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Extraits de mes essais et romans

Perles de sagesse 2 (extraits-citations)

Voici un texte plus « récent » (si l’on puis dire) qui, même s’il est déjà une adaptation faite par l’auteur de textes plus anciens, montre bien que certains initiés de l’une des branches de l’hindouisme maitrisaient parfaitement la compréhension intellectuelle des sujets dont je traite sur le présent blog (Vivre Livres!) mais avec des termes et expressions plus en rapport avec notre époque. Bien sur, ces textes, anciens ou « plus modernes » (après J.-C.) représentent des « condensés de savoir » et ne peuvent pas être employés directement. C’est pour cela qu’ils sont demeurés « de beaux textes », depuis si longtemps.

La mise en pratique du contenu formel de ces texte réclamait (et réclame toujours) un développement et un suivi attentif (que se soit d’un maître spirituel ou d’un simple professeur de psychologie ésotérique.) Voici ce texte et si on excepte les références aux divinités Hindou, (dans ce texte, Vishnou = la Conscience ou « le Christ » intérieur) on pourra remarquer le style relativement décontracté de la traduction Française qui, selon moi, demeure très proche de l’original. Le Grand Maître Shankaracharya est très connu de certains pratiquants de Yoga, même de nos jours.

 

Note : Cette série de stance représente un texte assez long à lire, prévoyez donc un café !

 

La Connaissance du Soi

Par Shri Shankaracharya

Né en 788 mort en 820

 

1. Ce traité intitulé « Connaissance du Soi », est destiné à ceux dont
les péchés ont été abolis par les austérités et qui, avec un mental
tranquille et libre de tout attachement, aspirent à la libération.

2. Comparée à tous les autres moyens, la connaissance est le seul moyen direct pour la libération. De même qu’il est impossible de cuire sans feu, de même la libération est impossible sans connaissance.

3. Le rituel ne peut pas dissiper l’ignorance, parce qu’entre eux il
n’y a pas de contradiction mutuelle. Mais la connaissance, sûrement,
détruit l’ignorance, de même que la lumière détruit la plus dense
obscurité.

4. Le soi apparaît comme conditionné par l’effet de l’ignorance. Quand celle-ci est détruite, le soi non-conditionnel brille de sa propre lumière, tel le soleil quand les nuages sont dissipés.

5. Ayant purifié, en suivant avec persévérance les instructions, l’âme
qui est rendue trouble par l’ignorance, la connaissance elle-même doit s’effacer, comme la pâte du gravier nettoyant le fait avec l’eau.

6. Le monde phénoménal, qui abonde en désir, haine, etc., est, en
vérité, comme un rêve. Tant qu’il dure, il semble réel. Mais lorsqu’on
s’éveille, il devient irréel.

7. Telle l’illusion d’argent dans l’opale, le monde parait réel
jusqu’au moment ou le soi suprême, l’immuable réalité derrière toutes choses, est réalisé.

8. Telles les bulles dans l’eau, les mondes naissent, se maintiennent
et se dissolvent dans le Seigneur Suprême qui est la cause matérielle
et le fondement de toutes choses.

9. Sur l’Éternel Vishnou qui est la pure existence et la pure
conscience servant de base, les diverses apparences sont incrustées,
tels les bracelets et autres formes faites d’or.

10. Tel l’espace, le Seigneur Vishnou, en venant en contact avec les
différentes conditions, apparaît comme différent en raison de leurs
différences, mais est perçu comme non-différencié quand ces conditions sont détruites.

11. C’est seulement à cause des diverses conditions que caste, nom,
périodes de vie religieuses, etc., sont imposées sur le soi, de même
que le goût, la couleur et d’autres attributs sont imposés à l’eau.

12. Le lieu pour faire l’expérience du bonheur et de la tristesse, qui
est fait des quintuples composés des grands éléments et dont la
formation résulte d’actions passées, est appelé le corps dense.

13. L’instrument de jouissance, qui est fait d’éléments non-composés et consiste en les cinq forces vitales, le mental, la conscience et les
dix sens , est le corps subtil.

14. L’illusion sans commencement, qui est indéfinissable, et appelée le corps causal. L’on doit comprendre que le soi est autre que ces trois corps ou conditions.

15. Le pur soi, à cause de ses relations avec les cinq enveloppes,
etc., se pare de leurs natures respectives, tel un cristal reflétant un
tissu de couleur.

16. L’on doit séparer le grain du pur soi intérieur de la balle
constituée par le corps et les autres enveloppes, grâce au battage fait par la raison.

17. Bien que le soi soit en tout temps et dans toutes choses, il ne
peut briller nulle part, sauf dans la conscience, tout comme une
réflexion ne peut apparaître que sur une surface polie.

18. L’on doit comprendre que le soi doit toujours être comme un roi,
différent du corps, des sens, du mental, de la conscience, ainsi que
des yeux, les témoins de leurs activités.

19. A l’homme dénué de discernement, le soi apparaît comme actif,
tandis qu’en réalité ce sont les sens seuls qui le sont, de la même
façon que la lune est vue comme si elle court, alors que ce sont les
nuages qui se déplacent.

20. Le corps, les sens, le mental et la conscience vaquent à leurs
propres activités tout en dépendant de la conscience du soi, de même que les hommes dépendent de la lumière du soleil.

21. Par manque de discernement, les hommes attribuent les qualités et les activités du corps et des sens au soi, qui est pure existence et
pure conscience, de la même façon que la couleur bleue est attribuée au ciel.

22. De plus, la nature agissante, qui appartient au mental
conditionneur, est attribuée au soi, tout comme le mouvement de l’eau est attribué au reflet de la lune sur celle-ci.

23. Les passions, les désirs, le bonheur, la tristesse, etc. exercent
leur fonction quand la conscience est présente, et n’existent pas dans le sommeil profond alors que la conscience est absente. Ils
appartiennent, par conséquent, à la conscience, non au soi.

24. De même que la lumière est la nature même de soleil, que la
froideur est celle de l’eau, que la chaleur est celle du feu, de même
l’être, la conscience, la félicité, l’éternité et le caractère absolu
sont la nature même du soi.

25. Par le fait, dû au manque de discernement, de confondre l’aspect
« être et conscience » du soi avec la fonction de la conscience
individuelle, naît l’idée : « Je sais ».

26. Le soi ne subit pas de modification, ni la connaissance ne peut
émerger d’aucune façon de la conscience individuelle seule. Et
pourtant, l’on s’imagine, par ignorance, que l’âme individuelle sait,
fait et voit bien toutes choses.

27. En prenant, par erreur, le soi pour l’âme individuelle, comme on
prend une corde pour un serpent, l’on est sujet à la peur. Mais si l’on
se rend compte que « Je ne suis pas l’âme individuelle, mais le Soi
Supérieur », alors on est libéré de la peur.

28. Le soi seul illumine la conscience, les sens, etc., de même que la
lumière fait apparaître le pot et d’autres objets ; mais notre propre
soi n’est pas illuminé par ces objets illuminables.

29. La nature du soi étant la connaissance, elle ne dépend, par la
connaissance d’elle-même, d’aucune autre connaissance, de la même façon qu’une lumière n’a pas besoin d’une autre lumière pour se révéler.

30. En éliminant routes les limitations avec l’aide de la formule « pas
ceci, pas ceci », l’on prendra conscience de l’identité de l’âme
individuelle et du soi suprême au moyen des enseignements des
écritures.

31. Le corps et les autres objets de perception sont les produits de
l’ignorance et sont aussi évanescents que des bulles. Le soi, qui est
non-conditionné, est distinct de ces objets et doit être compris comme « Je suis Brahman ».

32. La naissance, la vieillesse, la décrépitude, la mort, etc., ne sont
pas moi, parce que je suis distinct du corps. Le son et les autres
objets des sens n’ont pas de liens avec moi, car je ne suis pas les
sens.

33. Je ne suis pas le mental ; par conséquent, la tristesse, le désir,
la haine, la peur, etc., ne m’affectent pas. Comme cela est affirmé par
les écritures, le soi n’est ni les sens ni le mental, mais est
inconditionné.

34. Je suis sans attribut, sans fonction, éternel, sans doute, sans
tache, sans changement, sans forme, éternellement libre et non
conditionné.

35. Tel l’éther, j’imprègne toute chose, intérieurement et
extérieurement. Je suis impérissable, à jamais la vérité établie,
semblable à tous, sans attache, non-conditionné, imperturbable.

36. Je suis le suprême Brahman même, qui est la réalité, la
connaissance et l’infirmité, qui est à jamais non-conditionné et libre,
l’unique et indivisible félicité qui est sans seconde.

37. Le fait d’imprimer constamment au mental la phrase « je suis
seulement Brahman » fait disparaître la turbulence de l’ignorance, comme l’élixir de vie guérit tous les maux.

38. Assis dans un endroit retiré, libre de toutes passions, avec les
sens subjugués, l’on doit contempler ce soi unique et infini, sans
penser à rien d’autre.

39. Un homme sage doit, par son intelligence, immerger dans le soi tout ce qui est objectif et contempler l’unique soi qui est comme l’espace illimité.

40. Celui qui a réalisé la vérité suprême abandonne tout, forme, caste, etc. et s’établit, par nature, dans le soi, qui est la conscience et la félicité infinies.

41. La distinction entre le connaisseur, la connaissance et le connu
n’existe pas pour le soi-suprême. Étant l’unique conscience et
félicité, il brille par lui seul.

42. La flamme de la connaissance qui est attisée par le constant remous par la méditation exerce sur le bois du soi, consumés entièrement l’huile de l’ignorance.

43. Lorsque la connaissance a détruit l’ignorance, le soi se
manifestera, de la même façon que le soleil se lève aussitôt que
l’aurore du jour a dissipé l’obscurité.

44. Le soi qui est à jamais en nous, apparaît, par ignorance, comme
s’il ne pouvait être trouvé, et lorsque cette ignorance est détruite,
il est trouvé, tel son propre collier.

45. La condition de l’âme individuelle a été imprimée sur Brahman par l’illusion, comme une forme humaine sur un poteau, mais elle disparaît dès qu’on a pris conscience de la vraie nature de l’âme individuelle.

46. La connaissance, qui naît de la prise de conscience de sa propre
nature, détruit d’elle-même l’illusion du « je » et du « mien », qui
ressemble à la confusion entre les directions.

47. Le yogi qui a obtenu la réalisation juste voit toutes choses, par
l’œil de la connaissance, comme existant en son propre soi, et
l’unique soi comme toutes choses.

48. Il voit toutes choses comme son propre soi, de la même façon que l’on voit des pots comme simplement de l’argile ; car tout cet univers est seulement le soi, et il n’y a rien d’autre que le soi.

49. L’état de libéré-vivant signifie que la personne sage, ayant
abandonné ses limitations et qualités passées, et acquérant les
propriétés de l’être, de la conscience et de la félicité, atteint
Brahman, de la même façon que la chenille devient papillon.

50. Ayant traversé l’océan de l’ignorance et tué les démons des
attractions et répulsions, le voyeur, uni à la tranquillité, est
suprêmement heureux dans la jouissance de la félicité de son propre
soi.

51. Laissant de coté tout attachement aux plaisirs extérieurs et
transitoires, et heureux dans la félicité du soi, une telle personne,
pour toujours, brille intérieurement, telle une lumière dans un globe.

52. Le voyeur, bien que demeurant au milieu des limitations, n’est
cependant, comme l’espace, plus affecté par leurs qualités. Connaissant tout, il doit être comme quelqu’un qui ne sait rien et doit errer, sans attache, comme le vent.

53. Quand les limitations disparaissent, le voyeur se fond sans réserve dans le Suprême (Vishnou), comme l’eau dans l’eau, l’espace dans l’espace, la lumière dans la lumière.

54. Acquisition qu’aucune acquisition ne dépasse, félicité à laquelle
aucune félicité n’est supérieure, connaissance insurpassée par aucune connaissance-cela, comprends-le, est Brahman.

55. Voyant ce que rien d’autre ne reste à voir, devenant ce que rien ne redevient, sachant ce que rien d’autre ne reste à savoir-cela,
comprends-le, est Brahman.

56. Ce qui pénètre tout, autour, au-dessus, en-dessous, qui est être,
conscience et félicité, qui est sans second, sans fin, éternel,
unique-cela, comprends-le, est Brahman.

57. L’immuable, l’unique félicité ininterrompue, qui est désignée par
le Védanta par l’exclusion ce qui n’est pas elle-même – cela,
comprends-le, est Brahman.

58. Le Brahma à quatre faces et les autres, qui ne sont que des parties de ce soi qui est la félicité non-interrompue, deviennent heureux, chacun à son niveau, par la possession d’une petite portion de cette félicité.

59. Chaque objet est tel parce qu’il possède cela. Toute activité a en
elle un courant de la conscience qui le traverse. Le Soi Suprême,
ainsi, imprègne l’univers entier, comme le beurre est présent dans
toutes les parties du lait.

60. Ce qui n’est ni subtil ni dense, ni court ni long, qui est non-né,
immuable, dépourvu de forme, de qualité, de caste ou de nom, – cela,
comprends-le, est Brahman.

61. Ce dont la lumière est irradiée par le soleil, mais qui n’est pas
illuminé par ces choses qui sont illuminables, et par la vertu duquel
tout cet univers brille – cela, comprends-le, est Brahman.

62. Pénétrant l’univers entier, intérieurement et extérieurement, et
l’illuminant, le Brahman brille par lui-même ; tel une boule de fer
incandescente.

63. Le Brahman est distinct de l’univers. Il n’y a rien d’autre que
Brahman. Si quelque chose d’autre que Brahman est perçue, elle est
aussi irréelle que le mirage dans le désert.

64. Tout ce qui est vu ou entendu, autre que Brahman, ne peut être
réel. Même cela est Brahman, l’être sans second, la conscience et la
félicité, quand la réalité est connue.

65. Celui qui a l’œil de la connaissance voit Brahman qui est l’être,
la conscience et la félicité, dans toutes choses ; mais celui qui n’a
pas l’œil de la connaissance ne peut voir ainsi, de même que l’aveugle
ne peut voir le soleil brillant.

66. L’âme individuelle, fondue dans le feu de la connaissance allumé
par l’instruction, est libérée de toute teinte, tel l’or, et brille par
elle-même.

67. Le soi est le soleil de connaissance qui, s’élevant au firmament du
cœur, dissipe les ténèbres de l’ignorance et, pénétrant tout,
soutenant tout, brille et fait tout briller.

68. Celui qui, non-affecté par les limitations de la direction, de
l’espace, du temps, etc., et parfaitement tranquille, atteint le saint
des saints du soi, qui pénètre tout, est sans tache, l’éternelle
félicité qui dissipe toutes les qualités telles que la chaleur et le
froid – il devient tout connaissant, tout-pénétrant et immortel.

Ainsi finit La Connaissance du Soi.

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Si vous avez envie de discuter d’une stance quelconque (elles sont numérotées), faite un c/c de cette dernière en citation.
Si l’une quelconque vous paraît obscure, j’essayerai de vous l’expliquer autrement ou d’en ressortir les principales idées.

 

Serge Baccino

Epanouissement de l’âme (extraits)

William Ellery Channing2Il est vraiment regrettable que certaines écoles de philosophie nient l’importance du monde matériel et lui refusent toute fonction dans le plan cosmique. L’homme ne doit pas commettre l’erreur de glorifier la matière, mais il doit admettre qu’elle possède son utilité s’il ne veut pas que sa conception de la vie soit déraisonnable. Nous devons tous nous intéresser à l’étude des lois remarquables de la nature, telles qu’elles se manifestent dans la matière et dans notre corps. Nous en viendrons ainsi à une meilleure appréciation du monde terrestre et à une compréhension plus intime de l’harmonie qui doit prévaloir entre le matériel et le spirituel. Ce faisant, la vie prendra pour nous son véritable sens. La nécessité d’étudier les lois naturelles et le but de la Création est admirablement soulignée dans la citation ci-dessous, extraite de l’oeuvre du philosophe et théologien William Ellery Channing.

 

« La matière a été faite pour la conscience, le corps pour l’âme.
La conscience est le but de cette organisation vivante faite de chair et d’os, de nerfs et de muscles ; elle est aussi le but de ce vaste système de mer et de terre, d’air et de ciel. Cette création infinie que forment le soleil et la lune, les étoiles, les nuages et les saisons, n ‘a pas été instituée dans le simple but de nourrir et de vêtir le corps ; elle l’a été essentiellement, et en premier lieu, pour éveiller, nourrir et faire épanouir l’âme, pour être l’école de l’intelligence, la nourrice de la pensée et de l’imagination, le champ d’expression de pouvoirs actifs, une révélation du Créateur et un lien d’union sociale.

Nous sommes placés dans la création matérielle, non pour être ses esclaves, mais pour la maîtriser et en faire le ministre de nos plus hautes facultés. Il est intéressant d’observer tout ce que le monde matériel représente pour notre conscience. La plupart des sciences, des arts, des professions et des occupations de la vie, ont pour origine notre relation avec la matière. Le philosophe de la nature, le physicien, l’homme de loi, l’artiste et le législateur trouvent, dans la matière, leurs sujets ou leurs occasions de recherches. Le poète emprunte ses plus belles images à la matière.
Le sculpteur et le peintre l’utilisent pour exprimer leurs plus nobles conceptions. La matière tend à pousser le monde vers l’activité. Les organes des sens, l’oeil surtout, éveillent dans la conscience des pensées infinies.
Prétendre alors que l’humanité est plongée dans la matière au point que sa conscience collective ne peut s’élever, est en contradiction avec le grand but de l’union de l’âme avec le corps.

Je prétends que la philosophie qui ne voit pas, dans les lois et les phénomènes de la nature extérieure, le moyen d’éveiller la conscience, est lamentablement bornée, et qu’un état social dans lequel la masse des hommes est excessivement occupée à des travaux matériels au point que l’âme est terrassée et tenue à l’écart, est en guerre avec les desseins de Dieu et utilise, pour la servitude, ce qui devrait être le moyen de libérer et de faire s’épanouir l’âme ».

 

W. ELLERY CHANNING, 1780-1842

 

La matière selon le Bouddha (extraits)

« Pour le Bouddha, la formation des substances inanimées, leur mouvement et le passage mystérieux de la matière aux premières manifestations de la vie sont suscitées par l’énergie attractive d’innombrables entités invisibles qu’il nomme « unités d’esprit ».
Elles sont des potentiels d’énergie en mouvement. Leur pouvoir de condenser des particules -qui finissent par former des substances- puis de grouper les parties infimes du premier être unicellulaire provient de leur vitesse de rotation bien supérieure à celle des unités de matières. Ce sont elles qui, par leur force d’attraction, construisent inconsciemment les premiers organismes qui vont se reproduire en se développant, suivant le courant d’évolution jusqu’à l’Homme.

L’esprit de celui-ci est un phénomène mouvant, une réunion de 52 énergies différentes…
Ces unités d’esprit n’ont d’abord évidemment qu’une conscience rudimentaire, celle que peut avoir un être unicellulaire.
Mais tandis que les organismes vivent, se reproduisent, et meurent, ce sont les mêmes unités d’esprit -car elles ne meurent pas, étant énergie et non matière- qui, après chaque mort de leur corps construisent un autre corps plus perfectionné ; elles développent leur conscience, leurs facultés de perception à travers leurs nombreuses vies ; en évoluant leur énergie s’accroît, et celle-ci groupe un nombre grandissant de molécules pour former les diverses parties de leur structure physique qui se perfectionne proportionnellement à leur force…

Les unités d’esprit étant énergie sont invisibles ; elles sont partout, et en tout.
Elles collaborent à la naissance, et au développement de tous les phénomènes, de toutes les manifestations de la vie.
Si bien que l’on peut dire : où il y a vie, il y a esprit…

Chaque unité d’esprit, pour l’établissement de sa structure physique, attire des éléments de matière -à dose variable, et suivant sa force individuelle- qui provoque des concentrations de particules et de vies. Les unités de matière voisines se meuvent pour s’établir d’une manière homogène dans les vides. Puis les unités établies vont se mouvoir plus loin pour laisser la place aux condensations existantes. Et ainsi de suite…

Chaque unité d’esprit trouve l’énergie de produire ses masses de matière animée par elle et qui lui doit la vie.
C’est l’énergie de l’unité d’esprit qui conditionne la forme qui la contiendra : chacune groupe autant d’unités de matière qu ‘elle a la force d’entraîner. L’esprit, qui est une énergie en mouvement, est intimement lié à la matière qui n ‘existerait pas sans lui.

Chaque unité d’esprit impose à cette dernière une forme suivant la force qu’elle détient et suivant les lois du courant d’évolution qui conditionne et limite le nombre des espèces et l’aspect des corps physiques possibles…
Les unités d’esprit gouvernent et contrôlent le système physique de l’univers. Pour cela, elles utilisent l’élément mouvement.

C’est lui qui, stimulé par les unités d’esprit, augmente ou diminue les forces énergétiques des quatre éléments principaux, en augmentant ou en diminuant leur concentration ».

 

EMMY GUITTES

 

Sur les ondes cérébrales (extraits)

MARILYN FERGUSON« L’activité électrique du cerveau se mesure en microvolts (millionièmes de volt). Cette activité fut observée pour la première fois en 1875, grâce à un galvanomètre rudimentaire inventé par un médecin anglais, Richard Caton. Les premiers véritables électro-encéphalogrammes furent enregistrés par un psychiatre allemand, Hans Berger, en 1924 probablement : Berger tenait bien son journal, mais il n’y fait état de ses découvertes qu’avec près de cinq ans de retard. C’est Berger qui a donné à ce rythme régulier, le plus marquant des tracés obtenus, le nom de rythme alpha.

Les ondes plus courtes et moins amples, il les a appelées bêta.
La communication de Berger, publiée en 1929, resta pratiquement ignorée pendant cinq ans. Ce sont deux scientifiques anglais éminents, Edgar Adrian et B. C. H. Matthews, qui ont fini par explorer cela, en avouant que c’était parce qu’ils « trouvaient difficile d’accepter l’idée qu’une activité aussi uniforme puisse se produire chez un sujet conscient ».

Quand, à leur vive surprise, ils eurent constaté que Berger avait raison, ils proposèrent de donner aux ondes alpha le nom de rythme Berger ; mais Berger s’y opposa. Demander à une demi-douzaine d’électrodes de nous dire ce que mijotent les dix milliards de cellules du cerveau équivaut à présenter l’opinion de deux ou trois personnes comme équivalant à l’opinion d’une nation exprimée dans des élections générales. Pour citer W. Grey Walter, une des autorités mondiales en électro-encéphalographie : « Même maintenant [en 1949] nous ne parvenons probablement à comprendre que moins de 1 % de l’information totale contenue dans un EEgramme [Électro-encéphalogramme]. Nous sommes un peu dans la situation d’un Martien sourd-muet, n’ayant pas la moindre notion de ce qu ‘est un son, et qui tenterait de déterminer la structure des langues en examinant le sillon d’un disque de phono ».

 

Et malgré ces limitations, Walter et d’autres scientifiques ont découvert, au long des ans, que les divers tracés d’EEgrammes sont associés à l’apparition du sommeil, à la rêverie, au calcul mental, aux crises épileptiques et aux tumeurs du cerveau. Les électrodes fixées au crâne enregistrent, et l’EEgraphe transcrit sur papier, par un stylet traceur, les pulsations électriques du cerveau, très fortement amplifiées. La puissance de chaque impulsion détermine l’amplitude (ou « hauteur ») du tracé. La fréquence est traduite par le nombre de crêtes et de creux tracés à chaque seconde. Les résultats de plusieurs électrodes sont interprétés algébriquement, afin de déterminer un tracé d’ensemble.

Le tracé alpha est remarquable par sa régularité ; c’est l’onde cérébrale la plus marquante, dans un EEgramme de veille type. L’onde alpha apparaît en général par brèves poussées, plutôt que de façon soutenue.

L’apprentissage alpha a pour objet d’obtenir un accroissement systématique du pourcentage d’activité alpha, sur une période donnée.
Le rythme alpha se situe entre huit et douze ou treize cycles/seconde, et il est normalement associé à un état mental éveillé mais détendu.
La plupart des gens produisent des ondes alpha en fermant les yeux, mais l’EEgramme-type de l’état de veille, avec les yeux ouverts, fait apparaître l’alpha mélangé à d’autres rythmes. L’alpha stabilisé est inhabituel chez un sujet aux yeux ouverts ; il peut apparaître au moment où l’on va s’endormir, et l’alpha est typiquement bloqué par un stimulus soudain, ou par le fait que le sujet porte son attention sur un problème spécifique, sur un problème mathématique surtout. Le tracé bêta, rapide et serré, va de quatorze à trente cycles/seconde. Il apparaît dans la concentration intense et dans l’agitation mentale.

Les ondes delta -un demi-cycle à trois cycles et demi par seconde- sont associées à la maladie, à l’approche de la mort et à la dégénérescence, selon Walter ; larges et lentes, elles apparaissent dans le sommeil, et peuvent aussi indiquer un état pathologique, une tumeur au cerveau notamment, quand elles prennent une place importante chez un sujet éveillé. Les ondes thêta, quatre à sept cycles/seconde, semblent être impliquées par les états émotifs, la figuration créative et la spéculation profonde. Elles sont rares dans les tracés d’un sujet éveillé ».

 

 

MARILYN FERGUSON

Pouvoir de la pensée (extraits)

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Thomas TrowardIl est vrai que la pensée humaine possède un pouvoir créateur. Un tel pouvoir s’explique par le fait que l’homme, en tant qu’individualité consciente, est l’une des manifestations les plus élevées de l’Intelligence Cosmique.
D’un point de vue allégorique, les théologiens ont raison d’affirmer qu’il a été fait à l’image de Dieu, car chaque être humain incarne une parcelle de la Divinité, et avec elle certains de ses attributs, le plus important étant la conscience elle-même.
En conséquence, si vous admettez que l’univers est l’œuvre du pouvoir créateur de la Pensée Divine, il est logique d’admettre que l’homme est un reflet de cette Pensée et que lui-même est doué d’une pensée créatrice.
Ainsi, nous pouvons répondre par l’affirmative à la question que Thomas Troward pose à la fin de la citation suivante.

 

« L‘un des grands axiomes du nouvel ordre d’idée dont j’ai déjà parlé, c’est que notre pensée possède un pouvoir créateur. Aussi, puisque la superstructure d’ensemble dépend de cette fondation, il est bon d’examiner cet axiome avec soin. Il faut donc partir du point de vue que la pensée, ou l’action purement mentale, est la seule source possible où ait jamais pu prendre naissance la THOMAS TROWARD2manifestation de la création existante, et c’est en tenant compte de ceci que j’ai, dans les précédents exposés, insisté sur l’origine du cosmos.

Il n’est donc pas nécessaire d’explorer à nouveau ce terrain, et nous commencerons notre enquête en supposant que toute manifestation est, en essence, l’expression d’une Pensée Divine.

Ceci étant, notre propre pensée est une expression de cette Pensée Divine. Celle-ci a produit en l’homme quelque chose qui est capable, en soi, de penser ; mais la question est de savoir si les processus de notre pensée ont la même qualité créatrice que ceux de la Pensée Divine d’origine ».

 

 

THOMAS TROWARD, 1847-1916

 

Un extrait de la table d’Emeraude

« Il est vrai, certain et sans mensonge, que tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et que tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, dans l’accomplissement de la prodigieuse Chose Unique. De même que tout ce qui est tire son origine de la prodigieuse Chose Unique, par la Volonté et le Verbe de l’Unité, de même, toutes les choses doivent leur existence à cette Unité et, par ordre de la Nature, peuvent être améliorées par l’Harmonie avec sa Conscience. Son Père est le Soleil, sa Mère est la Lune, le Vent la porte dans son sein et sa nourrice est la Terre.

Cette Chose est le Père de tout ce qui est parfait dans le monde.
Son pouvoir est le
plus puissant. Sa puissance atteint la perfection lorsqu’elle se change en Terre. Lorsqu’elle a été changée en Terre, elle sépare la Terre du Feu, le subtil de l’épais, mais soigneusement et avec beaucoup d’intelligence et d’industrie. Puis elle monte de la Terre vers le Ciel, redescend du Ciel vers la Terre et reçoit à nouveau la puissance d’en haut et d’en bas.

 

Ainsi s’obtient la splendeur du monde entier. Tout manque de compréhension et d’aptitude disparaît alors. C’est le plus puissant de tous les pouvoirs, l’Énergie entre toutes les énergies, car elle triomphe de toutes les choses subtiles et pénètre tout ce qui est solide. Car c’est ainsi que le monde fut créé et que sont réalisées des combinaisons rares et des merveilles de toutes sortes. C’est pourquoi on m’appelle Hermès Trismegistus, car je me suis rendu maître des trois parties de la sagesse du monde entier. Ce que j’ai à dire sur le chef-d’œuvre de l’art alchimique, l’œuvre Solaire, est maintenant achevé ».

 

LA TABLE D’ÉMERAUDE  (Tabula Sméralda.)