l’attention entre les deux sourcils, garde ton esprit libre de toute pensée dualisante, laisse ta forme se remplir avec l’essence de la respiration jusqu’au sommet de la tête et là, baigne dans la spatialité lumineuse.

32. Imagine les cinq cercles colorés d’une plume de paon comme étant les cinq sens disséminés dans l’espace illimité et réside dans la spatialité de ton propre cœur.

33. Vide, mur, quel que soit l’objet de contemplation, il est la matrice de la spatialité de ton propre esprit.

34. Ferme les yeux, vois l’espace entier comme s’il était absorbé par ta propre tête, dirige le regard vers l’intérieur, et là, vois la spatialité de ta vraie nature.

35. Le canal central est la Déesse, telle une tige de lotus, rouge à l’intérieur, bleue à l’extérieur. Il traverse ton corps. En méditant sur sa vacuité interne, tu accéderas à la spatialité divine.

36. Bouche les sept ouvertures de la tête avec tes mains et fonds-toi dans le bindu, l’espace infini, entre les sourcils.

37. Si tu médites dans le cœur, dans le centre supérieur ou entre les deux yeux, se produira l’étincelle qui dissoudra la pensée discursive, comme lorsqu’on effleure les paupières avec les doigts. Tu te fondras alors dans la conscience suprême.

38. Entre dans le centre du son spontané qui vibre de lui-même comme dans le son continu d’une cascade, ou, mettant les doigts dans les oreilles, entend le son des sons et atteins Brahman, l’immensité.

39. Ô Bhaïravi, chante OM , le mantra de l’union amoureuse de Shiva et Shakti, avec présence et lenteur. Entre dans le son et lorsqu’il s’éteint, glisse dans la liberté d’être.

40. Concentre-toi sur l’émergence ou la disparition d’un son puis accède à la plénitude ineffable du vide.

41. En étant totalement présent au chant, à la musique, entre dans la spatialité avec chaque son qui émerge et se dissout en elle.

42. Visualise une lettre, laisse-toi remplir par sa luminosité. La conscience ouverte, entre dans la sonorité de la lettre, puis dans une sensation de plus en plus subtile. Lorsque la lettre se dissout dans l’espace, sois libre.

43. Lorsque tu saisis la spatialité lumineuse de ton propre corps irradiant dans toutes les directions, tu te libères de la dualité et t’intègres à l’espace.

44. Si tu contemples simultanément la spatialité du haut et celle de la base, l’énergie hors du corps te porte au delà de la pensée dualisante.

45. Réside simultanément dans la spatialité de la base, dans celle du cœur et dans celle du sommet. Ainsi, par l’absence de pensée dualisante, s’épanouit la conscience divine.

46. En un instant, perçois la non-dualité en un point du corps, pénètre cet espace infini et accède à l’essence libérée de la dualité.

47. Ô femme aux yeux de gazelle, laisse l’éther pénétrer ton corps, fonds-toi dans l’indicible spatialité de ton propre esprit.

[…]

 

Sur l’origine des maladies (extraits)

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Romolo MantovaniDans son ouvrage « L’art de se guérir soi-même », Romolo Mantovani a consacré tout un chapitre à la cause fondamentale de la maladie. La manière dont ce thème est traité par l’auteur confirme que tous les troubles dont nous souffrons résultent d’un déséquilibre qui s’est instauré en nous.

 

« Nous avons vu que l’homme n’est qu’une cellule vivante plus ou moins consciente de son unité avec la Vie Universelle Infinie, Auto créatrice et Toute Puissante, et que cette Vie est basée sur l’Équilibre, car pour créer et se recréer, l’équilibre lui est indispensable. Tout déséquilibre est un arrêt dans l’Évolution et prouve notre éloignement des Lois de Vie Universelle. On comprend maintenant, aisément, que l’homme est un centre vital faisant partie intégrante de l’Univers de Vie ; il est soumis aux mêmes Lois d’Équilibre.

Il est un centre d’attraction, d’assimilation et d’extériorisation de Vie sur tous les plans. Lorsqu’il y a déséquilibre dans ses fonctions, on constate un obstacle au flux naturel de la Vie ; c’est ce qu’on appelle : souffrance, maladie, douleur. La maladie n’est donc qu’un déséquilibre pouvant se produire aussi bien sur le plan spirituel que sur le plan mental, émotionnel ou physique ; mais quel que soit le plan sur lequel il se manifeste, ce déséquilibre atteindra aussi les autres plans, car nous le répétons : tout se tient dans la Vie.

Celui qui a conscience du Divin en soi et qui vit selon cette conscience ne s’éloignera jamais, sur aucun plan, des Lois Vitales et Spirituelles ; il les suivra et trouvera le Bonheur intégral ; Usera dans l’harmonie de Vie, restera dans l’Équilibre-Vie et pourra créer et se recréer constamment. Mais celui qui ne sait pas vivre intégralement sur tous les plans de cette Conscience Spirituelle, s’il viole les Lois de Vie par ignorance ou mauvaise habitude, il crée un déséquilibre ; il se produit donc un ralentissement dans son Évolution et par conséquent dans l’Évolution générale. Même si ce ralentissement survient sur un seul de ces plans (physique, moral ou spirituel), si la cause persiste, ce déséquilibre atteindra aussi les autres plans, car il y a interdépendance entre eux et tout se tient dans la Vie.

Qu’est-ce que la maladie au point de vue physiologique ? Un déséquilibre dû à une erreur ou à une infraction aux Lois Naturelles de Vie. Cette erreur sera très souvent d’origine spirituelle ou morale, mais le déséquilibre finira par s’étendre graduellement sur tous les plans. Nous avons dit que la matière est formée par l’esprit, il est donc facile de comprendre que toute maladie physique a une cause spirituelle, et que la conscience et la matière s’influencent réciproquement. Il est évident que le spirituel a une importance bien supérieure au moral et au physique, et que l’homme conscient de sa spiritualité maîtrisera ces derniers complètement. Mais l’humanité actuelle étant foncièrement matérialiste, c’est malheureusement le contraire qui se produit ».

 

ROMOLO MANTOVANI

 

Le noyau de la vie (extraits)

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Voici un extrait des travaux du Docteur Charles W. Littlefield, qui fut vraiment un scientifique d’exception dans le domaine de la biologie. Lisez ce qu’il a écrit au sujet du noyau que l’on trouve au centre de chaque cellule, qu’il soit visible ou non, puis notez, en bas de page, l’époque à laquelle vivait cet auteur.

 

 

Charles W. Littlefield« Par suite de la croyance abusive en la possibilité d’expliquer, par l’activité du protoplasme, tous les phénomènes vitaux, on considérait comme sans importance la présence d’un noyau dans la cellule. Telle était l’attitude scientifique en biologie, en ce qui concerne le protoplasme et le noyau des cellules, lorsque le professeur Huxley écrivit son fameux essai sur « La place de l’homme dans la nature » et son livre « Les bases physiques de la vie. » Depuis, les méthodes d’études des cellules ont été grandement développées et, en se servant de microscopes, les savants se rendirent compte qu’il y avait, dans les cellules, des noyaux qu’ils n ‘avaient pas encore vus. Finalement, ils en vinrent à la conclusion qu’aucune cellule ne peut vivre sans noyau, et nous pouvons ajouter que le protoplasme ne peut vivre lui-même sans une ou plusieurs cellules.

 

En réalité, on peut dire maintenant que les cellules vieillies ayant perdu toute activité n ‘ont plus de noyau et, à notre connaissance, que toutes les cellules en pleine activité possèdent ce corps essentiel. Il a été montré, par des expériences appropriées, que toute cellule de laquelle on retire le noyau perd immédiatement toute activité. D’autres ont été coupées en diverses parties, et lorsque ces parties contenaient un noyau, ou seulement une partie de noyau, une vie active continuait en elles, alors que dans les parties n ‘ayant pas de noyau, la vie s’arrêtait rapidement.

 

Ces faits démontrent, d’une manière concluante, que le siège de la vie est dans le noyau et qu’il est donc le centre de la vie cellulaire. Cela nous confirme que, pour la continuation de la vie et pour sa reproduction, c’est dans le noyau que se trouve la force de la cellule et non dans le protoplasme. Par conséquent, il n‘est pas vrai, comme se plaisaient à le dire les anciens biologistes, que le protoplasme est la base de la Vie ».

 

 DR CHARLES W. LITTLEFIELD, 1859-1945

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L’enseignement de Seth (extrait)

Voici un extrait de l’enseignement de Seth, transmis par le célèbre Channel Jane Roberts, une regrettée spécialiste de la psychologie ésotérique, en Amérique :

Jane Roberts« Vos croyances construisent la réalité. Vos croyances individuelles et vos croyances collectives. L’intensité d’une croyance est extrêmement importante…

Et si vous croyez, pour le dire très simplement, que les gens vous veulent du bien, et qu’ils vont vous traiter avec gentillesse, c’est ce qu’ils feront. Et si vous croyez que le monde est contre vous, alors c’est ce qu’il sera dans votre expérience. Et si vous croyez… SI VOUS CROYEZ QUE VOUS ALLEZ COMMENCER A VIEILLIR A 22 ANS, eh bien c’est ce que vous ferez.

Et si vous croyez que vous êtes pauvre, et que vous le Jane Roberts2serez toujours, alors votre expérience va vous prouver que vous avez raison. Vos croyances vous regardent en face quand vous vous regardez dans la glace. Ce sont elles qui constituent votre image. Vous ne pouvez pas échapper à vos croyances. Elles sont, néanmoins, la méthode par laquelle vous créez votre expérience.

 

jane Roberts4Il est important que vous compreniez que vous n’êtes pas à la merci de l’inexplicable, que vous n’êtes pas à la merci d’événements sur lesquels vous n’avez aucun contrôle, qu’il s’agisse d’événements psychologiques ou physiques, selon les termes que vous employez.

Comme je vous l’ai dit, que vous croyiez que votre vie présente résulte d’incidents arrivés dans votre première enfance, ou dans des vies antérieures, sur lesquelles vous pensez n’avoir aucun contrôle non plus, ne fait guère de différence. Les événements qui vous concernent, vos vies, vos expériences, sont causés par vos croyances présentes. Changez les croyances et votre vie change. »

 

Seth

La dépendance psychologique de l’enfant (Extraits)

Extrait du livre Le chemin de la transformation,

dEva Pierrakos p.164,165 et 166.

 

 

 

La dépendance psychologique de l’enfant en soi qui a encore besoin des autres

 

 

Peu de chose occasionnent aux êtres humains tant de peine et de honte que ce point faible intérieur, vulnérable aux compromissions, qui leur donne l’impression d’être impuissant et forcé. Vous savez déjà mes amis, que ce domaine de la personnalité et resté un enfant.

L’enfant ne sait pas encore que l’ensemble de la personnalité a grandi et n’est plus aussi désarmé et dépendant. Les nourrissons et les jeunes enfants sont vraiment dans cette situation de dépendance, mais dans le recoin infantile de votre être vous ne savez pas- où ne voulez pas savoir – que tel n’est plus le cas.

Le jeune enfant dépend de ses parents pour tout les besoins vitaux essentiels : un abri, de la nourriture, l’affection, la protection mais aussi et surtout, pour le plaisir, si nécessaire. Un être humain ne peux pas vivre sans plaisir.

Nier cette vérité est une des erreurs les plus préjudiciables. Le corps, la pensée, l’âme et l’esprit dépérissent s’ils sont privés de plaisir. Les adultes ont assez de ressources pour en trouver, grâce à leurs propres efforts, un abri, de la nourriture, de l’affection et de la sécurité, et ils peuvent faire de même concernant le plaisir.

Dans tout ces domaines cous devez coopérer et communiquer avec les autres à des degrés divers. Vous ne pouvez pas subvenir à aucun de ces besoins essentiels sans avoir à faire à autrui. Mais ces transactions diffèrent complétement de la dépendance passive et fragile du jeune enfant démuni. La personne vraiment adulte se sert de toutes ses qualités (son énergie, on intelligence, son intuition, ses talents, sa souplesse et son sens de l’observation) pour composer avec les autres, donner et recevoir.

Son sens de la justice la rend assez accommodante pour céder, et la conscience de son individualité lui permet de s’affirmer suffisamment pour éviter d’être piétiner où exploiter. On ne peut pas enseigner cet équilibre souvent subtil entre ces forces de communications. Il ne peut s’apprendre que grâce à la croissance personnelle.

Les enfants sont incapables de réaliser cet équilibre.Ils sont d’une partialité rigide quand ils insistent pour recevoir, car tel est leur besoin. Il en va de même pour le plaisir. Les enfants doivent avoir la permission des parents pour établir la source de tout plaisir dans les profondeurs de leur être et en jouir.

Grâce à leur permission, l’enfant acquerra force et sécurité, pourra nouer des relations fructueuses. Si vous avez besoin d’une autre personne pour éprouver du plaisir, vous êtes encore dans la situation de l’enfant.

Je répète qu’on ne peut jamais se passer complètement des autres, mais, pour les adultes la priorité change. Les adultes mûrs trouvent en eux un réservoir inépuisable de sentiments merveilleux, et quand ces derniers sont activés, l’insécurité et la faiblesse disparaissent.

Quand une partie de votre croissance est stoppée, vous attendez qu’une autre personne (un parent de remplacement) puisse vous donner accès à la richesse des sources vives que constituent vos sentiments. Vous savez que ces sentiments de plaisirs existent (vous les désirez avec tant d’ardeur !), mais vous ignorez que vous n’êtes plus un enfant dépendant d’autrui pour pouvoir les activer et les exprimer.

Voilà la tragédie humaine, car ainsi vous êtes pris dans un cercle vicieux. A chaque fois qu’on prend un mythe pour une vérité, immédiatement un cercle vicieux se crée, paralysant ainsi les forces du plaisir, qui représentent une bonne partie de l’énergie dont vous disposez. Votre vie devient terne et monotone.

Nier le plaisir intense d’être et de sentir l’énergie circuler dans votre corps, votre âme et votre esprit, équivaut à nier la vie. Quand un enfant est privé de ces sensations, sa psyché reçoit un choc provenant de l’absence répétée de plaisir et donc de la présence répétée d’une aspiration insatisfaite. Le choc empêche la croissance dans le domaine concerné, si bien que la personnalité ne se développe pas de façon équilibrée.

Votre intellect adulte conscient ignore l’existence en vous d’un enfant en pleurs, en colère, exigeant et impuissant. Vous ne savez pas que vous êtes libre d’aller vers le plaisir, la plénitude et la réalisation de tous vos pouvoirs pour obtenir tout ce que vous voulez et dont vous avez besoin. C’est un des conflits fondamentaux dans la personnalité humaine.

Citation:
Extrait du « Chemin de la transformation » d’Eva Pierrakos » p166 à 171

Le cercle vicieux et le courant coercitif

 

Examinons maintenant de plus près ce recoin caché de votre psyché, là où vous êtes restés des enfants. A quel niveau ignorez-vous ce fait ? A quel niveau votre enfant intérieur ignore-t-il les droits et devoirs de votre personnalité adulte ? Ce cercle vicieux particulier que j’ai mentionné tout à l’heure se présente ainsi : Si vous ignorez que tout l’univers existe déjà et que vous pouvez obtenir absolument tout ce qui vous est nécessaire dans la vie, vous vous sentez dépendant d’une force ou d’une autorité extérieure pour répondre à tous vos besoins et désirs.

A cause de cette perception déformée, vos attentes seront constamment déçues car vous êtes dans l’erreur si vous croyez qu’une source extérieure pourra satisfaire vos besoins. Ils seront tous perpétuellement frustrés, et plus ils sont frustrés plus ils gagnent en intensité. Plus ils sont intenses, plus grandes sont votre dépendance et vos espoir, et plus vos tentatives de plaire à la personne censée satisfaire vos besoin deviennent frénétiques. Vous désespérez ; plus vous redoublez d’efforts plus vous êtes frustré, précisément parce que vos tentatives sont irréalistes.

Vous n’êtes absolument pas conscient de tout le processus, vous ne savez pas quelles forces vous manipulent ni même dans quelle direction elles vous mènent. Vous désespérez car, dans vos sollicitations pressantes pour satisfaire vos besoins, vous trahissez votre être, votre vérité et le meilleur de vous même. Vos efforts frustrés et vos compromissions créent un courant coercitif.

Ce courant coercitif peut se manifester très subtilement, de façon détournée, mais les émotions sont entravées et freinées à cause de lui. Cela affectera inévitablement les autres et entraînera des conséquences logiques et appropriées. Tout courant coercitif provoquera forcément de la résistance et une attitude de recul chez les autres, même si ce qu’ils sont forcés de faire leur est bénéfique et agréable.

Ainsi la spirale se perpétue. La frustration continuelle, dont vous attribuez la cause au refus mesquin de l’autre personne de coopérer et de donner, suscite en votre âme la rage, ma fureur, peut-être même la vengeance et des impulsions cruelles à des degrés divers. Cela entraîne un nouvel affaiblissement de la personnalité quand surgit un sentiment de culpabilité.

Vous en concluez qu’il vous faut cacher vos sentiments destructeurs afin de ne pas éveiller l’hostilité de cette autre personne que vous percevez comme la source de la vie. Vous vous empêtrez toujours d’avantage dans ce filet qui vous enserre ; vous êtes complétement pris au piège de ces mythes, déformations et illusions, sans oublier les émotions destructives qui s’ensuivent. Vous vous trouvez alors dans une situation absurde, éprouvant un intense besoin de l’amour et de l’acceptation d’une personne que vous haïssez, à qui vous en voulez car elle persiste à négliger vos besoins.

Cette insistance égoïste à être aimé d’une personne qu’on déteste presque et qu’on souhaite punir augmente le sentiment de culpabilité, car le moi véritable, qui est d’une vigilance constante, projette sa réaction sur l’écran de la conscience devenu incapable de l’interpréter et de distinguer les messages du moi véritable de ceux qui proviennent de l’enfant en soi.

Le fait que l’autre ne satisfait pas vos besoins émousse votre conviction que vous avez le droit au plaisir que vous désirez tant. Vous suspectez vaguement que vous avez peut-être même tort de vouloir ce plaisir. Ainsi vous commencez à transformer, à canaliser ce besoin et ce désir originels et naturels et à les sublimer dans d’autres domaines. D’autres besoins plus ou moins compulsifs apparaissent alors.

Vous êtes constamment déchiré entre la force du besoin originel profondément enfoui et vos doutes concernant le droit de le satisfaire. Plus vous doutez, plus vous vous enfermez dans la dépendance de l’approbation d’une autorité extérieure : un parent de substitution, l’opinion publique, ou certain groupe de gens qui représentent la vérité ultime à vos yeux.

Plus ce cercle vicieux se perpétue, plus le plaisir manque à la psyché, tandis que le déplaisir s’accumule. Une telle personne désespèrera forcément toujours d’avantage de la vie et doutera que la plénitude est possible. Puis vient un moment où cette personne renonce intérieurement.

Tout les êtres humains sans exception ont un tel pont faible, au moins dans une certaine mesure. Dans ce recoin secret, vous vous sentez non seulement impuissant et dépendant, mais aussi profondément honteux. La honte est due aux méthodes employées pour améliorer la personne qui, à un moment donnée, est censée jouer le rôle de l’autorité et vous accorder ce dont vous avez besoin en terme de plaisir, de sécurité et de dignité personnelle.

Le courant coercitif dit : « Vous devez » et exige des autres qu’ils soient et fassent ce qui correspond à vos besoins et à vos désirs. Ces exigences peuvent très bien ne pas se manifester extérieurement. En fait, il se peut qu’en surface vous soyez totalement incapable de vous affirmer.

C’est parce que vous devez cacher ce courant coercitif honteux et menaçant qu’il vous est difficile ou impossible de vous affirmer sainement. Il est menaçant car vous savez très bien que s’il se montre au grand jour, il provoquera de dures critiques, la désapprobation et même éventuellement un rejet explicite.

Je vous invite à faire face énergiquement à cet aspect de vous-même. Vous devez tous vous y attaquer si vous souhaitez réaliser toutes vos potentialités dans la vie, et si vous souhaitez découvrir vos pouvoirs illimités d’intégrer la bonté infinie à votre existence.

Plus la projection secrète sur les autres de ce que « vous devez » est forte, plus vous inhibez vos propres pouvoirs. En conséquence, votre corps, votre âme et votre pensée sont victimes de paralysie et de passivité. Cette inactivité vous empêche d’avoir accès à votre centre intérieur, là où se trouvent toutes les promesses réalistes et toutes les potentialités d’épanouissement, de bonheur et de plénitude.

Par mégarde, vous vous rendez dépendants des autres, ce qui éveille en vous la haine. Au contraire, en découvrant le trésor de votre propre centre, vous vous affranchirez. Le contact avec les autres deviendra alors un plaisir exquis qui fera naître l’amour.

En soumettant continuellement les autres à cette pression intérieure contenue parce que vous croyez dépendre d’eux, vous diminuez la quantité d’énergie dont vous disposez. Si l’énergie est utilisée de façon correcte, naturelle et sensée, elle ne s’épuise jamais. Vous le savez, mes amis, l’énergie ne s’épuise que si elle est mal utilisée. Les êtres humains utilisent d’innombrables méthodes pour déclencher ce courant coercitif : l’acquiescement à des degrés différents, la résistance passive, la rancune, le repli, le refus de coopérer, l’agressivité extérieure manifeste, l’intimidation et la persuasion par force feinte et l’appropriation d’un rôle d’autorité..

Voici leurs messages implicite : « Vous devez m’aimez et me donner ce qu’il faut ». Plus votre implication dans cette façon d’être est aveugle, plus vous vous affaiblissez et vous vous détachez d’avantage du centre de votre véritable vie intérieure, là où se trouve tout ce qui peut vous combler sur tout les plans.

Citation:
Extrait du « Chemin de la transformation » d’Eva Pierrakos p169 à 174

 

Lâcher prise et s’ouvrir

 

De façon à réorienter les forces de l’âme vers la santé et leur rendre leur caractère originel, voici ce qui doit se produire : ne plus s’accrocher aux personnes censées satisfaire vos besoins dans la vie et qui vous inspirent simultanément le ressentiment pour cette même raison. Il vous faut reconnaître vos attentes et vos exigences à l’égard des autres, mais auxquelles personnes – sinon vous – ne pourra répondre.

Tous vos besoins et aspirations, y compris le véritable amour, ne peuvent être comblés que si votre âme est sans peur, et vous savez que la force de vos sentiments vous permettant de donner et de recevoir l’amour est en vous. Car tant que vous vous accrochez à une autre personne à la manière d’un enfant, en niant l’adulte que vous êtes, vous vous asservissez au vrai sens du terme. Plus vous agissez ainsi, moins vous pouvez donner et recevoir et moins vous serez en mesure d’éprouver d’authentiques émotions dans tout les domaines vitaux.

Parce que la peur et la colère occupent trop de place dans votre psyché, il est essentiel de vous débarrasser de ces émotions négatives grâce aux méthodes qu’enseigne le Chemin : il n’y a ni perdant ni gagnant. En éliminant la peur et la colère, on fait de la place pour des sentiments positifs. Vous êtes encore si nombreux à être fermés et paralysés. Exprimer la peur et la colère est le dernier de vos désirs. Même si vous admettez ces émotions négatives en principe, vous préférez encore les manifester inconsciemment plutôt que de leurs donner une expression directe et d’en assumer la responsabilité.

Pour attirer les prédispositions favorables des autres, vous prétendez encore à une fausse perfection, même si vous avez cessé de croire qu’elle existe bel et bien en vous. De même, vous vous accrochez avec l’énergie du désespoir aux émotions négatives parce que vous craignez les sentiments positif. C’est encore un autre aspect du même cercle vicieux.

Moins vous vous considérez responsables des sentiments négatifs qui vous habitent encore et de votre droit et de votre aptitude à créer le bonheur, plus vous vivrez dans la peur. Par conséquent, plus vous devez faire des efforts pour chasser cette peur, ce qui entraîne la motivation négative. Vous menez une vie artificielle, vous fuyez au lieu de créer une existence riche et épanouie où règne le plaisir et la joie.

Vous cherchez à éviter la menace d’exprimer vos sentiments négatifs car ils vous empêcheraient d’obtenir des autres tout ce qu’en fait vous devez puiser en vous.

 

Vous espérer obtenir le salut des autres, alors qu’ils ne pourront jamais vous l’accorder. La réorientation de votre vie (mis à part l’absolue nécessité de reconnaître tous ces aspects négatifs) doit toujours commencer avec la volonté de lâcher prise ; on ne peut y forcer personne sans une prise de conscience claire et précise de la dépendance.

Mais quand cela se produit, il devient possible d’abandonner ce à quoi on s’accrochait si frénétiquement. Ce lâcher prise est indispensable pour entraîner un changement dans l’équilibre et la structure énergétique de l’âme, de sorte que des cercles vertueux puissent commencer à se perpétuer.

Il faut être aussi disposé à vous débarrasser des rationalisations qui donnent à votre point de vue un semblant de justification. Car on peut toujours réussir à se représenter la vie – ou la présenter aux autres – de façon telle que vos souhaits, vos besoins et vos exigences vis-à-vis des autres soient non seulement justifiés, car ils n’ont rien de répréhensibles, mais aussi bénéfiques pour l’autre.

C’est peut être même vrai, d’un certain point de vue. C que vous voulez, en principe, peut être en effet louable, vous pouvez y avoir droit. Mais en utilisant un courant coercitif émotionnel et caché, vous vous méprenez en cherchant à obtenir satisfaction et en n’accordant pas à l’autre la même liberté qu’à vous même. Vous ne donnez pas à l’autre ni le droit de choisir librement qui aimer et accepter, ni le droit d’être rejeté et haï pour avoir revendiqué cette liberté. Vous ne donnez même pas le droit à l’autre de se tromper sans être haï ou totalement rejeté.

C’est une liberté dont vous souhaitez avoir le privilège et vous en voulez intensément à d’autre quand ils ne vous l’accordent pas. Vous êtes incapables de vous défendre de manière adéquat dans de tels cas pour la simple et bonne raison qu’à certains niveaux émotionnels vous privez les autres de cette liberté. Quand vous y regardez de plus près, vous verrez combien cela est vrai.

A ce moment là votre objectivité et votre sens de la justice vous aideront à abandonner ce à quoi vous vous accrochez si désespérément, même si émotionnellement vous persistez à croire que votre vie dépend des autres et qu’ils doivent conformer leurs actes et leurs sentiments à vos désirs.

 

 

Extrait de : Le Chemin de la Transformation, d’Eva Pierrakos, Ed. Dangles